Leprest : méritait-il un tel livre ?
Quelques semaines après le Leprest de Marc Legras (Allain Leprest, dernier domicile connu, chez L’Archipel) sort ce Allain Leprest, gens que j’aime, sous la plume de Nicolas Brulebois, auteur qui dit tremper depuis quinze ans sa plume « dans le vitriol et dans le miel. » « Sa plume » étant là un terme un peu inexact, puisqu’il s’agit d’une suite de douze longues interviews « de collaborateurs et d’amis » (de Leprest, donc) qui nous parlent de l’artiste disparu que l’auteur de ce livre n’a point connu et a découvert sur le tard, après sa disparition.
Les heureux élus sont : Didier Pascalis, Gérard Pierron, Jehan, François Lemonnier, Francesca Solleville, Bertrand Lemarchand, Nathalie Miravette, Dominique Cravic, Didier Dervaux, Annie et Didier Dégremont et Romain Didier.
Mis à part quelques témoignages parfois fort intéressants (les mots de Lemonnier sont entre tous délicieux), que retenir de ce livre ?
1. / Que JeHaN est, aux yeux enamourés de Brulebois, la huitième merveille du monde, « sans doute le meilleur interprète de la chanson française en général et de Leprest en particulier, un monstre de musicalité et d’émotion qui pourrait déclamer le bottin sans cesser d’être passionnant » (ça, on l’a déjà dit de Piaf). Brulebois ne loupe pas une occasion pour citer son idole, à croire que JeHaN, « au charme invraisemblable », est le vrai sujet du livre. Un JeHaN (je respecte cette typo, Nicolas Brulebois semblant y être plus attentif que d’écrire correctement le nom de Gilbert Laffaille, avec deux « f » s’il vous plait, celui de José Artur, sans « h », ou encore celui d’Olivier Bloch-Lainé, pas comme l’ainé de la famille) qui, dans l’entretien lui étant bien sûr accordé, ne fait que régler ses comptes nauséeux avec Didier Pascalis, le producteur de Leprest (sans que Pascalis, interviewé en premier, ait la possibilité de répondre, ben tiens…). C’est de mauvais goût : un déballage de la sorte n’a certainement pas sa place sur un tel livre, fut-ce un recueil d’entretiens. D’ailleurs, Pascalis est constamment malmené par les questions insidieuses de Brulebois : ce n’est pas un livre, c’est un dossier à charge contre lui : pourquoi ? Et à quoi ça sert ? Pas la chanson, en tous cas ! Pas non plus la mémoire de Leprest, qui se trouve là associé à son corps défendant à de bien sombres calculs posthumes.
2. / Que Pierre Barouh, sollicité, interviewé, ne semble pas avoir été correct, faisant « l’impasse sur tout ce qui aurait pu éclairer sa collaboration avec Leprest, laquelle, on le sait, s’est mal terminée », préférant les « lieux communs », étant « beaucoup disert sur lui-même, ses documentaires, son rapport au Japon, son label historique… » Et qu’en conséquence il est zappé du bouquin (que JeHaN ne parle vraiment que de lui-même et de ses colères, à peine de Leprest, ne doit sans doute pas être pareil aux yeux du fan Brulebois…). A noter que Nicolas Brulebois ne semble pas avoir cherché à entrer en contact avec Gérard Meys (producteur des deux premiers albums de Leprest, relation qui, elle aussi, s’est mal terminée) ce qui est étonnant, incompréhensible dans ce contexte de livre d’entretiens à la recherche de qui était Leprest. Pourquoi cette absence du livre, on ne le saura pas.
3. / Que Brulebois n’a pas cherché à contacter Fabrice Plaquevent, cause à ce que celui-ci a édité ses souvenirs d’avec Leprest de son côté (chez L’Harmattan) est, il me semble, une erreur qui présuppose que pour lire ce livre il faut posséder et avoir lu aussi les précédents (mais pas tous, lire plus bas). Pas d’entretien non plus avec Sally Diallo, ni avec Christian Paccoud, ni… Faut m’expliquer, c’est incompréhensible. Il est vrai que Brulebois n’est pas fautif : il ne connaît pas Leprest et ne pouvait savoir…
4. / Ce qu’on retient, c’est l’incroyable prétention de Nicolas Brulebois, dans son avant-propos, sur comment il a procédé, sur ses choix, sur ce qu’il pense des biographies (casser Thomas Sandoz, auteur d’une précédente bio sur Leprest, n’est pas élégant de la part de quelqu’un qui écrit à son tour sur le même sujet). C’est du je, je, je, « miroir, ô beau miroir… » On a l’impression que l’autre vrai sujet de ce livre partiel et partial, c’est lui, Nicolas Brulebois, lui le preux chevalier à la recherche de vérités toutes relatives et de rancœurs mal digérées.
Un livre belliqueux, narcissique et malsain dont Leprest semble n’être qu’un prétexte. Et qui porte mal son titre : ce n’est pas « Gens que j’aime » qu’il eut fallu titrer, mais « Gens qui se haïssent » pour coller au plus près d’une partie du contenu. Encore qu’on ne sait même pas qui dit « j’aime » dans ce titre : est-ce Brulebois, est-ce Leprest ? Nicolas Brulebois dit : « J’ai rêvé cet ouvrage comme un numéro spécial de feue la revue Chorus. » Sauf que Chorus a toujours travaillé avec grand sérieux, avec respect, et n’a, que je sache, jamais instruit le moindre procès en inquisition.
Nicolas Brulebois, Allain Leprest, Gens que j’aime, Jacques Flament éditions, 2014
Je vais l’acheter pour me faire une idée beaucoup l’ont aimé ce livre, affaire à suivre
Puisque vous êtes sensible aux coquilles dans l’orthographe des noms (mea culpa, il y en a effectivement deux ou trois dans le livre), pouvez-vous corriger celle que vous commettez vous-mêmes sur le nom de l’éditeur ? C’est Jacques Flament, et pas Flamment
NB
A la lecture de ces deux avis éclairés, j’hésite , d’un côté, j’ai peur d’être agacée par l’ego surdimensionné de Jehan et autres règlements de comptes , et peur aussi d’aller découvrir les « coulisses d’un auteur à la vie compliquée » , ce qui pourrait ternir l’admiration sans bornes que j’ai pour le chanteur poète Leprest, et en même temps, j’ai envie de le lire pour me faire une idée personnelle de tout ça , alors, à suivre aussi .
J’aurais pu mettre en exergue ou en résumé lapidaire, une phrase de l’auteur, au sujet de l’entretien avec Romain Didier, phrase qui résume ce que j’ai ressenti globalement: « Au final, je regrette d’avoir tant insisté sur ce qui faisait débat, et pas assez sur les beautés qu’il retirait de cette histoire. »
Quelques remarques sur cette critique :
Faut-il avoir connu Leprest pour être autorisé à en parler ???
