A quoi sert le prix Barbara ?
Sauvé dans Prix, Saines humeurs
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A quoi sert le prix Barbara ? Et d’abord, qu’est-ce que le prix Barbara ? Une heure ou deux prise(s) sur l’agenda du ministre de l’aculture, champagne et petits fours sous les dorures de l’hôtel de Valois. Ça a été créé par Frédéric Mitterrand, alors titulaire du ministère, et ça se poursuit. La Chanson peut crever de partout (et elle crève !) et la ministre ne pas s’en rendre compte : elle a son prix dédié à la Chanson, dans les salons feutrés à côté de son bureau. Prix qui fera trois ou quatre entrefilets, un ou deux clichés, dans la presse si la presse a le temps, si elle a la place, et pis c’est tout.
On l’a déjà dit ici, à NosEnchanteurs, il y a des prix sérieux, méritants, qui crèvent de peu ou de pas de moyens du tout, qui se battent pour que ce qu’ils décernent ne soit pas que le prétexte d’un buffet (d’ailleurs, eux n’en ont pas), mais qu’ils servent aux lauréats et à toute la Chanson. Eux (« Vive la reprise » du Centre de la Chanson, le Prix Georges-Moustaki et quelques autres) font le service après-vente. Sans aucun budget faut-il le dire, sans le moindre centime du ministère de l’aculture.
L’Académie du disque Charles-Cros, un des plus beaux fleurons de la Culture en France, crève dans l’indifférence des pouvoirs publics. Pas un centime pour elle, si ce n’est un vase (de Sèvres, certes) que l’Elysée a envoyé en guise de lot l’an passé pour le bien nommé Prix du Président de la République (dans le cadre du palmarès de la docte Académie du disque). C’est bien, mais c’est bien trop peu.
La Chanson crève et on a tout fait pour qu’elle crève. Tant qu’à la simple évocation du mot « Chanson » la plupart des programmateurs, ces imbéciles, sortent leur revolver. Chanson ferait trop Culture ? Mais justement la Culture s’en fout.
La Chanson est une des composantes (si, si, c’est écrit dans les textes, dans les tables de loi) des Musiques actuelles. Mais les salles de Musiques actuelles n’en veulent pas, ne respectent pas la Chanson. Chanson, à la radio, chez Varrod & Manoukian et les autres ? Euh… d’accord, mais que ce qui sort des gros labels, hein, on a des arrangements avec eux, entre amis. Chanson dans les festivals ? Mais les festivals tombent les uns après les autres et c’est en grande partie la faute à qui, Madame la ministre de l’aculture ? Mais, non, Fleur Pellerin, comme avant elle Aurélie Filippetti (qui désormais se la joue frondeuse), fait son prix Barbara, avec le bristol d’invitation envoyé toujours aux mêmes courtisans, aux lèches-culs, aux possédants. Ça m’étonnerait que Gilles Tcherniak, ce militant du forum Léo-Ferré, l’ait reçu. Ni lui ni Cristine Hudin, des lundis Chanson du Vingtième théâtre, encore moins Eric Nadot… Ça m’étonnerait qu’Alors Chante, feu le festival, ait reçu le sien.
Une fois l’an, pour tout au plus deux heures, la rue de Valois aime la Chanson. Intensément. Et le reste du temps la laisse crever. La Chanson est pourtant le plus bel exemple de l’exception culturelle française. Pour aller l’expliquer à la ministre, faut reprendre, il me semble, son bâton de pèlerin.
En dehors de ces considérations bien fondées, il est vrai, je suis très heureuse que Klô Pelgag ait eu ce prix , après le Grand Prix Francophonie Charles Cros . J’aime bien son univers déjanté et onirique .
Permettez que je proteste un peu, sur les gros labels qui squattent les antennes, hier, mercredi, à 23H 15 ou 16, on a pu entendre « Ma rue » de Louis Ville, qui n’est pas dans un gros label, c’était dans l’émission d’Alexandre Hérault, (France Inter)… Qui invitait Susanne Wachs et Gerd Heger (Radio Sarrebrück) qui font plus pour la chanson francophone que … non rien.
On peut remarquer aussi, hélas, qu’une séquence chanson quasi historique (depuis Rien à Cirer) programmée vers 11h50 avec un/e artiste en direct , puis vers 12H10 pour une « reprise » a disparu depuis que La bande originale occupe les lieux. Nagui a oublié quelques paroles de chanson francophone??
Joker !
Je n’ose rien ajouter, le Prix Jacques Douai a son buffet…
Annonce du Prix Jacques Douai 2014
Bravo, bien dit, c’est tout à fait ça !
