Pourchères 2015 : danser Brassens, vous rigolez ?
En général, les organisateurs aiment à clore leur festival par une soirée festive où, si le lieu le permet, on peut danser. Là, c’est tout le contraire, tête à l’envers, cul par dessus tête : on débute par la fin, par le bal. Et quel bal ! Un « Tour de bal », une suite de chansons pour danser.
Nous sommes à Pourchères, un petit festival qui célèbre une chanson très « de parole » comme on se plaît à le dire côté Barjac. Et, ce soir, pour accueillir artistes et festivaliers, c’est bal. Avec des titres tirés de notre culture commune. Du Boby Lapointe, du Serge Gainsbourg, du Georges Brassens… Comment, vous n’avez jamais dansé de cercle circassien sur Pauvre Martin ? Pauvres de vous… Savez-vous faire une bourrée sur Cabrel ? Sur La dame de Haute-Savoie ! Et du disco sur un Je suis malade de Lama matîné d’Alexandrie Alexandra de notre regretté Cloclo ? Que je t’aime en twist ou Requiem pour un fou en paso-doble ? Comment ? Hallyday à un festival chanson ! Je rêve… On peut lister les propositions, toutes plus insolites les unes que les autres, toutes folles, carrément barges. Nous sommes en chanson, en un territoire connu où, pour une fois, on abolit les stupides barrières d’intellos, de puristes, de curetons de la chanson. Que c’est reposant !
Nos trois musiciens (Claudy Lieggi – le chanteur –, Pauline Koutnouyan et Nicolas Frache ; ils peuvent, selon la commande et le cachet, être jusqu’à huit sur scène) travaillent notre répertoire, le charcutent parfois, l’associent en des combinaisons improbables, le titillent, le bousculent au besoin, en en faisant d’autres et insolites propositions. Les envisageant autrement, au seul prétexte de faire danser dessus. Oui, on peut danser Brassens sur une autre chanson que Le vieux Léon. Faut-il dire que c’est épatant, jouissif, joyeux ? Valses, twists, cha-chas, javas, danses trads’, c’est fête à la chanson, réconciliation. La Chansonnnade commence bien !
Corne d’Auroch, je n’aurais jamais osé penser tangoter sur Saturne !
Dansons tout l’été avec ce survol complet de la chanson sans tabou, la musique et la vie quoi. Je me verrais bien guincher sur la Tendresse moi, mais pour Que je t’aime je préfère quand même la version de Johnny. Bravo à cette belle recréation de Tour de Bal, tout ce que j’aime !
Qui n’a pas pogoté en s’enfilant des bières chaudes dans un festival punk sur les riffs acérés de « Brassens Not Dead » ne connait rien à la félicité suprême..!