« … l’artiste disparu que l’auteur de ce livre n’a point connu et a découvert sur le tard, après sa disparition. » « Il est vrai que Brulebois n’est pas fautif : il ne connaît pas Leprest et ne pouvait savoir… » (Michel Kemper)
On parle beaucoup de l’entretien de JeHaN (25 pages) en zappant les onze autres entretiens dont certains offrent pourtant une plus grande audience : Gérard Pierron (30 pages), Romain Didier (29 pages) et Didier Pascalis (30 pages)…
Didier Pascalis, s’il est le « malmené » ou le mal-aimé, s’en tire avec à chaque fois une remarque plutôt conciliante :
« Pascalis a fait son boulot et beaucoup de belles choses pour Allain, c’est indéniable » (entretien Gérard Pierron page 57).
« J’ai été virulent avec Pascalis… mais il m’a fait quand même de beaux cadeaux (entretien JeHan page 107).
« Didier, je sais très bien ce qu’il a fait pour Allain à la fin. Sans lui il n’y aurait pas eu ce sursaut des derniers disques » (entretien François Lemonnier page 124)
« Je pense qu’il a très bien bossé les dernières années avec lui, l’a soutenu et accompagné alors que ce n’était pas évident » (entretien Dominique Cravic page 198)
En ce qui concerne l’absence de Fabrice Plaquevent, Nicolas Brulebois s’en explique judicieusement par la sortie de son livre Le Cri violet « [qui] devance toutes les questions que j’aurais voulu lui poser ». Et d’ajouter « Je recommande chaudement cet ouvrage » « un vrai point de vue personnel ». (page 19)
Il n’y a pas Gérard Meys, il n’y a pas Christian Paccoud, il n’y a pas Alain Brisemontier, oui pas plus que Jean-Louis Beydon, Léo Nissim, Enzo Enzo, Loïc Lantoine, Jean-Luc Guillotin, Henry Dubos, Isabelle Aubret, … mais avez-vous demandé aux 12 interviewés ce qu’ils pensaient de ce livre ? Et c’est bien ce qui nous manque à lire vos propos. Sont-ils aussi virulents à descendre le livre de Nicolas Brulebois ???
Je n’ai pas connu Allain Leprest, je l’ai peu vu en concert (3 fois) mais j’ai toujours aimé ses textes. Le livre de Nicolas Brulebois est une pièce du puzzle qui enrichit l’approche du personnage au même titre que les livres de Thomas Sandoz, Fabrice Plaquevent et Marc Legras. Je conseille fortement sa lecture.
« »mais avez-vous demandé aux 12 interviewés ce qu’ils pensaient de ce livre »
Drôle de question… En général j’essaie de penser par moi-même, si possible, je ne pense -et ne penche- peut-être pas comme vous le voudriez, et si je devais demander à des tiers ce serait plutôt à ceux qui ne sont pas dans le livre, et qui ont, eux aussi, très bien connu Leprest… mais si après un livre d’entretiens il faut refaire le parcours critique avec les interviewés sur ce qu’ils ont dit, ou pensé, on entre dans une spirale sans fin. D’après l’auteur vous êtes un des plus grands connaisseurs de Leprest, je cite « Notre camarade Denis D, peut-être le plus grand connaisseur en France de l’oeuvre d’Allain Leprest » et je lis ci-dessus « Je n’ai pas connu Allain Leprest, je l’ai peu vu en concert (3 fois) mais j’ai toujours aimé ses textes » il ne m’est pas venu à l’idée de me positionner en Leprestomane expert, mais du coup, dans les 20 ans de « voisinage » quelques 30 ou 40 concerts, quelques projets esquissés ensemble, j’ai eu l’impression de le connaître un peu. Grosse erreur sans doute…
« mais avez-vous demandé aux 12 interviewés ce qu’ils pensaient de ce livre ? »
Dans les arguments imbéciles (et malhonnêtes) qui parfois nous sont présentés (il faudrait en faire un florilège, ce serait édifiant !), il y a celui-ci : « mais avez-vous demandé aux 12 interviewés ce qu’ils pensaient de ce livre ? ». Il ne faut pas confondre la critique d’un livre et une contre enquête : ce sont deux choses bien distinctes. Faut-il demander aussi à l’ouvrier imprimeur qui l’a imprimé, au façonnier qui l’a rogné, au libraire qui le vend, au chiffonnier qui le recycle ensuite ? Faut-il pour faire une critique de scène ou de disque questionner tous ceux qui, à un titre ou a une autre, même le coursier de la maison de disques, même l’ingé son du studio et l’attachée de presse, ont participé à leur réalisation ?
une des phrases de Didier Pascalis dans son commentaire : « Ce qui me blesse, s, s c’est surtout d’y avoir lu un certain nombre, pour ne pas dire un nombre certain de contre-vérités qui, je n’ose en douter, sauront un jour se rectifier d’elles-mêmes. »
Un autre point de vue sur le livre, trouvé ce week-end dans le Républicain Lorrain:
« Leprest en mode mineur »
Il fut l’un des personnages les plus énigmatiques du monde de la chanson française. Deux ans après le suicide d’Allain Leprest, les compagnons de la première heure demeurent fascinés par son talent, qui pour le plus grand nombre reste à découvrir.
par Marie RENAUD
SOYONS-EN persuadés : le jour viendra où Allain
Leprest sortira de l’oubli. Une biographie,
signée Marc Legras (Allain Leprest, dernier
domicile connu) vient d’être publiée aux éditions
L’Archipel. Jean Guidoni lui consacre son dernier
album, Paris-Milan (Tacet), et Saravah a sorti en
août un recueil d’inédits, Claire Elzière chante Allain
Leprest. Philippe Torreton et Edward Perraud terminent
tout juste la tournée de leur récital Mec ! – le
titre du premier album de Leprest, enregistré en
1984. Et voilà qu’un tout petit éditeur perdu au fin
fond des forêts ardennaises, Jacques Flament, ose
publier l’ouvrage le plus insolite à déposer sous le
sapin de Noël, Allain Leprest, Gens que j’aime,
concocté par un journaliste et critique, Nicolas
Brulebois. Trois cents et quelques pages, en petits
caractères, qui ne font pas une biographie – mais
bien plus que cela : une exploration intime, subjective
et contradictoire de l’univers d’Allain Leprest, tel
que s’en souviennent ses amis, ses collaborateurs,
« compagnons de misère ou de succès ».
Allain Leprest. Un nom vaguement familier, sur
lequel on a du mal à coller un visage. Un chanteur
des années quatre-vingt, croit-on se souvenir, qui,
malade et rongé par l’alcool, s’est suicidé à 57 ans, le
15 août 2012, à Antraigues, dans l’Ardèche – le
village de Jean Ferrat. Et quoi d’autre ? « Les amateurs
d’Allain constituent une confrérie amicale, secte
gentille où les mots du poète se transmettent de
bouche à oreille », constate Nicolas Brulebois.
« Poète maudit », ajoutent ceux qui veulent faire
croire qu’ils savent. Les plus pointus évoquent le
Printemps de Bourges 1985, dont Leprest fut la
grande révélation. On se rappelle une voix rauque
qui électrisa les fêtes de L’Huma, des chansons qui
auraient pu « devenir des classiques de la chanson
française poético-réaliste, au même titre que Jeff,
Avec le temps, La Montagne ou Manu ».