Rien à dire si ce n’est Bravo ! mais la chanson sait se battre et elle va le faire ! Faisons lui confiance ! amusicalement Karin et David
Karin qui sera au palais des congrès de Perpignan, auditorium Charles Trenet, le mardi 14 avril prochain pour « Si Nougaro m’était conté » , à 15 heures . Comme je vais passer une semaine du côté de Perpignan, j’ai été consulter le précieux site « Qui chante ce soir » de notre ami Eric Nadot .
Effectivement, je ne pense pas avoir trouvé ce carton d’invitation dans ma boîte à lettres.
Depuis 2 jours j’ai reçu : une proposition d’abonnement à Pèlerin Magazine, un avis d’imposition, une publicité pour maigrir, un relevé de banque, une publicité pour me faire livrer des sushis, une carte postale des Antilles et… une lettre d’une admiratrice dont je ne dirai pas le nom pour ne pas vous rendre jaloux !
et malgré tout, je suis à goooooche !
ça fait des années qu’on a supprimé les distributions des prix pour les écoliers parce qu’on pensait que c’était une pratique qui n’avait pas vraiment de sens que de classer les élèves,ou d’attribuer des prix de camaraderie, de gymnastique de grammaire etc… cela en a-t-il un pour les chanteurs?
Il faudrait qu’ils nous le disent, peut-être cela satisfait-il un égo?
Je ne suis qu’auditeur, et les prix, je m’en tape, je n’en connaissais qu’un, le prix de l’académie Charles Cros dont l’étiquette faisait partie pour moi de la pochette de mon 33 tours du Petit Prince, avec Gérard Philippe, Georges Poujouly et Pierre Larquey. Je n’ai aucune autre idée de récipiendaire…
En lisant une biographie en ligne d’un artiste que j’apprécie depuis longtemps, j’ai appris qu’il y a quelques années, il avait eu le prix Jacques Douai… Je ne sais pas à quoi cela lui à servi, à moi en tout cas, à rien. Je me fous des prix, depuis le jour où ayant raté le prix d’honneur d’un demi point alors que celui qui l’avait était absent à la composition la plus difficile, j’ai tout simplement séché la remise du prix « d’excellence » pour aller faire du vélo avec des copains qui n’avaient pas de prix (sauf pour moi). Je me suis contenté des bouquins récupérés le lundi, et de la baffe le lundi soir pour ne pas avoir montré le mot annonçant la distribution des prix… En prime, j’ai échappé à la bise des vieux barbons qui remettaient les prix et le diplôme grotesque.
S’il y a des choix à faire, je préfèrerais que le ministère de la culture ne subventionne aucun prix mais aide plus les artistes français à diffuser leurs chansons dans toute la francophonie, c’est de plus en plus rarement le cas pour les concerts, et même via le net, le podcast d’émissions ou de vidéos françaises ne sont pas disponibles pour des questions de droits, au Canada par exemple.
J’ajouterai que je suis amusé de voir ceux qui se réclament du hors système, réclamer des subsides pour une distribution de prix…
merci Michel, c’est hélas tristement ça. merci de saluer au passage les quelques uns qui font beaucoup pour que la chanson continue d’exister E.Nadot, C.Hudin, G.Tcherniak (et ses complices)..; les sites aussi comme « Nos Enchanteurs », « Si ça vous chante », « chansonrebelle.com »…etc… et aussi les festivals courageux, et si utiles, et qui résistent tant bien que mal…Merci à tous et ensemble continuons pour que nos lendemains chantent encore et longtemps. En amitié .Natasha
L’idéal étant bien sûr de se faire livrer des sushis depuis les Antilles par une admiratrice, enveloppés dans « Pélerin Magazine ». Mais est-ce bien de gôôôche..?!?
Rien n’est aussi important en matière de culture qu’une chanson réussie, qui réussit à concentrer dans 2 à 12 minutes (ou plus, mais ça devient de plus en plus rare) un texte construit, une mélodie et un rythme, et plus encore une tranche de vie , une réflexion ou une sensation…
Chanson qui vous touche au cœur ou aux tripes, et même au cerveau, capable de vous faire pleurer, vibrer , rire ou réfléchir… capable de faire communier des humains entre eux…
Mais l’heure n’est pas à favoriser l’intelligence de l’auditeur/spectateur…mieux vaut utiliser son temps de cerveau disponible pour autre chose, beaucoup plus utile enfin…rentable !
Et les artistes lancent des appels au secours, pour être programmés on leur demande d’être »vus », et pour être vus, il faut être programmés…Quel programmateur fait encore son métier, prendre des risques pour faire connaître un artiste, et assurer cette connaissance par une communication adéquate ? A part ces gens que nous connaissons, dont la plupart œuvrent bénévolement ?Quelle chaîne de télévision nationale et payée par la redevance joue encore son rôle dans la diffusion de la chanson de création ? Et les émissions qui s’accrochent encore sur les radios à des heures le plus souvent tardives se réduisent comme peau de chagrin… Le bien nommé…