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Record du monde : t’as beau t’appeler Genty, faut se battre

Autoproclamé "plus grand chanteur de tout l'étang", Gérald Genty sera-t-il en plus, dans dix jours, recordman mondial du nombre de concerts en douze heures pétantes ? (photo DR)

Autoproclamé « plus grand chanteur de tout l’étang », le français Gérald Genty sera-t-il en plus, dans dix jours, recordman mondial du nombre de concerts en douze heures pétantes ? (photo DR)

Survivre dans le dur milieu de la chanson, suppose de régulièrement faire parler de soi. Toujours postuler à des concours, des tremplins ; si possible les gagner. Multiplier les initiatives. Faire que les organisateurs, qui malgré la baisse du prix de l’essence ne se déplacent plus pour vous voir en concert, entendent quand même parler de vous. Vous avez beau dire être « le plus grand chanteur de tout l’étang », encore faut-il qu’on aille vous voir dans le marigot. Ou que le doux vent de la notoriété propage vos exploits et chante vos prouesses.

Gérald Genty n’est pas à une idée près. Il existe, le saviez-vous, un record du monde du nombre de concerts en 12 heures ? Si si, le record, détenu par un groupe allemand, est de 35 concerts, en 35 lieux différents, d’une même ville il s’entend. Des vrais concerts, avec sono, accueil, billetterie, tout quoi. Tout Genty qu’il puisse être, notre Gérald va tenter d’imposer son blaze au Guiness-book en en faisant 36 d’affilée en 12 heures. Vous imaginez le timing et l’organisation : une simple et inopportune envie pressante peut bêtement vous ridiculiser en ruinant le défi !

Des « petits » concerts il va de soi, mais quand même. Le temps de dire bonjour, de poser sa sono, brancher le jack dans sa guitare, d’enfiler ses cinq chansons, de prendre congé du public (non, non, pas de rappel aujourd’hui ! je vous remercie mais je peux pas…) et de filer dare dare vers la scène qui suit…

GÉRALD GENTY : « LA PART D'INCONNU » Pour que le record soit homologué par la Guiness-book, il faut qu'il respecte un certain nombre de critères : cinq chansons minimum par concert, d'au moins minutes chacune, chansons commercialisées qui plus est. Il faut un minimum de dix personnes payantes par concert.  Gérald Genty se destinait jadis, à l'issue de sa fac de sports, à la « préparation physique de sportifs de haut niveau ». Là, il se prépare lui-même, joignant l'utile à l'agréable. Il s'entraine. Comme il part faire le GR 20 après cette tentative de record, il s'est entraîné pour les deux, « au niveau cuisses et tête ». La difficulté ? « En concert on ne se calcule pas, alors là... » Il le faudra bien. A l'issue de chaque concert, il doit rejoindre le lieu suivant, parfois distant de deux cent mètres, parfois d'un kilomètre, avec sa sono portative sur le dos. Sans retours toutefois. « J'ai envie de cette part d'inconnu. Si c'est trop mécanique, ça ne me convient pas. » Reste que cette performance se gagnera seconde après seconde. Cinq chansons chaque fois : va-t-il abdiquer des couplets ? « Sur mes quatre albums, je vais prendre les chansons les plus courtes. Et les chanter plus vite ! » Il profitera de son escale bruxelloise pour soumettre à son nouveau producteur, belge il va de soi, la maquette de son futur et cinquième album. Résolument différent, et c'est là un autre challenge.

