Brel et sa marchande de bonbons
De temps à autres, nous recevons des nouvelles de Bruno Brel, le belge picard. Ce peut être par des chansons ; parfois par un livre qui sent encore bon l’encre d’imprimerie, c’est aujourd’hui le cas. Le neveu de celui qui vous apportait des bonbons « parce que les fleurs ça est périssable » nous livre son quatrième roman : La marchande de bonbons, l’histoire d’une dame qui vit sa vie en la confiant au destin. Un récit nourrit du réel, qui plonge dans le Bruxelles des années 20, qui sent la pâte de chocolat chaude, le pain d’épices et les bonbons au miel du commerce familial, puis s’en va en Amérique du nord par le premier transatlantique venu. La dame, c’est Simone. Avec elle nous traversons une partie du siècle par ce livre chaleureux et prenant qui tient tant de l’interview que du roman, un peu comme un film fait de constants flash-back. Simone est cœur battant et sa vie bat la chamade. Ça va vite, au rythme d’une folle aventure… Du Bruxelles de Tintin aux studios de Cinecitta pour le tournage de Ben-Hur… Une histoire vraie, haute en couleurs. « C’est la vie extraordinaire d’une dame que j’ai rencontrée il y a dix ans lors d’une tournée au Festival d’Avignon avec mes musiciens. Nous étions dans un camping à Fontaine-de-Vaucluse. Elle était âgée et habitait toute seule dans une petite caravane. Elle était Belge comme moi et m’a invité à prendre l’apéritif avec elle. » Elle, 78 ans, disant alors avec malice ne plus avoir le droit de lire Tintin : dans ses mille vies, elle avait été secrétaire du dessinateur Hergé durant l’occupation. Elle le fut également de Fred Astaire beaucoup plus tard…
Ça nous donne un livre palpitant, enivrant. Une simple vie de femme qui traverse l’Histoire avec ses bonheurs, ses malheurs, des situations parfois peu communes et de singulières rencontres. C’est écrit avec un grand talent, comme le scénario et les dialogues d’un long métrage en technicolor. Si je dis cela, c’est qu’en lisant ce livre on croit voir un film., sur grand écran il va de soi.
Outre deux autres romans (Le touareg blanc, 1994 ; Le boyau de la mort, en 2005 ; Le tournoi, en 2010), Bruno Brel est également l’auteur d’une biographie et d’un recueil de nouvelles, d’une bédé aussi, Les moines, dont la série attend depuis 2009 son deuxième tome. Il est l’auteur d’une douzaine de disques dont les trois derniers (Détours d’horizons en 2012, Synopsis en 2013 et Brel le flamand en 2014) sont autoproduits.
Bruno Brel, La marchande de bonbons, P’tit Loup productions 2014. Ce livre n’est disponible que par correspondance : bon de commande ici. Le site de Bruno Brel, c’est ici ; ce que nous avons déjà dit de ce Brel-là, c’est là.
Un homme aux multiples talents , qui n’a pas été servi par sa parenté avec le grand Jacques . Il a pourtant une belle et grande oeuvre derrière lui , et affirme sa différence , même si parfois d’inévitables intonations Bréliennes nous rappellent qu’il est d’une famille, d’un pays .
Bruno Brel peut être fier de son prénom, il a derrière lui une somme de chansons honorables et même quelques joyaux (La Rivière Bambou est un chef d’œuvre à tous points de vue) mais aussi des livres d’une écriture agréable mettant en scène des personnages très attachants. Il faut lire aussi Le Boyau de la Mort, tiré également d’une histoire authentique.
Je suis certain que s’il se mettait à la peinture il ferait aussi des merveilles. Il y a des gens comme ça !
Bruno que l’on retrouvera début mai dans un ouvrage sur son oncle dans la collection « Chansons à la plume et au pinceau »
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