Daho et des bas
Etienne Daho, 4 décembre 2014, Le Firmament à Firminy,
Certes, de par sa conception, son volume, cette salle du Firmament est compliquée à sonoriser. Nombre d’ingés son s’y sont cassé les décibels. Mais pas impossible, comme récemment lors du concert de Souad Massi (de la dentelle sonore, je vous jure) ou celui, certes en piano voix, de Michel Jonasz.
Là, de la première à la dernière chanson, c’est absolument inaudible. J’te pousse le son à donf, c’est plus concert de chanson, c’est boite de nuit ! Change de place alors Kemper ! Ce que je fais, explorant toute la salle, à la recherche d’un endroit, un hypothétique point G, où enfin un mot, un vers pourrait m’atteindre. Que dalle. Sauf à un moment, quand Daho interprète une chanson de Dominique A, à l’image d’A, calme, lente, reposée. Ah, A !
Dès la première chanson, les hyper fans se lève et se massent devant. Mais pas qu’eux. Peut-être on entend mieux devant. Peine perdue.
Bienheureux ceux qui ont révisé leur Daho avant de venir: ils comprennent. Dites, quand vous payez (33 €) pour voir un chanteur c’est bien en partie pour comprendre ce qu’il chante, non ?
C’est sans compter les lumières. Ah ! Généreuses les lumières, ça se mesure au pétawatts. Y compris celles, bien ciblées, puissantes, qu’on vous envoie dans la gueule à intervalles réguliers, à vous en faire pleurer et je vous jure que c’est pas une expression. Même la Corée du Nord a renoncé à ce genre de torture non conforme avec la convention de Genève.
Vais-je faire semblant de raconter ce concert ? Non, j’ai rien compris. Y’a des airs plus familiers que d’autres qui m’ont rappelé certains tubes et nous étions effectivement, plus encore, dans la juste définition : on appelle ça tube parce que c’est creux.
Bon, la presse n’en parlera pas. A son arrivée on lui a signifié que les photos étaient proscrites. Pas d’interview possible non plus, faut pas déranger l’artiste. Pas de photo, pas de papier et nos localiers ont rebroussé chemin : je donne raison à la presse locale.
L’« enfant du Velvet et du punk », l’auteur d’Heures hindoues et de Comme un boomerang est un artiste mal élevé.
Moi je suis sorti avec mal aux oreilles et les yeux douloureux. C’est Daho qui paye la consultation ?
Tiens donc, ça me rappelle les concerts d’Arno pour le son, parfois même les Arno-fans absolus n’arrivent pas à reconnaître de quoi il est question, souvenir douloureux de Francos il y a 10 ou 12 ans… Pour les lumières, c’est comme aux Trois Baudets le plus souvent, dans un autre style, des lumières sans lumière, mais… mais… mais il arrive parfois qu’une sorte de rayon laser au ras de la scène, parte du fond de scène droit dans les yeux des spectateurs… Et c’est douloureux au sens propre. C’est un genre, comme ça dure depuis plus d’un an, je suppose que ça doit plaire… à l’éclairagiste, parce que chaque fois après le spectacle, j’ai entendu des spectateurs ronchonner, on ne voit rien… Mais on entend… Voir ou entendre, il faut choisir…
Oui, il faut se battre pour que les ingénieurs du son ( et les artistes eux mêmes ) comprennent que le son à fond la caisse c’est très, très pénible et quand on va voir un chanteur on aimerait que les paroles soient audibles ; sinon on va voir un concert de musique ou bien ( ce que je fais souvent ) on écoute les disques ! Quant à la lumière, je souffre aussi souvent, quand on m’envoie des flashs dans les yeux … et franchement je me demande ce que ça vient faire ! Quand l’artiste est talentueux il n’a nul besoin de ce genre de choses … ou bien il est banal et on essaie de compenser avec tout ce fatras ! Même si ça dérange les spectateurs …
Ben oui, que la voix de Daho ne porte pas est indéniable et connu de longue date, mais qu’on s’acharne sur lui alors que Delerme, Benabar, jeanne Chéral et autres, plus audibles certes, sont mis sur un piédestal alors qu’ils ne chantent que des piètres chansons qui gravitent autour de leur nombril de petits branchouilles suffisants, m’agace encore plus.
Vous avez mal lu semble-t-il, c’est pas la voix de Daho mais une sono qui rend le concert inaudible, comme avec Arno, pour les autres, je les ai vus en concerts, plusieurs fois, on les entend parfaitement.. Quand Bénabar chante « je suis de celles.. » c’est de son nombril qu’il parle ? Jeanne Cherhal est branchouille? Depuis plus de 10 ans, il me semble que les concerts -nombreux- montrent clairement qu’elle a un public très large.
Le piédestal sur lequel « on » les met c’est souvent le public.
Daho fait des choses très bien en albums, mais en scène faut pas être très exigeant pour trouver ses concerts exemplaires. Et quand c’est inaudible, vous pensez que c’est respecter le public?
Vincent Delerm (sans « e » à la fin), Jeanne Cherhal (oh là là, l’orthographe !), Bénabar (avec un accent, svp), effectivement, Jig, vous me semblez qualifié, avec votre piètre connaissance de la Chanson, pour nous en parler.