Oui, mais… Dans la génération d’Allain Leprest, il
y avait deux sortes d’artistes : les « commerciaux » et
les autres. Chanteur de cabarets, communiste fervent,
créateur fiévreux, tout ce qu’on voudra dans ce
rayon-là, Allain Leprest était du genre à « refuser la
compromission », comme on disait alors. Les étoiles
de l’époque s’appelaient Brassens, Brel, Ferré… ou
Ferrat. Dans leur sillage frétillaient des bancs entiers
de « chevelus, poètes » qui connaissent leur Caussimon
et leur Dimey sur le bout des doigts. Bernard
Dimey, l’autre « maudit », mort en 1981, à l’âge de 50
ans. Etait-ce écrit ? « Dimey est mort quand Leprest
est arrivé », relève le chanteur JeHaN.
Seulement, pour s’entendre à la radio, un compositeur
doit se plier aux normes. C’est tout bête :
Leprest n’insérait quasiment jamais de refrain dans
ses textes. « Comment voulez-vous faire une bluette,
quelque chose qui rentre dans la tête des gens, sans
refrain ? C’est pour ça que c’était souvent compliqué
à faire diffuser, Leprest », se justifie
Didier Pascalis, son dernier
producteur. Une explication un
peu courte, tout de même, de
l’indifférence des programmateurs
à son encontre. Il y avait
aussi, il y avait surtout la personnalité
du bonhomme, imprévisible, étranger aux
contingences, écorché vif. Tout le monde reconnaît
son talent ; beaucoup lui accordent du génie. Mais
Leprest est insupportable : « Il s’est engueulé avec
Meys, Barouh, pratiquement tous ceux avec qui il a
travaillé », confirme son compagnon de bohème
Bertrand Lemarchand, dont l’accordéon accompagna
ses plus beaux titres.
Et puis, l’alcool. Impossible d’évoquer Allain
Leprest sans s’effarer de son rapport au pinard. Ce
n’est pas pour rien que Le temps de finir la bouteille
reste l’une de ses meilleures chansons. « Dans une
heure, un litre environ / J’aurai des lauriers sur le
front / Je s’rai champion, j’aurai cassé / La grande
gueule du passé. » Un jour, raconte Gérard Pierron,
qui a composé pour lui d’innombrables mélodies,
Leprest et Renaud Séchan se sont brouillés, le
second étant accusé d’avoir plus ou moins plagié le
premier. « Plus tard, Renaud a revu Allain et lui a
dit : « Je ne travaillerai avec toi que quand tu boiras
moins. » » Entre confrères…
Le patient travail de Nicolas Brulebois, qui a
rencontré les complices de la première heure – seul
Pierre Barouh, le plus célèbre de ses producteurs,
semble s’être dérobé aux questions – vaut aussi par
ce qu’il révèle du monde du show biz, fût-il « rive
gauche », ses jalousies, ses petites rancoeurs, ses
frustrations. Allain Leprest semble avoir navigué tant
bien que mal dans ces eaux troubles, trouvant
toujours à temps le coup de main salvateur pour ne
pas tout à fait sombrer dans la clochardisation. « Il
avait un peu un tempérament
d’assisté : un tel talent que les
gens étaient prêts à lui donner
leur chemise », se souvient la
chanteuse Annie Dégremont.
Chanté par Olivia Ruiz, Isabelle
Aubret, Higelin ou la Rue
Kétanou, Allain Leprest est devenu encore plus rare
sur les ondes qu’il ne l’était de son vivant. A part
Philippe Meyer (« La prochaine fois je vous le chanterai »,
sur France Inter), les « gens de radio » n’ont
toujours pas réussi à se réconcilier avec lui… Rien
n’est perdu.
http://www.republicain-lorrain.fr/actualite/2014/11/30/leprest-en-mode-mineur
Je ne suis évidemment pas d’accord avec tout ce qui y est dit… Mais ça a le mérite de nuancer un peu le point de vue.
NosEnchanteurs n’a pas pour vocation de tenir une revue de presse, surtout de la part d’un auteur qui n’apprécie pas (sur ça, on peut le comprendre…) la critique dont il a fait l’objet ici. J’ose espérer qu’il existe sur la toile d’autres sites ou blogs pour faire cette revue de presse (en ce cas, j’en serai lecteur). Nous n’en publierons pas d’autres.
« A part les gens de radio »… les premiers à soutenir activement Leprest depuis ses tout débuts, c’est Foulquier, (Pollen) et Isabelle Dhordain, qui lui ont consacré un nombre d’heures de radio assez important, et il me semble dans ce domaine, la radio, c’est Pollen qui lui a consacré le plus d’heures et d’assez loin…
Qui vous dit que je n’apprécie pas, Michel ? Toute critique constructive est bonne à prendre, au contraire…
Cher monsieur le journaliste,
Hormis des critiques au ras des pâquerettes sur des coquilles très compréhensibles sur un livre de 700 000 caractères (je ne m’abaisserai pas à relever celles de votre article), vous usez d’un argument intéressant qui va « enchanter » nombre d’auteurs qui envisageaient de commettre quelque ouvrage parlant d’art sous toutes ses formes. Ainsi donc, il faut avoir connu un artiste physiquement et de son vivant pour se risquer à parler de son œuvre ? Voilà une conception résolument innovatrice pour une vision actuelle et à venir des oeuvres des artistes défunts ? Quid des historiens de l’art ? Quid des jeunes journalistes qui se prendraient de passion pour Brel, Brassens et autres pointures de la chanson ? Voilà de nouveaux censeurs qui prétendent détenir les clés de la mémoire d’un artiste ! Je me contenterai de ce commentaire au risque d’être désagréable avec vous. Mais vous ne m’empêcherez pas de signaler (à moins que vous usiez de votre droit de retrait de ce post) qu’il est un peu facile de balayer ainsi six mois de boulot d’un auteur et de nombreuses heures de travail d’un petit éditeur avec des arguments aussi navrants. Ce livre est un livre qui sent la bonne transpiration, le travail de fond et l’investissement de l’auteur, et on ne peut que se demander à lire cet article qui est vraiment l’individu « prétentieux, belliqueux, narcissique et malsain » qu’il prétend dénoncer. Pour ma part, je n’en vois qu’un dans cet histoire.
Cordialement.
Jacques Flament,
petit éditeur de province de Nicolas Brulebois, et drôlement fier l’être.
Je ne suis pas typographe, mais il me semble qu’une coquille est une erreur de composition en typographie. En l’occurrence, ici ce sont des erreurs dans des noms, erreurs répétées plusieurs fois dans des noms propres, comme dans le cas de Gilbert Laffaille qui s’écrit bien avec 2 « F »… C’est sans doute un point de détail, mais il y a un an ou deux on a bien vu apparaître un Prix Alain Leprest… par quelqu’un qui le connaissait bien, enfin disait-il…
Je suis typographe et, effectivement, ce ne sont pas des coquilles mais des fautes traduisant, c’est selon, ou une profonde méconnaissance des gens cités aux noms écorchés ou un je m’en foutisme de la part de l’auteur.
