Paroles et Musiques 2015. Regards par (le) Lucarne
Loin du tumulte relatif des salles de concerts, le Café des matrus, lieu de perdition pour ses clients hauts comme trois pommes qui viennent se souler de lait-fraise et de jus d’orange à la pelle et à la paille. Un lieu qui aussi aime la chanson, qui s’y sent bien.
Lucas Roullet-Marchand s’est choisi un angle de tir dans la chanson, une Lucarne comme on dit. De fait il se nomme ainsi. Lui exerce dans la chanson à tiroirs. Et les tiroirs sont bourrés à l’autobiographie. C’est du « je » qui se prend au jeu. Dites, un quart de siècle d’âge, c’est qu’il y en a à raconter, des conquêtes de bacs à sable aux premiers baisers. Des études de ce lyonnais en terres stéphanoises aux considérations littéraires, mathématiques et scientifiques dont il nourrit des vers et fait parfois le titre de ses chansons (Esperluette, Conjecture…). Parfois des ruades, des impatiences : « J’en ai marre d’attendre / De ta part des mots tendres / Du coup j’les écris et j’les chante… » Et des souvenirs tirés de bien plus loin encore (sur l’album photo, c’est en échographies) : « Qu’attendez-vous de moi / En attendant neuf mois / Quels sont vos désirs, vos espoirs ? » C’est léger, c’est frais, comme un petit vent qui traverse et aère la chanson.
Écouter Lucarne, c’est feuilleter un album de photos et prendre le temps de l’écouter relater ses souvenir. Des belles choses. Des autres aussi. Lucarne dit faire « des chansons comme on n’en fait plus » avec « le sens de la formule. »
Pas étonnant qu’une fois celles de son nouvel album (qui sort d’ici à quelques jours, quelques heures) épuisées, il aille chercher ailleurs. Chez Frédéric Bobin (Singapour) ou chez Monsieur Roux (Ma mère la pute), par exemple.
Chouette chanteur en apéro de ce festival, à siroter avant de regagner la file d’attente pour la soirée qui suit. On emporte avec lui quelques mélodies et une approche, guillerette et intime à la fois, d’une chanson toute neuve.
Le facebook de Lucarne, c’est ici. Signalons que Lucas Roullet-Marchand est un des deux repreneurs de la salle lyonnaise A Thou bout d’Chant à compter de la rentrée prochaine.
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