GÉRALD GENTY : « LA PART D’INCONNU »
Pour que le record soit homologué par le Guiness-book, il faut qu’il respecte un certain nombre de critères : cinq chansons minimum par concert, d’au moins deux minutes chacune, chansons commercialisées qui plus est. Et il faut un minimum de dix personnes payantes par concert. Mine de rien, ça lui en fera au moins trois cent soixante ce jour-là.
Gérald Genty se destinait jadis, à l’issue de sa fac de sports, à la « préparation physique de sportifs de haut niveau ». Là, il se prépare pour lui-même, joignant l’utile à l’agréable. Il s’entraine et a même perdu du poids. Comme il part faire le GR 20 après cette tentative de record, il s’est entraîné pour les deux, « au niveau cuisses et tête ». La difficulté ? « En concert on ne se calcule pas, alors là… » Il le faudra bien. A l’issue de chaque concert, il doit rejoindre le lieu suivant, parfois distant de deux cents mètres, parfois d’un kilomètre ou plus, avec sa sono portative sur le dos. Sans retours toutefois. « J’ai envie de cette part d’inconnu. Si c’est trop mécanique, ça ne me convient pas. » Reste que cette performance se gagnera seconde après seconde. Cinq chansons chaque fois : va-t-il abdiquer des couplets ? « Sur mes quatre albums, je vais prendre les chansons les plus courtes. Et les chanter plus vite ! »
Il profitera de son escale bruxelloise pour soumettre à son nouveau producteur, belge il va de soi, la maquette de son futur et cinquième album. Résolument différent, et c’est là un autre challenge.

A 2 euros la place, si le fan que vous êtes désirez, au pas de course vous aussi il va de soi, suivre les 36 mini concerts de Gérald Genty (est-ce vraiment raisonnable ?), il vous en coûtera 72 euros, presque autant qu’une place pour Johnny.

Ça se déroulera ce 19 août 2015 à Bruxelles, dans le cadre du Brussels Summer Festival.

Pas précisément enfant de la balle mais ancien cadre du tennis, Gérald Genty s’était particulièrement fait connaître en 2002 par un titre, Pour l’instant j’suis pas encore trop connu ça va, mais après je sais pas, dans lequel il imaginait son succès à venir avec « Drucker et, bonus / Un portrait dans Chorus. » Ce qui lui valut ce portrait. Mais pas Drucker, que je sache. Signé un temps chez Wagram, il a sorti plusieurs albums bien plus que gentils, d’une douce poésie un peu loufoque, immédiatement sympathique, veine un rien décalée qui en fait comme un Pierrot de la chanson assis sur son croissant au beurre de lune. Mais comme ça n’a pas les codes de la chanson « à texte » (qui se prend bien trop au sérieux pour accueillir en son sein ce joyeux trublion) ni ceux de la variété (c’est nettement plus intelligent), Gérald Genty ne bénéficie ni des réseaux de l’un ni des opportunités de l’autre : il compense donc sachant qu’il lui sera plus facile d’inscrire son nom au Guiness-book que de recevoir le médaille des arts et des lettres de la main de la ministre de l’aculture ou de se faire programmer à Barjac.

Que lui souhaite-t-on ? D’enquiller ses 36 concerts, d’en faire un 37e même pour être tranquille un moment et d’ainsi convaincre les programmateurs d’accueillir le « recordman mondial de la scène » (si c’est pas un argument de choc, ça !) : ça fait tellement longtemps que Gérald Genty n’est pas passé dans le coin de Saint-Étienne, à côté de chez moi…

 

Le site de Gérald Genty, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

15 Réponses à Record du monde : t’as beau t’appeler Genty, faut se battre

  1. Marc Rebond 11 août 2015 à 16 h 39 min

    Oh les commentateurs patentés de ce site, il faudrait peut être encourager ce Gérald Genty dans son défi peu commun : y’a pas que Manaudou frère et soeur pour nous ramener des médailles !! En tout cas bel article qui, par cette tentative de record du monde, nous livre un touchant portrait de ce chanteur qui aurait tout de même sa place dans de nombreux festivals de la chanson si les programmateurs étaient un peu moins rigides, moins obtus, plus ouverts à la pluralité de la chanson, moins dans leurs petites boites très étroites faites en ticky-tacky…

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    • Danièle Sala 13 août 2015 à 8 h 38 min

      Pour Rebond-ir sur ton commentaire Marc, je ne crois pas que l’on puisse comparer la natation à la chanson . 36 concerts en 12 heures, ça fait à peu près, avec les déplacements, une à deux chansons par « concert », peut on appeler ça des concerts ? Peut il y avoir échange avec les auditeurs ? Et ce défi lui ouvrirait il pour autant les portes de Barjac où je ne crois pas que l’on sélectionne les chanteurs sur leur capacités à chanter en courant .

