Olivier Béranger « Moi aussi (Je suis Charlie) »
Autre chanson, autre contribution à Charlie-Hebdo, celle-ci d’Olivier Béranger.
La chanson, par nature proche du dessin, de la caricature, est, nous l’avons vu, à la hauteur de l’insupportable événement qu’est le massacre de Charlie-Hebdo, de cette volonté de terroristes de terrasser la liberté de penser, de dire, d’écrire et de dessiner.
Ce mercredi, en kiosque, la nouvelle livraison de Charlie-Hebdo, comme s’il ne s’était rien passé, comme si la vie se poursuivait, imperturbable. Les assassins de Charlie n’ont pas eu sa peau. S’ils laissent sur le carreau le sang de leurs victimes, parmi eux nos amis Charb, Cabu, Tignous, Wolinski, Oncl’Bernard et Honoré, ils n’ont réussi qu’à attiser plus encore notre désir d’indépendance, d’insolence, de laïcité, de liberté.
Le débat est lancé, semble -t-il !
Une petit tour sur la page Facebook de Gilbert Laffaille qui qualifie ces chansons de « pénibles et indécentes » et nous invite à retourner voir du côté de Luz et de son « J’aime pas la chanson française, puis « J’aime vraiment pas la chanson française »…
C’est bien ça, non, la liberté d’expression ?
C’est justement cette chanson que j’ai choisie pour le partage de ton article, Claude . Chacun pense ce qu’il veut en effet, moi, je remercie tous ceux qui trouvent les mots, ou les coups de crayons pour exprimer ce que l’on ressent , ces artistes sont les porte-paroles de notre douleur, de notre colère et de notre espoir de lendemains meilleurs .
Elle n’est pas mal cette chanson, mais effectivement il y en a des dizaines (j’aime bien celle de Tryo aussi en hommage à Tignous : http://youtu.be/hf0EG9KLDGY?list=PLPT2FKvUxmpk8HmLDsZEdDA35KiaNyv-d), et cela peut devenir un peu lassant cette émotion sur commande.
On peut aussi revenir aux grands classiques : Le Grand Manitou de René louis Lafforgue : http://youtu.be/gxhHMMGhcO4?list=PLjgARH5GHfS_omokQlZiJSdwlHqj0SUjG
ou bien le magnifique poème de Lucien Jacques, l’artiste poète et ami de Giono, Crédo, Je crois en l’Homme :
Je crois en l’homme, cette ordure,
je crois en l’homme, ce fumier,
ce sable mouvant, cette eau morte ;
je crois en l’homme, ce tordu,
cette vessie de vanité ;
je crois en l’homme, cette pommade,
ce grelot, cette plume au vent,
ce boutefeu, ce fouille-merde ;
je crois en l’homme, ce lèche-sang.
Malgré tout ce qu’il a pu faire
de mortel et d’irréparable,
je crois en lui,
pour la sûreté de sa main,
pour son goût de la liberté,
pour le jeu de sa fantaisie,
pour son vertige devant l’étoile,
je crois en lui
pour le sel de son amitié,
pour l’eau de ses yeux, pour son rire,
pour son élan et ses faiblesses.
Je crois à tout jamais en lui
pour une main qui s’est tendue.
Pour un regard qui s’est offert.
Et puis surtout et avant tout
pour le simple accueil d’un berger.
C’était hier et c’est demain
Ed. Seghers, 2004