Quant à l’éditeur, traiter mon article comme une critique « au ras des pâquerettes », c’est tout simplement méprisant et irrespectueux, c’est aussi refuser que s’instaure un débat. Ce livre, comme d’autres, plus que d’autres même, est critiquable. Ah, qu’il serait beau le monde idéal où il n’y aurait plus aucun critique. En Corée du nord ?
« Connait-on encore Leprest? » si on fait un lot global avec les 4 livres parus ET avec le coffret du même nom, Connait-on encore Leprest? avec 1 disque 2 DVD et un petit livre de dessins notes et peintures, alors oui, on connaîtra Leprest..
Ce qui voudrait dire que ce quatrième livre est nécessaire pour compléter ce que l’on peut savoir sur Leprest ? Bon, je vais prendre mon courage à deux yeux, ( et même quatre), et le lire, après, je dirai ce que j’en pense .
Oui je crois, il apporte par les témoignages une concordance de points sur la façon d’écrire et de créer des chansons, il n’y a pas que des points polémiques.. C »est uniquement si on découvre Leprest avec ce livre que je crains des malentendus graves…
J’ai un conseil au passant qui passe et qui ne connaît pas encore Leprest… L’esprit, la substantifique moelle de l’être, chez le poète est dans sa poésie. C’est ça qu’il faut découvrir. Le reste n’est que commerce.
Merci !!!
Réjouissons nous tranquillement chaque fois qu il sera question d ALLAIN – cd, dvd ,spectacle ou livre. Sans immédiate volée de …bois vert. L enjeu est ailleurs . Je salue la démarche, le travail de Nicolas Brulebois et de « son petit éditeur de province « . Marc Legras
Bonsoir à toutes et à tous !
Moi, ça me donne envie de lire ce livre sévèrement jugé !
Très sincèrement, Marc, qu’on parle d’un livre ou d’un disque en bien ou en moins bien, si on peut aider à la faire vendre, ça me rend plutôt content. NosEnchanteurs sert au débat : on est là en plein dedans.
Je suis, comme l’auteur de cet essai, de ceux qui n’ont connu Leprest qu’après sa mort.
D’après ce que j’ai compris, il était plus reconnu par ses pairs que par le grand public, sans doute d’abord pour sa personnalité singulière qui n’entrait pas dans les canons commerciaux, ensuite par son « refus des compromissions ». J’ai récemment entendu un témoignage sur son état d’ivresse lors d’un atelier d’écriture qui m’a un peu choquée…d’autant plus qu’au final il avait réussi à assurer brillamment l’animation dudit atelier…
Il reste ses enregistrements, le regret de l’avoir raté il y a 5 ans à 20 km de chez moi: http://youtu.be/4aEf6YkVwFE, son interview de 2003 en Suisse : http://youtu.be/fe41CZBxY38 et
peut-être des livres pour essayer de mieux le comprendre…mais je préfère demander leurs impressions à mon frère, qui l’a connu personnellement à Toulouse (avec JeHan d’ailleurs), à des amis chanteurs qui ne donneront que leur impression subjective…
Qui comprendra Leprest, s’est-il compris lui-même? Mais je pleure chaque fois en l’écoutant…
Allain méritait ce livre ! chaque livre ou cd est exposé à critique à parution !
» Mais je pleure chaque fois en l’écoutant… » , et moi aussi , d’émotion , parce qu’il n’est lui même que dans ce qu’il a écrit et chanté, » Nu », après, quand on écoute quelqu’un qui nous remue les tripes avec autant de force , on a envie de le connaître, oui, de mieux le comprendre, à travers ceux qui l’ont connu, côtoyé, mais a t-on vraiment envie d’aller jusqu’au bout de la vérité, au risque d’être déçu(e) ? En tout cas, je suis d’accord avec Michel, parler de ce livre, en bien ou en mal, c’est toujours mieux que l’indifférence .
J’ai également ressenti un malaise croissant en lisant certaines querelles intestines qui ne me concernent pas. Pour autant je ne doute ni de l’honnêteté de la démarche adoptée ni de la légitimité de Nicolas Brûlebois qui n’a pas connu Allain Leprest à interroger des personnes qui ont travaillé avec lui. On peut aussi bien interpréter les circonvolutions un peu longues de l’avant-propos comme la volonté de montrer en toute transparence sa démarche. Ce n’est pas tant une exhibition égocentrique qu’une tentative un peu maladroite de fonder la légitimité de son propos.
Je crois que le malaise ressenti provient de la méthode qui consiste à répéter entretien après entretien les mêmes questions tout en nourrissant ces mêmes questions des réponses obtenues précédemment . Cela finit par dériver vers une sorte de procès à charge involontaire contre Romain Didier et Didier Pascalis. Mais j’ai justement beaucoup apprécié l’élégance et la hauteur de vue de ce compositeur et Didier Pascalis en ressort finalement avec une image d’homme courageux et efficace .
Ce qui me gêne le plus, c’est l’image de l’artiste libre, inadapté, « ingérable », égoïste mais « assisté » . Elle est peut-être juste, je n’en sais rien, je n’ai pas non plus connu personnellement Allain Leprest mais je crois qu’il manque à ce portrait de l’artiste une dimension essentielle qui rendrait à l’homme une part de son humanité. Je pense à son rôle de passeur, et de défenseur des jeunes artistes. Le livre ne dit rien de ses ateliers d’écriture, de ses relations nombreuses avec des jeunes musiciens qu’il encourageait. Les très nombreuses chansons composées depuis 2011 rendant hommage à Allain Leprest suffisent à montrer combien l’oeuvre reste féconde et combien sa vraie solidarité a su toucher. Ce Leprest généreux duquel toute une jeune génération de chanteurs se réclame vaut bien l’homme seul éparpillant ses rimes de bar en bar.
Je n’ai pas reçu ce livre et ne l’ai donc pas lu.
Je sais combien Michel Kemper peut être parfois urticant dans ses propos, poussant le bouchon assez loin pour provoquer le débat.
J’ai constaté aussi que l’auteur ne surenchérit pas, même si son éditeur semble tenté de ferrailler. Il apporte au contraire des éléments constructifs pour le débat.
Non, Michel, il n’est pas nécessaire d’avoir connu Leprest avant. Il est peut-être même intéressant d’avoir un regard nouveau sur Allain. En revanche, si on se réclame de Chorus, six mois de travail ne me semble pas beaucoup sur un tel sujet, à moins de s’y consacrer à temps complet et encore.
Bref, j’ai bien envie de lire ce livre.
Et devant le silence convenu des médias, c’est un outil de plus au service d’une œuvre considérable trop mal considérée.
Pour les leprestiens avertis, c’est une pièce de plus à avoir, c’est pour les néophytes que ça me semble plus discutable..