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      • Michel Kemper 13 août 2015 à 9 h 04 min

        Les réponses aux questions de Danièle sont dans mon article et nullement dans le questionnement de Marc. Le règlement du Guinness-book est très clair : sa définition du concert est de cinq chansons d’au moins deux minutes, qui plus est des chansons commercialisées (par Genty). C’est ce qui se fera. Avec un minimum de dix entrées payantes par concert. Donc, ce sont bien des concerts, selon le réglement de cette tentative de record. Evidemment que dans un temps si court, il n’y aura pas d’échanges : mais y a t-il des échanges à chaque concert ? J’en doute… Quant au reste, il suffit encore de relire l’article qui, sauf si je me suis emmêlé les touches du clavier, me semble assez clair.

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        • Danièle Sala 13 août 2015 à 10 h 24 min

          Si je réponds là , c’est à cause de  » l’appel aux commentaires », et pour moi, c’est très clair aussi ! une chanson fait environ trois minutes, sinon, elle est bâclée ou coupée ! et si on fait les comptes, il faudrait que Genty chante 48 fois en 12 heures ! Si il y a des amateurs ! moi je préfère aller l’écouter un peu plus de 3 minutes en une seule fois !

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          • Michel Kemper 13 août 2015 à 10 h 40 min

            Pas 48, mais 36 : c’est d’ailleurs le but de sa tentative de record. On peut supposer, Danièle, que Gérald Genty s’est préparé à ce défi, et pas que physiquement tout sportif qu’il puisse être également. Qu’une chanson peut aussi, à plus forte raison par son propre géniteur, être malléable, comme une matière vivante qu’elle est. De plus, il y a effectivement, dans les albums de Genty, des chansons plus courtes que les 3 minutes de rigueur qu’on pense être une obligation pour qu’une chanson soit une chanson. Rien n’oblige de souscrire à un tel défi, qui, quelque soit le résultat, n’a à mon sens pour objet que de mettre un peu de lumière sur un artiste estimable qui lui-aussi se bat pour exister. Libre à Danièle de ne l’écouter que sur disque, tant qu’il pourra en faire.

          • Danièle Sala 13 août 2015 à 11 h 17 min

            Je préfère toujours voir les chanteurs (euses) que j’aime , sur scène, en prenant le temps d’écouter, sans courir . Et c’est triste je trouve, d’en arriver là pour se faire connaître .

          • Michel Kemper 13 août 2015 à 11 h 32 min

            C’est simplement là la triste réalité de ce monde, Danièle. C’est aussi pour ça qu’un site comme NosEnchanteurs existe, pour tenter de faire connaître des artistes souvent oubliés (voire carrément ignorés) des médias. Et de la plupart des organisateurs souvent enfermés dans des schémas qui frisent l’absolue caricature. Moi je trouve au contraire la démarche de Gérald Genty étonnement positive et dynamique. On peut ne rien faire, abdiquer. On peut se retirer définitivement de la chanson (je viens de lire à l’instant un article de l’ami Baptiste Vignol qui m’apprend que la chanteuse Anaïs, écoeurée, quitte la chanson). Genty, lui, se bat, avec ses armes qui font large place à l’humour. C’est à saluer, à remarquer : c’est que NosEnchanteurs fait.

          • Héléna Mattu 13 août 2015 à 17 h 35 min

            La preuve qu’une chanson ne fait pas obligatoirement 3 mn : les chansons flash de François Corbier (que je découvre sur votre article du jour). Et les chansons courtes de Wally !

