Alexander Faem, une chanson-pop en voyage
Alexander Faem est le guitariste du groupe pop Gülcher. Ou était, le seul album recensé de ce groupe, After nature, remonte à fin 2006. Rien qu’en solo, Faem en a fait bien plus : L’agent 238 en 2009 puis Bataille royale en 2012. C’est son troisième opus qui nous intéresse aujourd’hui, O’Cangaceiro (titre, les cinéphiles s’en souviennent, d’un des plus grands succès, en 1953, du cinéma brésilien).
Faem joue de tous les instruments (guitares, basse, piano, orgue et claviers analogiques) et son complice Thierry Médard aux batterie et percussions. Et la chanteuse Adrienne Pauly (un album en 2006 et deux nominations aux Victoires l’année suivante, pour l’heure sans suite, si ce n’est quelques reprises éparses et participations, dont celle-là), en duo sur La séparation, pour (mise à) plat de résistance. Minimalisme pour une pop savoureuse d’où nous retiendrons les ambiances, les déambulations, virées diurnes ou nocturnes, intérieures ou extérieures. Et, « suis-je à Beyrouth, suis-je à Berlin, suis-je à Bangkok ou à Milan ? », de plus longs voyages. Vers les Indes, la Turquie et les grecs de Smyrne, un lièvre aztèque, l’Orient… Pop ? Convenons que le terme est de plus en plus devenu un mot fourre-tout, comme un vide-poches où on trouve de tout, termes en surnombre comme s’il fallait surqualifier une musique pour mieux ratisser large : ici, l’argumentaire nous précise que c’est tant un « univers psyché, power-pop, lo-fi et exotique. » On pourrait dire aussi que c’est de la chanson, mais le terme semble hors d’âge, honni pour qui veut faire carrière et être programmé. Qui de la musique ou des paroles prend le pas ? Ça peut se déhancher sur les pistes de danse ; ça peut aussi s’écouter et convenons que c’est tout aussi agréable, propos pas farouches mais délicatement ouvragés, encore que certains titres soient un peu plus légers. L’ambiance n’en est pas moins agréable, douce, très fin de nuit blanche.
Aller plus loin, c’est tenter de décrypter les mots. A ce titre, on trouvera en Samira n’y croit plus une chanson très dans la (dé)veine des temps présents. C’est peu, c’est déjà ça.
Alexander Faem, O’Cangaceiro, Modulor 2015. La page facebook d’Alexander Faem, c’est ici.
Lo-fi, je ne sais pas, mais psyché, certainement, et très planant. C’est vrai qu’on à tendance à se laisser porter par la musique d’abord…L’autre chanson sur youTube, Samira n’y croit plus :
https://www.youtube.com/watch?v=W6zH5hdAoxM