Bonjour,
en réponse à Michel TRIHOREAU :
il n’y a pas eu que six mois de travail. Mon premier livre est paru début novembre 2013. Jacques Flament m’a proposé ce projet Leprest dans la foulée.. Donc, à peu près un an de travail, de novembre 2013 à octobre 2014 (derniers ajouts au manuscrit). Sans parler de la recherche effectuée pour mon plaisir personnel (interprètes, morceaux rares, inédits), en amont de la proposition de mon éditeur.
Je précise également qu’il y a dans le livre une partie « discographie critique », que l’article ne mentionne pas, mais qui invalide la critique exprimée plus haut, m’accusant de ne pas connaître l’oeuvre de Leprest. La période Tacet, notamment, y est traitée de façon très élogieuse (hormis le disque « Où vont les chevaux… »), ce qui contredit aussi l’idée que ce livre serait « à charge » contre Didier Pascalis.
C’est d’ailleurs ce qui me dérange (un peu) dans cette recension : on y évoque les quelques pages effectivement polémiques (que j’assume: la chanson poétique est aussi, à son échelle, une économie et un business, et on peut l’aborder par ce biais) ; mais le propos sur la création – qui occupe pourtant l’essentiel du bouquin – n’est pas même effleuré. En ce qui me concerne, j’aime entendre les gens parler de leur façon de composer, des textes rares qui traînent encore dans la nature, ou de l’enregistrement d’un album. Ca n’a pas l’air d’intéresser Michel Kemper, mais moi c’est surtout ça que je retire de ces entretiens – outre le plaisir de rencontrer des gens qui, au-delà de certaines dissensions, sont de belles personnes, en plus d’être de bons artistes.
On a tout à fait le droit de ne pas aimer. Mais cette façon de ne focaliser l’article que sur un chapitre et quelques pages, n’est pas assez représentative, je trouve.
Amitiés
NB
j’aime la démarche de Nicolas Brulebois qui s’attache à approfondir sa démarche « Leprestienne » que je salue à travers quelques témoignages de gens qu’il a aimés. Oh bien sûr il faudrait tant de pages pour être exhaustif…Toutefois, pour ma part, ce livre m’a régalé. Vous retenez les témoignages de Jehan et de sa critique de Didier Pascalis, par exemple, et c’est son point de vue, pour ma part, je considère Didier Pascalis comme un homme qui a mouillé sa chemise et a été très bienveillant jusqu’au bout avec Allain et ça c’est une réalité. contrairement à ce que vous soulevez de négatif, il y a beaucoup d’amour dans ce livre, beaucoup..sans concession bien sûr, ce serait trop beau, aurait on encensé Rimbaud dans sa vie quotidienne ? il n’en reste pas moins que les témoignages enregistrés par Nicolas Brulebois brûlent de passion pour cet immense personne qu’il fut et qui, grâce à tous ceux qui chantent, écrivent, filment, VIT ! S’il vous plaît, arrêtez de tirez vers le bas les disgrâces que vous ressentez et attachez vous plutôt à l’énergie, la passion et l’enrichissement qu’Alain provoqué à tous ceux qui l’ont côtoyé de près.
Pour « tirer vers le bas » c’est ce qui fut la cause de mon énervement en première lecture, et aussi l’ambiguïté du titre « Gens que j’aime » sous Allain Leprest, laisse entendre que ce sont les gens qu’il aime, lui, Leprest, et sous entendre qu’il n’aimait pas ceux qui n’y sont pas. Dans la préface, à lire et relire avec beaucoup d’attention, l’auteur dit que ce sont des gens qu’il aime, lui, qu’il pourrait reprendre cette expression à son compte, ce qui est clairement exprimé dans son amour pour Jehan et qui me semble avoir en partie parasité certains entretiens, par exemple celui de Romain Didier, abordé selon l’auteur avec quelques idées préconçues, puisqu’il écrit: » Ai-je été influencé par certaines interviews passées, critiques à son égard » après la première ligne « Qu’on l’apprécie ou non« … et « Au final, je regrette d’avoir tant insisté sur ce qui faisait débat, et pas assez sur les beautés qu’il retirait de cette histoire » phrase qui résume pour moi ce livre, pour des lecteurs qui ne connaitraient pas Leprest. Et c’est ça qui me gêne.
PS avec aussi l’absence de Sally, parce que son rôle aux côtés d’Allain a été aussi celui d’une associée dans son parcours artistique (en plus du côté famille), et ça a duré pas mal d’années, avec l’asso Ornithorynque qui était co-producteur du spectacle à l’Olympia, ce qui n’est pas une bricole dans son parcours.
Vu le nombre d’articles que nous avons consacré à Allain Leprest, son énergie, sa passion et l’enrichissement qu’Allain (avec deux « l » si possible) a provoqué à tous ceux qui l’ont côtoyé de près (vous me direz, Monsieur Dervaux, si vous connaissez un support presse qui a autant parlé de Leprest que nous), nous sommes d’autant plus légitimes à dire ce que nous pensons d’un tel livre que nous tenons pour malsain.
Pour lire tous nos articles sur Leprest, cliquez ici : http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/tag/allain-leprest/
Pardonnez-moi d’en revenir seulement à ce 15 Août que j’ai vécu avec une émotion singulière sur ce festival qui était un peu le mien à Lavelanet (Ariège). J’entends encore le cri -presque un hurlement de douleur – poussé par une spectatrice quand nous avons annoncé la nouvelle avant de simplement dire l’un des ses textes… La majorité du public présent ne connaissait pas Allain Leprest… Alors, voilà, qu’il puisse susciter encore de tels débats, controverses m’amène à rêver qu’il puisse, là où il est aujourd’hui, en sourire, lui qui n’a jamais recherché , je crois, la notoriété et encore moins le débat autour de lui… Ah si seulement, tous ceux qui s’expriment aujourd’hui avaient pu le tirer par la manche pour l’empêcher d’en finir dans ce bel été à Antraigues… Ah si seulement ! Flûte, je sais cette pensée là ne sert pas à grand chose…mais voilà, je pense seulement à lui, à sa désespérance… je pense à toi, le poète, comme il m’arrive de penser à Nerval dans une ruelle de Paris… Tout ça c’est de l’ humain, du douloureux, du fragile …et du lumineux..;revenons aux textes, aux chansons…à l’Art enfin !!
Ok, j’arrête là tout commentaire, puisque, clairement, vous ne souhaitez pas y voir la vérité : l’amour avec son désir, ses admirations et aussi ses tensions. Dommage !
Quelle vérité ? Je ne connais pas Elise qui a laissé un commentaire plus haut dans lequel elle exprime aussi un point de vue « critique » sur les choix de l’auteur. Chacun peut avoir sa lecture subjective du livre, et en avoir un ressenti différent. Ou révéler des choses qu’on ne voulait pas voir. La question qui me reste si je n’avais eu que ce livre sur Leprest, est-ce que j’aurais envie d’écouter ses chansons ? sans être parasité par les tensions, comme vous dites… Je n’en suis pas sûr, et c’est dommage.
« La question qui me reste si je n’avais eu que ce livre sur Leprest, est-ce que j’aurais envie d’écouter ses chansons ? sans être parasité par les tensions, comme vous dites… Je n’en suis pas sûr, et c’est dommage » nous dit Norbert Gabriel. Et je suis comme lui.
