Nos chansons d’Renaud : très Trévidy, très Renaud, très bien
A n’en pas douter, même à l’insu de son plein gré, Renaud, le chanteur énervant, est entré dans notre Panthéon de la Chanson. C’est d’ailleurs depuis qu’il n’est plus vraiment dans la chanson, ou alors épisodiquement, qu’il en est définitivement devenu une icône (le terme d’idole n’a pas sa place ici). Ce qui est d’ailleurs remarquable avec Renaud, c’est qu’il est repris tant par le plus chaud du showbiz que par de bien plus humbles artisans de la chanson. Sur la région lyonnaise, Frédéric Bobin et François Gaillard (avec notre ami Laurent Boissery, le boss du festival Attention les feuilles !) comme dans l’Ouest avec les Licenciés de chez Renaud. En ces lieux comme en d’autres, on reprend désormais Renaud avec autant de conviction que Brassens ou que Ferré, sans l’aval ni de Pascal Nègre ni des grands médias à sa botte.
Dans l’Ouest encore, à l’extrême pointe même, il y a Quimper. Là vit un grand incorruptible (passion : révolte ; hobby : rébellion) de la chanson : Olivier Trévidy. Un de ces artistes qui ne mâchent pas leurs mots, ne les soumettent pas, jamais. Ancien chauffeur et délégué syndical, il est devenu chanteur après avoir fait son premier album, où il réglait ses comptes avec son DRH. A son actif : trois albums studio, une compile, un double cédé public, un disque de reprises de François Béranger en 2007 (Si on chantait Béranger). Et désormais un double album sur Renaud (Nos chansons d’Renaud). Béranger et Renaud comme deux piliers, les fondations et la substance de son art !
Il ne faut pas, il ne faut plus dire : à quoi sert un disque de reprises de Renaud, qu’il est préférable d’écouter ses disques ? Le dit-on encore des (innombrables) disques de reprises de Brassens ? Renaud est un matériau exceptionnel de la Chanson et, à plusieurs titres, un grand classique. Un classique, ça se travaille. Certes, on préférera l’original aux bouses et étrons du grand commerce : quand par deux fois on nous vomit une Bande à Renaud pour l’essentiel impropre à la consommation, faits de chanteurs à succès bien trop éloignés de Renaud, de notre Renaud : des Cœur de pirate, Nolwen Leroy, Elodie Frégé, Louane Emera, Benjamin Siksou ou Carla Bruni.
Pas dans le cas de Trévidy. Renaud est dans ses gènes, comme peuvent l’être Bruant ou Pottier, comme le sont Brassens et Béranger. Pas pour faire comme Renaud mais faire vivre cet exceptionnel répertoire. Car ce double album va nous permettre d’enfin revoir en scène Olivier Trévidy, absent des salles de concerts depuis trois ans, cause à des ennuis de santé. Et, par lui, Renaud, au moins son répertoire. Si tempo et arrangements sont les mêmes que ceux de Renaud, si la voix de Trévidy est plus proche de celle de Renaud (pas tant cause au timbre qu’aux imperfections) que de celle d’un des trois ténors, c’est bien là un album d’Olivier Trévidy : simple, direct, évident. Vingt-deux chansons, pas nécessairement les plus connues (mais y’a tout de même Hexagone, Morts les enfants, Dès que le vent soufflera et Triviale poursuite !), le Lézard d’Aristide Bruant repris par Ewen Trévidy (le fils !) et la traduction-adaptation de It is not because you are en breton : ça donne Jaz kof-ha-kof. Même si Trévidy n’a rien fait pour s’écarter de Renaud, c’est bien à Trévidy qu’on pense en écoutant l’album. A lui et à des chansons drôlement bien, répertoire excellent dont on fait bien bel album.
A noter, au moins pour les collectionneurs, que cet opus existe aussi en double 33 tours, uniquement sur commande : seuls 300 exemplaires sont tirés (disponibles en début octobre comme la version cédé). Ça se nomme un collector et il n’y en aura pas pour tout le monde !
Le cédé Nos chansons d’Renaud est disponible dès maintenant sur le site d’Olivier Trévidy https://www.trevidy.fr/hypermarche/nos_chansons_d_renaud/index.html. En vente en magasin le 6 octobre. Le site d’Olivier Trévidy, c’est ici ; ce que nous avons déjà dit de lui, c’est là.
Pas de vidéo extraite de ce nouvel opus, au moins pour l’instant. Voici une de ses toutes premières chansons : Lettre au DRH…
Ravie de retrouver Trévidy, en plus dans une répertoire qui, je l’imagine, lui est comme seconde peau comme l’était aussi celui de Béranger. J’aimerai que ce breton quitte un peu l’Ouest pour visiter du pays dans l’Hexagone. C’est pour quand Trévidy à Paris, dans l’Est, dans le Nord et au Sud ?
Après Renaud chantant en ch’ti, Renaud traduit en breton : ça vaut toujours mieux que de chanter en english, même si j’ai le souvenir que « Miss Maggie » avait été traduite dans la langue de Thatcher.
https://www.youtube.com/watch?v=0NhzTdyZOxY
La seule chanson que j’ai pu écouter de l’album, Petite fille des sombres rues (sur le site de l’artiste), donne bien envie !
Bonne nouvelle ! Vous pourrez retrouver Trévidy au Forum Léo Ferré les 17 et 18 octobre, pour des soirées rénaldiennes en diable…
Renaud est devenu une institution après avoir été dans les années 80 une Star de la chanson commerciale , branchée et populaire .Si populaire et médiatisé qu’il était méprisé par l’intelligentsia qui , aujourd’hui qu’il ne chante plus (ou sporadiquement ) le trouve à son gout , rebelle comme il faut et talentueux .
La chanson populaire est noble et vendre des millions de disques , passer en boucle sur les radios et télés par ce qu’on a du talent et que le public vous aime …n’a rien de méprisant et Renaud a eu raison de faire cette carrière ainsi avec l’appui soutenu des médias tout en restant authentique .
La preuve ,il est chanté par tout le monde à présent !