Pour Pitiot la vie ça va, va… Vassiliu
Si, à l’évocation de Pierre Vassiliu, il vous vient cette formule à l’emporte pièce, Qui c’est celui-là ?, qui vous taraude un peu, si d’aventure vous aimez la chanson, celle sensible et chaude qu’on épice d’un peu beaucoup d’ailleurs, juré que la promesse de Thomas Pitiot mettra vos sens en éveil.
Vassiliu est mort en août de l’an passé et force est de constater que nous sommes en train de sérieusement l’oublier, que son souvenir s’estompe. Que du reste nous n’en connaissons pas grand chose, que sa vie son œuvre ne sauraient se résumer à un ou deux titres, même fameux. Un chanteur qu’on ne chante plus est un chanteur mort ; c’est une partie, parfois singulière, toujours sensible, de notre patrimoine qui disparaît. Savez-vous que c’est une part de nous ?
La chose est entendue : sur scène comme sur disques, nous vivons le temps des reprises. Tout le monde en fait, sur à peu près tout le monde. Sauf que certains sont plus reprisés que d’autres. Et qu’il y en a frappés d’un injuste oubli. Tel Pierre Vassiliu, qu’en plus on ne connaît que très partiellement.
Il y eut sa période chanteur-amuseur (de La femme du sergent à Ivanhoé) à ses débuts, héritage du temps des cabarets ; il y eut celle écran de la télé avec quelques succès notables, qui vont de la tendresse (Léna, Amour amitié) à des chansons secouées d’exotisme (entre Qui c’est celui-là, adaptation d’une chanson du Brésilien Chico Buarque, et J’ai trouvé un journal dans le hall de l’aéroport). Et puis celle où, sans entraves, il rejoint les musiques, les rythmes qu’il aime par dessus tout : c’est celle-ci que Pitiot & Co vont mettre en exergue. Car Thomas Pitiot partage avec Vassiliu, autre singulier moustachu de la chanson, cette fascination pour les musiques afro-caribéennes, « percevant dans les rythmes chaloupés l’occasion d’embarquer sur la pirogue et de prendre au mot la chaloupe. »
Si nombre de chanteurs font des reprises, souvent à l’économie, ne serait-ce que pour trouver des dates, de quoi bouffer, telle ne semble pas être la démarche de ce spectacle haut en couleurs : ils seront huit en scène, en un combo cuivré et percutant. En fait l’équipe habituelle de Thomas Pitiot, plus encore versée cette fois-ci dans les rythmes latino-américains et africains. A la recherche, à la rencontre de Pierre Vassiliu, diable d’homme, aux mots où voisinent l’absolue crudité et le plus douce poésie, aux musiques colorées, vivaces. Dans une part d’œuvre moins en vue, moins en oreilles, où se terrent des trésors jamais exhumés depuis. Cette part qui fait justement le lien entre Vassiliu et Pitiot, leur relation à la musique et au voyage. A cette empathie, à cette transmission. Si ce répertoire nous permet d’aller au plus profond de Vassiliu, il va aussi aux origines de Pitiot. Un sorcier et un sourcier réunis pour ce que l’on sait être, par avance, par intuition, un grand moment de joie, de fête.
C’est dans le cadre des Prémices d’Aubercail (les festivités qui précédent le festival Aubercail d’Aubervilliers) que Thomas Pitiot célèbrera Vassiliu (lire le programme dans l’encadré ci-contre). Nous reviendrons plus tard sur le festival en tant que tel.
La photo de l’affiche de Thomas Pitiot chante Vassiliu (en haut à droite de cet article) est de Jean-Marc Coquerel.
Quand Vassiliu rendait lui même hommage à Nougaro : https://www.youtube.com/watch?v=f6sfgvIW1tQ&feature=youtu.be
Et puis une inspiration qui doit plaire à Pitiot, Toucouleur :
https://www.youtube.com/watch?v=-PGVU-np08c
ou Banjul
https://www.youtube.com/watch?v=ZWwNanS3EwM
Enfin celle-ci qui me fait rêver, Alentour de Lune :
http://player.ina.fr/player/embed/I07109246/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/460/259
Quelle bonne idée ! Et connaissant Thomas Pitiot ce doit être un moment fantastique …. j’en rêve déjà … mais viendra-t-il dans mon coin ? Espoir !