J’ai lu ce livre et n’en suis pas fière : je ne sais pas ce que l’auteur a voulu faire de cet ouvrage, quel est son intérêt. Nous écoeurer de Leprest, de la chanson toute entière ? Je ne m’y retrouve pas dans ces pages souvent malsaines, orientées.
Merci d’avoir publié cette critique courageuse et nécessaire qui, au passage, m’a fait découvrir ce site indispensable à qui aime la chanson.
Réponse à Norbert Gabriel: nous en avions déjà parlé sur la page Facebook consacrée au livre, les choix de cette douzaine de personnes impliquées dans la création leprestienne est purement subjectif. Il aurait pu y en avoir 30 autres, mais comme je vous l’ai dit, je préférais travailler la parole sur la durée, plutôt que dans des entretiens timbre-poste. Et j’ai voulu rencontrer les gens qui m’intéressaient absolument, MOI ! Ceux à qui j’avais le plus de questions à poser, sur ce qui m’intéressait a priori chez Leprest, à savoir les disques, l’écriture, les chansons, l’édition, etc. Donc, pas de famille, pas d’amis déconnectés de l’univers musical, mais des compositeurs, interprètes, instrumentistes. Avec, là encore, un choix nécessaire (Leprest a joué et coécrit avec beaucoup de gens) pour offrir un luxe d’espace et laisser la parole se dérouler, avec ses creux, ses bosses, ses pleins et déliés, ses zones franches et sa mauvaise foi, parfois. Prendre le temps de découvrir certains artistes qui n’ont pas souvent droit à la parole, et dont le propos sur la chanson en général et Leprest en particulier, est pourtant singulier. Certains entretiens sont bruts de décoffrage, d’autres plus doux. Avec la mise en perspective des portraits et des critiques qui suivent, je trouve qu’on arrive, en mêlant tout ça, à une image nuancée et contrastée. Certainement pas univoque, et tant mieux.
Ces douze intervenants, c’est donc un choix d’auteur: de la même façon que Marc Legras a choisi d’explorer certaines périodes plus en profondeur que d’autres. Je ne crois pas avoir trompé mon monde sur les motivations de ces choix, le 4e de couverture et l’avant-propos sont assez clairs, et j’invite à les relire (on peut se faire une idée du style censément « belliqueux, narcissique et malsain » et de l’absence prétendue de « plume », dans l’extrait mis en ligne sur le site de l’éditeur: http://www.jacquesflamenteditions.com/wp-content/uploads/2014/11/146LIRE-UN-EXTRAIT.pdf
Effectivement, l’expression « Gens que j’aime » contient une ambiguïté, que je me suis fait un plaisir de reprendre à mon compte: on sait que ce poème, initialement offert à quelques amis, a ensuite été utilisé par Allain Leprest pour gratifier son public (cf. disque à l’Olympia). Il pouvait donc, dans la foulée, définir ses proches collaborateurs, tout en illustrant l’estime que moi-même je leur porte. Je ne vois pas ici de trahison, juste la réappropriation d’un titre, pour lui donner un autre éclairage.
En ce qui concerne l’interview avec Romain Didier, vous avez tout à fait raison: elle a été compliquée à faire (je ne m’en cache pas) et j’y suis arrivé empli de toutes les discussions précédentes. Avec, donc, des éclaircissements inévitables à faire, des incompréhensions à lever – un parcours à finaliser (puisque cet entretien a été le dernier). Je ne dissimule pas les doutes éprouvés au cours de mon travail, et au lieu de vous en servir à charge, vous devriez y voir une recherche d’honnêteté: oui, mon point de vue sur certaines choses a changé en cours de route. Parallèlement à cette parole « nue » recueillie, j’ai voulu exposer ma propre démarche, mes hésitations, mes coups de coeur, mes réticences (dans l’avant-propos, les intro-portraits, les post-scriptums, la partie critique), afin de personnaliser le regard, la présence de l’auteur. Même s’il ne s’agit a priori « que » d’entretiens, l’auteur n’a pas à rester neutre. Il doit avoir un regard, et ce regard doit savoir évoluer (on n’est pas le même en janvier 2014 et en octobre 2014). C’est ce que Michel Kemper nomme « narcissisme », mais que j’appelle, moi, « point de vue ». Ce livre réunit des points de vue sur un artiste, sa vie et son oeuvre – ceux des interviewés proprement dits, et le mien, qui organise tout ça. Encore une fois, rien ici n’est univoque, les sentiments se mêlent, de la même manière que l’oeuvre de notre chanteur-poète peut être aimée ET détestée même par ses plus grands fans. Certains ici disent que le livre est malsain: je le trouve au contraire vivant, rempli de coups de coeur et de coups de sang. J’observe la même réaction parmi ses lecteurs : des avis très tranchés, entre remerciement et détestation. Tant mieux. Il vaut mieux ça que susciter des réactions tièdes, pas vrai?
En effet, il vaut mieux qu’un livre provoque des réactions, même tranchées plutôt qu’un silence poli. Et pour le moment, il me semble que le débat qui est ouvert ici apporte pas mal de choses intéressantes. Et un de mes souhaits serait que les lecteurs complètent avec le coffret « Connait-on encore Leprest » qui montrera l’artiste en scène puisque c’était l’excellence de son art …
« Donc, pas de famille… ». Penser que la femme de l’artiste ne puisse être d’aucune utilité « artistique » dans une telle recherche sur qui était Leprest est proprement scandaleux à lire. C’est aussi mal connaître Sally, l’ancienne compagne d’Allain Leprest. La femme d’un artiste n’est pas là que pour lui donner la becquée : elle est l’encouragement, la confidente, le réceptacle, l’aide, la muse. La première personne à rencontrer, c’est la femme de l’artiste !!!
Ce que répond l’auteur sur ce point: » Et j’ai voulu rencontrer les gens qui m’intéressaient absolument, MOI ! » Donc, c’est un point qui peut nous choquer, NOUS!
on a tout !!!
En voulant nuancer des jugements sévères sur quelques points de polémique, j’ai négligé les qualités de l’ouvrage. Il en a pourtant beaucoup: lje trouve que la première partie de la préface problématise de manière très fine les contradictions de la réception de l’oeuvre. Les entretiens ménagent un temps de parole sur la vie artistique de chacun indépendamment de Leprest, ce qui offre un panorama bienveillant sur le monde de la chanson à différentes périodes et dans différentes régions. La discographie critique est certes subjective mais toujours argumentée et détaillée, ce qui donne envie de réécouter des chansons que l’on négligeait jusqu’alors.
Tout cela n’est pas rien. Et, encore une fois, je ne remets pas en cause l’honnêteté de la démarche certainement dictée par une grande admiration pour notre poète-chanteur.
Qu’il n’y ait pas d’entretien avec untel ou unetelle, ce n’est pas bien grave. C’est comme les anthologies auxquelles il manque toujours l’incontournable que l’on voudrait absolument voir figurer. C’est la loi du genre.
