Les z’hommes de la Piaf
Ah, ces hommes ! Qui lui ont « fait tourner la tête » si on en croit la chanson…
Ce livre n’est pas exactement une bio, mais comme un appendice, une pièce-jointe, plutôt des pièces à conviction. Convaincantes. Pensez, c’est, dans l’ordre de leur apparition en scène, tous les hommes d’Édith Piaf, ceux dont l’histoire de la Chanson a retenu le nom comme les autres. De son premier, Louis Gassion, le paternel, au dernier, « Dieu », si toutefois il existe, à qui elle rend son âme, après n’avoir cessé de lui adresser des prières et de brûler des cierges, une foi qui, ma foi, pèse son bilan carbone.
Tous ne furent pas amants de cette mante religieuse, mais. « Édith Piaf s’est toujours appuyée sur [ces] hommes qui ont traversé sa vie, ceux de la pègre, du sport, du cinéma, du théâtre et de la chanson. Ils lui ont permis maintes fois de ressusciter. Elle les a beaucoup aimés et fut tour à tour pygmalion, amie, maîtresse ou compagne passionnée. »
A ce générique entre tous prestigieux, on retrouvera Louis Gassion, son père, Louis Dupont, son premier amant, Henri Valette, son souteneur, et puis aussi Yves Montand, Georges Moustaki, Charles Aznavour, Jean Cocteau, Sacha Guitry, Paul Meurisse, Georges Brassens, Charles Dumont, Bruno Coquatrix, Marcel Amont, Michel Emer, Eddie Constantine, Pierre Brasseur, Michel Simon, André Pousse, Henri Crolla, Charlie Chaplin, Léo Ferré, Marcel Cerdan, Théo Sarapo (qui ne fut que son deuxième mari, après Jacques Pills, et son dernier amant) et j’en passe et des tout aussi fameux, des premiers comme des seconds rôles, des hommes célèbres comme d’autres que l’Histoire n’a pas vraiment retenu.
Selon l’importance, les hommes prennent ici plus ou moins de places, de caractères, au sens typographique du terme. Mise à prix de deux pages, plus pour certains : huit pour Cerdan, sept pour Jean-Louis Jaubert, un des neuf Compagnons de la chanson, trois pour Léo Poll, pianiste et père de Michel Polnareff… Des notices, des notules, précises, vivantes, documentées qui, additionnées, forment une autre et élégante façon de raconter Piaf, d’à son tour la chanter. Quatre vingt-une mini-bios, tranches de scènes, tranches de vies, comme une légion pour celle qui l’a si bien chanté : « Il m’a aimé toute ma vie, mon légionnaire… »
Bernard Lonjon, Édith et ses hommes, Éditions du Moment 2015. 19,95 €
Eh oui! cette petite bonne femme au charisme époustouflant n’avait qu’une morale : « Sans amour on est rien du tout . »
J’aime bien cette chanson moins connue, Comme moi, pour Piaf et ses hommes : https://www.youtube.com/watch?v=fX1r4nbVZV0