  2. Soleille Morgane 11 août 2015 à 19 h 50 min

    Belle découverte d’un talent original, laissez-nous le temps Marc, de rebondir !
    Moi j’veux bien courir derrière, mais je n’arriverai jamais à l’rattraper ce Genty Gérard qui n’est pas Gérald – Ah non c’est le contraire https://youtu.be/_BlMIUF4D4k
    Bonne chance en tout cas (en principe je n’aime pas trop la compétition, mais si c’est pour la bonne cause !) https://www.youtube.com/watch?v=IHelbeYrcaU

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  3. Brigitte D 12 août 2015 à 8 h 50 min

    J’ai découvert cet électron libre de la chanson lors du récent « Vive la reprise » à Paris où il est arrivé second je crois. S’il faut passer par une si insolite performance pour faire parler de lui (j’ai regardé sur la toile et ça me semble réussi, vu le nombre de blogs et de sites qui parlent de lui à l’occasion de ce record du monde), pour espérer être à l’affiche de programmations et de festivals, pourquoi pas. Mais ça pose des questions sur ceux qui programment, sur leur absence de curiosité, d’originalité. Il suffit de vous lire, aux Enchanteurs, pour parfois découvrir des artistes de talent qui ne sont programmés nul part ou si peu. Alors que les festivals se ressemblent tant, par des programmations souvent identiques.

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  4. Laurent Roquet 12 août 2015 à 8 h 53 min

    Gérald Genty est un sportif, un compétiteur : il va gagner ! Y a t-il un site ou un autre moyen de suivre ce record en direct ?

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  5. André Leclerc 12 août 2015 à 11 h 00 min

    D’autres infos ici, avec la liste de tous les lieux et les horaires des 36 concerts
    https://branchesculture.wordpress.com/2015/08/12/gerald-genty-fait-son-mission-impossible-cinq-minutes-pour-debrancher-ma-guitare-porter-la-sono-et-rebrancher-a-lautre-endroit/

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  6. NosEnchanteurs 20 août 2015 à 14 h 03 min

    Article publié ce jour, 20 août 2015, dans La Libre.be


    Brussels Summer festival 2015 – Record de concerts battu pour le chanteur français Gérald Genty

    Publié le 20 août 2015 à 00h51

    BRUXELLES (BELGIUM)
    Dans le cadre de la 14ème édition du Brussels Summer festival (BSF), le chanteur français Gérald Genty a battu mercredi soir à minuit le record du monde du plus grand nombre de concerts en 12 heures, a indiqué Pierre Van Braekel, représentant de l’agence de production Nada Booking. L’homologation par le Guiness Book ne sera déterminée et communiquée que dans les prochains jours. Pierre Van Braekel justifie le choix de Bruxelles en décrivant ce chanteur français à textes humoristiques comme « proche du surréalisme à la Belge ». Il a effectué en tout 37 concerts, soit un de plus que les 36 prévus et 2 au-dessus du précédent record du monde enregistré par le Guiness Book. Le premier concert a eu lieu à midi au café La pompe à Saint Gille. Les derniers concerts de l’artiste ont eu lieu à l’Archiduc et au De Markten. C’est dans le cadre du BSF sur la scène du Mont des Arts vers 22H20 que Gérald Genty a eu son public le plus large, avec 2.500 à 3.000 personnes selon l’estimation de Nada Booking. Pour que le record soit homologué par le Guiness Book, chaque concert a dû durer au moins dix minutes et avoir au minimum dix entrées payantes. La place des Palais a par ailleurs été ouverte mercredi soir pour la soirée Mobistar Urban Night. Selon Nicky de Neef, responsable de la communication du BSF, la fréquentation peut être évaluée entre 6.500 et 7.000 personnes en moyenne. Cette soirée rap a été consacrée aux Belges BigFlo & Oli en ouverture, puis aux Français Disiz et Black M. (Belga)

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  7. Popp 22 août 2015 à 10 h 02 min

    bonjour, la chanson que vous présentez sonne vraiment comme une chanson de Mathieu Boogaerts. Y-a-t-il participé ?
    Cordialement

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  8. genty 22 août 2015 à 10 h 21 min

    bonjour, Mathieu n’y a pas participé en tant qu’auteur/compositeur/arrangeur mais il avait fait une petite intervention (un « oui ? » ) dans une autre chanson de cet album qui date un peu puisqu’il est sorti en 2004. Un clin d’oeil en quelque sorte car la découverte de son 1er album en 1995 m’avait fortement marqué.

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