Pour ce qui concerne la création, je suis un peu restée sur ma faim. Les entretiens évoquent les conditions de la création, les modalités de travail avec les compositeurs. De nombreuses anecdotes décrivent plutôt les coulisses plus ou moins propres du monde du disque. Ce qui m’intéresserait davantage c’est une approche plus précise de la poésie d’Allain Leprest: la force de ses images entourées et mises en valeur par des mots très sobres, l’usage du mot-refrain dont la rime structure tout le texte et qu’on attend avec délice, la marqueterie des mots d’autrui que Leprest revendiquait…
Bref, tout ce qui rend cette écriture poétique incomparable et qui reste toujours un peu mystérieuse. Mais ce n’est sans doute pas dans un livre d’entretiens que l’on trouve ces observations. Peut-être au colloque sur Leprest qui se tiendra en janvier à Bordeaux.
On n’a pas fini de parler de ce poète. Cela ne fait même que commencer… Et c’est tant mieux !
Franchement, Norbert, je ne vous trouve pas cohérent: il y a dix jours, alors que vous n’aviez pas encore fini de le lire, vous êtes venu déverser votre fiel sur la page consacrée au livre. Lorsque tous ceux qui avaient un avis positif vous sont tombés dessus, vous êtes revenu plusieurs fois pour déclarer que « finalement, après trois relectures, c’est un bouquin très intéressant ». Vous avez également écrit une sorte de timide modération à l’article négatif paru hier. Et voilà que vous retombez dans vos travers en ajoutant de l’huile sur le feu au moindre commentaire, sortant mes propos de leur contexte pour relancer (artificiellement) une polémique à laquelle je refuse de prendre part – préférant expliciter ma démarche, plutôt que pratiquer un rentre-dedans à la Kemper. Je ne trouve pas votre attitude constructive, et vos volte-faces au gré des lignes de ce forum montrent que vous n’avez pas un avis très clair. Peut-être devriez-vous relire ce livre une quatrième fois, pour en avoir le coeur net?
@ Elise: le livre de Thomas Sandoz, paru en 2002, proposait des analyses très pertinentes sur la construction des textes de Leprest, comme je le mentionne dans l’avant-propos (contrairement à ce que déclare MK, c’est un livre que j’apprécie, malgré des réticences sur certains points). Je vous le recommande. Si nous évoquons avec Romain Didier, Dominique Cravic ou Didier Dégremont des points comme la versification, la métrique ou la question du refrain, l’analyse prosodique n’était effectivement pas mon propos.
Le fil de la discussion est là pour vérifier que je suis assez cohérent, en précisant in fine, que ce livre est un élément intéressant pour ceux qui ont une bonne connaissance de Leprest, sa vie son oeuvre, mais pas forcément le plus indiqué pour découvrir Leprest. En quels termes aurais-je déposé » du fiel » s’il vous plait ?? Il se trouve que depuis ce livre a circulé sans que je fasse un seul commentaire auprès de plusieurs personnes connaissant peu Leprest… leur avis est, hélas, concordant, ça ne leur a pas fait envie, et c’est aussi ce qui relance un peu mon humeur chagrine. Je précise que je n’ai pas écrit « une timide modération » c’était écrit avant que je découvre l’article de Kemper.
J’ai pris aussi le temps de réviser ou de me faire préciser pas mal de choses, et je suis de plus en plus perplexe. Une quatrième lecture – pourquoi pas – mettra peut-être en évidence d’autres points « polémiques »… J’ai essayé d’oublier ce qui m’a choqué pour y trouver des choses qui m’ont intéressé, en particulier ce que vous évoquez des entretiens avec Cravic, Romain Didier et Didier Dégremont. Mais ça fait une ou deux pages en tout. Je ne cherche pas à relancer artificiellement une polémique, mais certains commentaires me concernent aussi puisque j’ai une partie de l’article en mon nom.
Pour finir, c’est en effet un bouquin très intéressant, mais ça ne veut pas dire que c’est très intéressant pour découvrir Leprest, quand on reste sur l’impression de ces lignes répétées sur ses travers, qui occultent le reste. C’est comme ça que je l’ai ressenti, même en essayant de relire plus sereinement.
PS quand vous citez, évitez s’il vous plait, de tronquer la citation pour que ça aille dans le sens qui vous arrange. Vous retenez qu’à un moment j’ai dit « entretiens intéressants » voici la phrase complète « Je révise un peu mon point de vue un peu abrupt, en troisième lecture plus sereine, il y a des entretiens très intéressants, qui apportent tous un éclairage sur Leprest et ses relations « compliquées » avec ses entourages. » et la seconde partie permet de voir « l’intéressant » sous un autre angle.
Norbert, je parlais de votre intervention initiale sur la page Facebook consacrée au livre, où vous avez déversé votre bile avant d’avoir terminé le livre, avant de retourner votre veste. Idem ici: vous tentez l’apaisement dans certains commentaires, et rajoutez de l’huile sur le feu dans d’autres. Je comprends votre volonté de faire vivre cette partie forum, mais la manière me paraît artificielle. Laissez les gens s’exprimer, avant de rebondir sur absolument tous les commentaires.
Vous ne pouvez pas dire quelque part « la plupart de ces entretiens sont très intéressants (sauf un) », et un peu plus bas « ce qui est intéressant ne fait qu’une page ou deux ». Vos positions fluctuent en fonction de la personne à qui vous répondez. Comment voulez-vous que l’on accorde le moindre crédit à ce que vous dites, dans ces conditions?
Quant à la méthode critique qui consiste à faire tourner le livre à des gens qui ne connaissent pas Leprest, je n’en vois pas l’intérêt: ce bouquin s’adresse effectivement aux amateurs du chanteur, je n’ai jamais prétendu faire un « Leprest pour les nuls ». Donc, vos avis de lecteurs néophytes n’ont pas d’intérêt pour moi, dans le sens où ils ne m’apprennent rien. Je peux vous rétorquer que j’ai reçu pas mal d’avis très positifs de gens qui, eux, connaissaient déjà Leprest, l’aimaient, et n’ont pas ressenti ce livre comme une insulte à sa mémoire. A quoi bon? Je ne suis pas là pour tenir une comptabilité pour/contre. Mais en tant que critique, vous vous devez d’être cohérent. Là, malheureusement, vous adaptez votre avis au fil de la discussion, c’est dommage. Vous ne dites pas la même chose sur Facebook, ou quand vous croisez Pascalis et Cravic aux concerts, ou quand vous écrivez ici et là. Donc, déficit de crédibilité. A la rigueur, je préfère encore la position de Kemper, qui fait un papier outrancier, mais ne varie pas ensuite.
Synthèse, pour finir
- dès le début, j’ai été « énervé » par le cas Jehan, et par l’ambiguïté du titre, par l’absence de quelques personnes importantes dans la vie artistique de Leprest.
