Arthur H : l’air, l’eau et le feu

Arthur H (photo Presse DR)
19 mars 2015, Festival « Avec le temps », Espace Julien à Marseille
Avec son orchestre au complet et les maîtres des lumières et des sons, Arthur déboule sur scène, costume beige métallisé, riche de son nouvel album Soleil dedans concocté au Québec. De son papa (revu l’an dernier au même festival), il tient un grain de folie heureuse, l’amour des mots et des sons et une générosité sans pareille.
En cette veille de l’éclipse tant attendue, nous avons rendez-vous avec le ciel et les étoiles, la lune et le soleil, toutes lumières dehors, ambiance rock-jazz mystique et survoltée où il est tout aussi convaincant… Avec aussi les éléments, les voyages, l’amour, les questions de société…
La lune (1990) qu’il reprendra en cours de concert, fait écho à L’autre côté de la lune « On the dark side of the moon » en hommage aux Pink Floyd.
Ce « Navigateur de l’univers / Soleil dehors soleil dedans » navigue aussi bien dans les souvenirs que les sentiments, on y trouve toute son inspiration : la femme, la mer, le ciel, le soleil, la lune et les étoiles.
Le bonheur c’est l’eau au rythme hypnotique, nous berce dans un élément qui vire au liquide… amniotique. Un Cheval de feu nous embarque dans une lumière cuivrée. La caissière du super, faussement simple, se transforme en satire de l’absurdité de notre Société, tout comme La ballade des clandestins : « A mourir pour mourir autant mourir debout ».
Les paroles peuvent être élaborées, en hardiesse poétique. Elles peuvent aussi être très simples, les mots étant choisis plus pour leur rythme, leur sonorité que pour leur signification : Oh là-haut « Je défaille / Je déraille / Je dérouille / Et je t’aime / Je délice / Je dévisse / Je t’enlace / Et je t’aime. » Les titres s’étirent en messes lyriques où le public communie répétant les refrains, psalmodiant des onomatopées en polyphonies justes et en rythme, à l’impulsion du « Maître » capable de les diriger par simple suggestion, et où ses improvisations, ses faux départs suivis de rappels réitérés relancent un nouveau mini-concert !
Extraordinaire mise en scène de l’éclipse après changement de tenue : les lumières clignotent sur sa veste, les planètes se recouvrent, les projecteurs colorés font un feu d’artifice. C’est le Tonnerre du cœur : « La tempête / S’adoucit / Il me reste que / Le tonnerre du cœur (…) Oh my friend / Dans les rues de Paris, Montréal / Where we get lost. »
Il intercale des succès plus anciens, les mythiques La beauté de l’amour ou Est-ce que tu aimes. Ma dernière nuit à New York City fait concurrence à Paris-New York, New York-Paris d’Higelin père dans la durée des variations et improvisations…Sa voix en réponse aux vocalises du public dans Les papous c’est nous descend dans les tréfonds des basses.
Par contraste, comme son chant dans La femme qui pleure nous a paru déchirant, grimpant à des altitudes quasi féminines…
Arthur improvisera un « spectacle » complet rien que pour nous présenter ses musiciens, le son de la terre vibrant sous le pas des éléphants des percussions qui reproduisent le rythme cardiaque (« Le sang circule et les toxines s’éliminent, boum boum… »), le synthétiseur et le clavier qui fluidifient les sons (« Énergie-Fluide, Énergie-Fluide »…ça vous rappelle quelqu’un ?), les guitares, la lumière, le son…
« La nuit est tiède »…
Le site d’Arthur H, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
Commentaires récents