La salle est effectivement difficile à sonoriser, d’autant plus quand on veut pousser le son… Le récent concert de Souad Massi était pourtant très réussi sur ce plan (et sur d’autres). Certains ingés son sont indomptables et aiment pousser le bouchon (d’oreille) jusqu’à en faire péter les plombs, au sens propre comme au figuré. Pour avoir déjà participé à l’organisation d’un concert de Daho je ne suis guère étonnée du côté inaccessible car cet homme semble être très angoissé avant de monter en scène et s’isole complètement du reste de l’équipe. Il n’est pas le seul artiste dans ce cas. D’autres, de réputation éminemment respectable et bien élevés font de même. Est-ce un style que certains veulent se donner pour sembler intouchables? Peut-être… Peut-être pas.
Cela semble difficilement conciliable avec l’exercice d’un métier tourné vers le public et je comprends l’agacement. Merci cependant de ne pas oublier que les organisateurs sont mis devant le fait accompli, tout comme le public et les journalistes.
ça fait quand même des années qu’Arno est alerté sur les abus de son ingé-son, il s’en fout complètement. J’imagine que dans le cas de Daho, ce doit être pareil, le fait qu’il soit angoissé est une chose, ça arrive à pas mal d’artistes, mais ça n’excuse pas que les techniciens aient de mépris du public. Je me mets souvent au fond de la salle, pour faire des photos sans déranger, il y a quelques jours j’étais près de la console, pendant le spectacle, et je’ vois le mec qui fait son courrier sur son Iphone, et il ne voit pas que la chanteuse a changé de place, comme prévu sur le conducteur, elle est restée une bonne minute dans l’ombre avant qu’il réalise, j’étais prêt à aller le ramener à son boulot, ce genre de truc ça me rend dingue parfois… Et on ne peut pas faire un scandale pendant le spectacle, ça pénaliserait encore plus ceux qui sont en scène. mais dans le cas d’Arno, 10 ou 15 personnes des premiers rangs ont quitté la salle à la 3 ème chanson..
Tout à fait d’accord avec Babeth : les organisateurs sont totalement impuissants sur ce problème. Effectivement ils sont mis devant le fait accompli, ne pouvant que pester dans leur coin. Ce sont pourtant eux qui reçoivent ensuite tous les reproches.
Il y en a un qui a trouvé la solution, dans un concert sonorisé à assourdir la population à 2 kms à la ronde, il a coupé le jus, et les ingés-son ont revus à la baisse.
Il y a un an dans un festival en général bien sonorisé, avec équilibre, la dernière soirée avec Christophe Maé était sonorisée très fort, c’était audible, mais beaucoup trop fort. Je me suis esquivé avant la fin, et j’ai écouté la fin en attendant la navette, à 500 mètres de la scène, et là, c’était très bien.
Il me semble que c’est Serge Gainsbourg qui est l’auteur des paroles et de la musique de « Comme un boomerang ».
En effet… « Le morceau Comme un boomerang fut bloqué pendant un certain temps pour question de droits de maisons de disques, car Comme un boomerang existait en plusieurs versions : une chantée par Dani, une autre en duo et une troisième chantée par Gainsbourg seul. « Elle a dormi sur une étagère chez Vogue avec une étiquette Dani et non Gainsbourg, alors personne ne s’y intéressait » jusqu’à la fin des années 1990 où Étienne Daho encouragea Dani à reprendre le morceau » (selon wiki)
Voilà une question récurrente sur notre site, dont j’entends de plus en plus parler par ceux qui aiment comprendre les textes des chansons.
Il faut admettre qu’il en est pour qui c’est accessoire !
Dès que l’on est en configuration « musique amplifiée », on ne comprend plus le texte ! Il semble que ça devienne la règle et que les artistes eux-mêmes y soient pour beaucoup ! Mépris du public et mépris des organisateurs qui, au final, feront le chèque !!
Une anecdote, récente, j’étais dans le fond, pas loin de la console, je vois le technicien « son et lumière » avec un casque sur les oreilles… Quand il oublie d’éclairer la chanteuse qui vient de changer de place, je vois qu’en fait le casque est relié à son Iphone… Je me demande si parfois les ingés sons ne font pas la même chose, ils écoutent Mozart quand ça rocke hard sur la scène ?? Mais parfois il y a des techniciens formidables, ceux qui ont assuré la régie du Marathon de la Chanson, en totale impro puisqu’il n’y avait pas eu de balances, autant pour le son que pour la lumière, sur 42 invités, un seul bref incident de micro en plus de 6 h de concert.
Nous avons dû supprimer un à plusieurs commentaires de cet article suite à la demande de deux contributeurs qui nous ont fait valoir leur droit de repentir. Il se peut que l’absence de ces commentaires vous gène dans la compréhension de certains autres qui y répondaient.
Je ne suis pas à la veille d’assister à un concert d’Etienne Daho ! Je n’ai jamais accroché à son travail. Déjà qu’il est difficilement intelligible pour mes neurones, si en plus c’est inaudible en concert …
Par ailleurs, qu’un artiste s’isole avant d’entrer en scène est tout à fait compréhensible, mais qu’il le fasse après le spectacle est inconcevable, c’est un manque de respect pour le public et une faute professionnelle.