Médaille d’or de Saignelégier : From & Ziel, comme d’hab’

(photos Albert Weber)

Les prix se suivent et se ressemblent qui, tous, ou peu s’en faut, sacrent From & Ziel. Tant qu’on peut se demander à quoi ça sert. Le poitrail de From, celui de Ziel aussi, ressemble à celui d’un général soviétique, lourd de médailles qui breloquent et tintinnabulent en chœur, qui disent batailles et mérites, chantent grandes louanges. Pourquoi cette course aux prix de leur part ? Si les organisateurs ne savent pas encore les mérites de ce duo-là, c’est qu’ils ne doivent pas sortir beaucoup, qu’ils ne doivent organiser que fort occasionnellement.

A truster les prix et les médailles, From & Ziel, dont NosEnchanteurs a souvent chanté les mérites, n’apportent rien de plus à la chanson, ni à leur art, si ce n’est un tableau de chasse qui nous laisse baba.

C’est vrai que dans ce monde où la chanson se raréfie sur scène, où les z’organisateurs sont de plus en plus frileux (qu’ils mettent une petite laine, nom de dieu !), qui plus est oublieux, leur foutre sous le nez chaque trimestre une médaille qui brille ou un certificat joliment typographié digne du CAP, peut permettre aux artistes d’exister.

Nous en saurions cependant mettre en doute la sentence du jury de cette Médaille d’or de Saignelégier, jury dont l’indépendance est manifeste, même face aux organisateurs de la manifestation, c’est dire. Jury auquel les partenaires ne font pas partie, jury de cinq personnes qui ont le loisir de bien délibérer, de débattre, de disputer et discuter la chanson.

Bon : From & Ziel médaille d’or 2015. Avec ce goût de déjà vu. Passons à la médaille d’argent. Là c’est Bastien Lucas qui la remporte : doit-on dire ici notre satisfaction de voir récompenser cet artiste ?

Et Clio pour le bronze (ça va ravir notre collègue Patrick Engel qui lui voue grande admiration) voix fluette, mélodies presque monocordes d’où fuite la vie en de jolies chansons.

Les autres finalistes étaient Pierrot le fou, Gilles Roucaute et Banzaï.

Pour mémoire, les candidats en lice étaient Amélie Daniel (CH), Banzaï (CH), Bastien Lucas (F), Clio (F), Dimitri Nirman (F), Edmée Fleury (CH), From & Ziel (F), Gemma (F), Gilles Roucaute (F), Graine d’Ortie (F), Jaaq (CH), Jules Nectar (F), Lilla (CH), Pierrot le Fou (CH) et Théophile Ardy (F). Ni belges ni québécois ni autres encore pour représenter la francophonie chère à cette manifestation remarquable qu’est la Médaille d’or de Saignelégier (dans le Jura suisse) qui vivait ce week-end sa 48e édition.

Notons que le Jury, comme de coutume, était présidé par le lauréat de la Médaille d’or de l’année précédente, à savoir Pierre-Yves Serre, du groupe Horla. Comme de coutume aussi, les artistes étaient invités, la veille, dans les bars du bourg, à faire montre de leurs talents jusqu’à tard dans la nuit. En témoignent les photos de notre ami Albert Weber, par ailleurs membre cette année du jury.