Patachou, 1918-2015
Se rendre Chez Patachou, à Montmartre, dès l’installation, en 1948, de cette ancienne dactylo devenue pâtissière aussi (d’où son surnom de « pâte à choux » ; son cabaret étant un local mitoyen de sa boutique), qui aimait chanter pour ses amis médecins des chansons de corps de garde, c’était, si peu que vous soyez un de ses riches clients, prendre le risque de repartir avec une demi-cravate. Castratrice de cravates, c’est ainsi qu’elle se lança, que le bouche-à-oreille fonctionna : ça devait être d’un vrai chic de se se faire couper un si viril instrument… Patachou accueillit dans son établissement de jeunes chanteurs venant y faire leurs premières armes : elle n’aimait que faire entendre des chansons qui lui plaisaient, particulièrement celles de jeunes auteurs, celles boudées par le public aussi, leur donnant une nouvelle chance. Patronne et chanteuse elle-même qui, sous le patronage de Maurice Chevalier, devint une artiste de premier plan, avec un goût certain pour se composer son répertoire, allant des chansons réalistes d’avant-guerre aux chansons gouailleuses et parisiennes. Mais aussi et surtout celles de Léo Ferré, Guy Béart, Serge Gainsbourg, Aristide Bruant, Charles Aznavour, Jacques Brel, Jean-Claude Darnal, Maurice Fanon, Nicole Croisille, Hugues Aufray… Et Brassens qui, on le sait, vint un beau jour lui proposer ses chansons (elle sera la première à effectivement l’interpréter) et qu’elle imposa, sur la toute petite scène de son cabaret, comme auteur compositeur interprète, lui offrant son premier public. Elle s’occupera de Georges Brassens jusqu’à son départ pour Les Trois baudets : elle venait de le présenter à Jacques Canetti.
Patachou chanteuse laisse le souvenir d’une véritable et très agréable interprète faisant de chaque chanson une comédie, par les intonations de sa voix et son attitude en scène.
Patachou, comme bien d’autres artistes, est emportée par la vague yéyé (les Richard Anthony, Johnny Hallyday, etc.) du début des années soixante. Elle ne reviendra à la chanson qu’épisodiquement et deviendra actrice, tant au cinéma (elle y avait goûté précédemment avec le French cancan de Jean Renoir et le Napoléon de Sacha Guitry) qu’au théâtre et, par la suite, pour des séries dramatiques à la télévision.
Patachou, de son vrai nom Henriette Ragon, est la mère de Pierre Billon, auteur compositeur un temps interprète lui aussi qui, après avoir travaillé avec Michel Sardou, est devenu un proche collaborateur et ami de Johnny Hallyday.
En vidéo, sur le site de l’INA, « La chose », sur les diverses façons de faire l’amour : https://www.ina.fr/video/I07072974
Il y a quelques semaines, Marie-Thérèse Orain racontait comment Patachou l’a menée à la chanson avec une générosité rare dans ce métier… C’est une jolie histoire: http://resistancechanson.hautetfort.com/archive/2015/02/05/comment-la-chanson-arriva-dans-la-vie-de-marie-therese-une-d-5552330.html
Bonsoir madame…
Merci pour ce bel hommage à Patachou.
Une chanteuse, qui savait choisir et interpréter des grands auteurs.
j’aimais sa voix , sa présence sur scène et sa générosité avec les jeunes débutants.
De temps en temps nous avons la joie de l’entendre dans l’émission de Philippe Meyer « La prochaine fois je vous le chanterai ».
Dactylographie, pâtisserie, cravates, mais surtout une grande et belle dame qui a oeuvré pour la chanson, , et a été elle même une interprète de grand talent . Pas beaucoup de cravates à couper au paradis des musiciens , mais de belles rencontres .
Et une grande chanteuse toute en émotion contrairement aux starlettes the voice de la tv. Prenez des leçons!!
Isabelle Dhordain a bien raison, c’était une interprète d’exception. Une petite sélection :
Tout en Live :
Parce que, auteur Charles Aznavour, compositeur Gabriel Wagenheim : https://youtu.be/HSxZqOpqdcE
La complainte de la butte (Son du film French Cancan) :
https://www.youtube.com/watch?v=4H2nNyjFy3U
Bal chez Temporel, de Guy Béart:
https://www.youtube.com/watch?v=nVvm9B_F_Q0
La chansonnette (qui sait le nom de l’auteur ?):
https://www.youtube.com/watch?v=LO5CPoxE9Q8
Maman, Papa, de et avec Georges Brassens :
https://www.youtube.com/watch?v=4phwUzKZw_8
Brave Margot, de Brassens :
https://www.youtube.com/watch?v=K4O1eY47cNU
Voyage de Noces, de J.Valtay
https://www.youtube.com/watch?v=QXcc05v0c4M
Comme j’aimais la vie, de Frédéric Botton, Chez Sevran en 94
https://www.youtube.com/watch?v=ZyBGa_mjjLU
Comme il y en a bien d’autres, dont La Ballade Irlandaise que mes parents avaient en 45 tours, on en retrouvera avec plaisir dans cette intéressante collection, mon patrimoine musical :
https://www.youtube.com/watch?v=HAweA6-QYek
C’est bien de lui rendre hommage ainsi ( ce que la télé ne fait pas ). Comme Piaf ou Gréco elle savait choisir ses auteurs. On cite bien sûr Brassens, Béart , Aznavour … elle interpréta aussi dans les années 60 de jeunes auteurs de talent comme Guy Bontempelli ( Le mariage d’Angèle , Vos yeux cachou ) , Pierre Barouh ( Des ronds dans l’eau ) ..et des femmes auteur comme Manouchka, Luce Klein, Mick Mycheyl, Florence Véran, Claude Delécluse, Michelle Senlis … auteurs dont elle citait les noms à chaque fois ( comme Piaf ou Les frères Jacques ). Une autre époque .
Recette d’amour en hommage à cette grande dame :
Pâte à choux
Temps de préparation : 40 minutes
Temps de cuisson : 15 minutes
Ingrédients (pour 12 choux) : – 125 g de farine
- 20 cl d’eau
- 75 g de beurre
- 3 œufs
- 1 pincée de sel
- 1 cuillère à soupe de sucre pour les recettes sucrées
Préparation de la recette :
Mettre dans une casserole, l’eau, la pincée de sel, le beurre et le sucre si la recette est sucrée.
Faire bouillir le tout et y verser d’un seul coup toute la farine tamisée.
Bien remuer à la spatule et la travailler environ 5 min à feu doux jusqu’à ce que la pâte se décolle des parois et forme une boule.
Retirer du feu et laisser refroidir quelques minutes.
Ajouter un à un les oeufs en travaillant énergiquement la pâte à chaque fois.
Former les choux ou les éclairs à la cuillère ou à la poche à douille.
Faire cuire au four à 180°C (thermostat 6), environ 15 min.
Remarques :
Pour une pâte à choux plus légère, utiliser 15 cl d’eau, une pincée de sel, 1 cuillère à soupe de sucre, 50 g de beurre, 100 g de farine et 4 oeufs.
Pour des choux à la crème, les faire sur une plaque en les espaçant régulièrement et les cuire au four. Pour des gnocchis, les cuire à l’eau ou les frire comme des beignets soufflés.
Rétrolien 4 mai 2015 | La vie en rose