- ensuite, quand je dis que les entretiens sont « intéressants » c’est qu’en effet, ils apportent une éclairage sur les témoins, autant , voire plus, que sur Leprest
- dans les commentaires, je réponds à quelques personnes que je connais un peu, par le site, et je leur dis ce qui pourrait les intéresser, à mon avis, ce n’est pas pour autant un adoubement absolu. Ce sont des nuances pas des retournements de veste, sauf si les mots n’ont pas le même sens pour vous que pour moi.
- Vous aurez noté que je suis constant en signalant que ce livre est un complément de la bibliographie Leprest, je n’ai pas dit une référence, ce qui n’était pas non plus l’objet de votre projet. Dont acte.
- Vous évoquez du fiel et de la bile, citez donc précisément, je ne vois pas de quoi il est question. Et quels mots j’aurais employé pour justifier ça… En revanche, et ce sera la fin de la discussion pour ma part, de la bile j’en ai trouvé pas mal dans les propos de Jehan qui semble avoir été « la muse » et la « bible » de votre projet. Et les traces en sont visibles dans beaucoup trop de pages . A mon avis.
PS: vous étiez là quand j’ai discuté avec Cravic et Pascalis? ça m’étonne, avec Dominique on était en tête à tête… et c’est à peu près pareil pour Didier, avec qui ce n’était pas une discussion, juste un mot en passant, soyons précis.
Puisqu’il est question de la discussion FB et de propos bilieux et fielleux, voici ce que j’ai exprimé abruptement « Ce livre me laisse très réservé, tant sur la forme que le fond… Ne pas avoir Christian Paccoud, Alain Brisemontier qui ont été très importants dans la vie et le parcours de Leprest est aberrant… Leprest n’aurait aimé que ceux qui sont dans ce livre ? Ce titre est une imposture. »
Chacun se fera une idée sur le fiel …
PS: dans les entretiens, ce qui m’a réellement apporté quelque chose, fait en tout une page ou deux pour tous les entretiens, et ça ne change rien à mon point de vue global, ces deux pages justifient que ce livre soit dans ma bibliothèque, comme je le répète dans plusieurs commentaire, à côté de tous les autres. (ou en plus..)
C’est la première fois en cinq ans que NosEnchanteurs accueille, en commentaires d’un de ses articles, certes plus polémique que d’autres, l’auteur de « l’œuvre » qui ici fait débat. En général, de tels auteurs (chanteurs, biographes…) ont la pudeur et l’élégance de s’effacer afin que le débat puisse se dérouler sereinement. Pas là et c’est autre malaise qui vient se surajouter à celui du bouquin. Brulebois est omniprésent, et si c’est pas lui, ce sont ses proches, éditeur inclus. Comme un droit de réponse sans fin (mais qui va connaître sa limite), qu’il n’obtiendrait nulle part ailleurs qu’ici. Il m’est avis que notre Nicolas Brulebois vise à ce que cette polémique s’ancre dans la postérité des articles les plus commentés de ce site. Je dis à mon ami Dimoné et à mon autre et non moins ami Depoix de se méfier : y’a un auteur aux dents longues qui veut leur piquer la place dans le top 10.
Article « outrancier » de ma part ? Non, Nicolas, article à l’unisson, en résonance d’un livre qui l’est, qui plus est livre me semble-t-il malhonnête, qui règle des comptes (par Jehan c’est certain, dont Brulebois est le fan absolu) en direction d’autrui, sur le dos d’un type qu’est mort et ne peut plus rien dire. D’ailleurs, Nicolas Brulebois ne répond pas sur cet aspect-là, sur cet interview de Jehan au contenu affligeant qui pourtant figure en bonne place sur ce livre. Celle de Barouh ne pouvait pas être pire, plus égocentrée : elle a pourtant été zappée. Mais tel fut le choix de Brulebois, comme d’écarter des témoins évidents de la vie et de l’œuvre de Leprest : Brulebois est d’une telle prétention, d’une telle assurance qu’on ne saurait lui contester ses choix. Ah bon ! Ils sont pourtant très contestables.
Si vous avez vingt euros à investir dans le soutien à l’édition, allez-y, achetez ce bouquin (nous sommes pour le commerce, l’encourageons même, la preuve) qui, après une courte polémique, sera vite oublié. Il aura fait la minute de gloire tant de son auteur que de Jehan (cette fois-ci j’opte pour une typo modeste et plus conforme au Code typographique en usage à l’imprimerie nationale) sur lequel nous reviendrons – peut-être – à la sortie de son prochain opus, s’il daigne nous le faire parvenir en service de presse : comme il a été dit, écrit, imprimé, diffusé, qu’il est le plus grand chanteur de tous (relire les textes fondamentaux de son hyper-fan Brulebois pour s’en convaincre), notre curseur sera alors à son maximum : il convient d’être à la hauteur de sa réputation, de son statut de demi-dieu.
Quant à Leprest, je ne saurais que vous inciter à reprendre la lecture de livres de référence : le Sandoz, le Sauger (Portraits croisés : Francesca Solleville, Allain Leprest, de 2009), bien sûr le Legras qui déjà fait figure de navire amiral ainsi que le p’tit bouquin de Plaquevent. Que des livres qui, quoiqu’ils nous disent, le disent bien et avec amour. Qui eux ne s’ébrouent jamais dans la haine, dans le malsain, dans le m’as-tu-vu-quand-j’écris.
Hé bien moi je suis constante… je dis à nouveau : Billevesées que tout cela ! Ecoutez, encore et encore les chansons du chanteur disparu, c’est le plus bel hommage que vous lui rendrez !
Et puis je reconnais un sérieux agacement…quand tant de chroniques sur d’étonnants , remarquables, émouvants jeunes créateurs, bien vivants, sont sans commentaire !! Alors qu’ils ont tant besoin de vos encouragements, de vos retours !!!!
Eh bien moi je suis consterné : que bile versée que tout ça !
Comment peut-on espérer « que le débat puisse se dérouler sereinement » quand les propos tenus par l’animateur de ce blog s’apparentent plus à un flinguage à bout portant qu’à une critique sérieuse ?
Et plutôt que de vouloir opposer les livres de l’un ou l’autre, séparer l’ivraie et le bon grain, je préfère relire les quelques lignes laissées sur ce même blog par Marc Legras qui « salue la démarche, le travail de Nicolas Brulebois ».
Les propos des deux journalistes ne tiennent en aucun cas du « flingage », Monsieur, mais d’une critique sérieuse, après lecture, indignée je vous le concède (il y a de quoi), mais lecture. Il peut y avoir commentaires, c’est même une pratique encouragée sur ce site depuis plus de cinq ans qu’il existe (il se peut que vous ne connaissiez pas vraiment ce site, considéré, respecté par le public et par la profession). Le fait – inédit – que l’auteur de l’ouvrage critiqué s’invite avec polémique dans les commentaires me consterne aussi. Le ferait-il sur un autre support ? Il poursuit même, cette fois-ci avec insulte, sur une page facebook. Par plusieurs méls nous étant adressés, c’est l’auteur lui-même, Nicolas Brulebois, sachant que nous n’avions pas apprécié son travail, qui nous a encouragé à quand même publier une critique, même négative : « Connaissant NosEnchanteurs, je crois deviner ce qui a pu vous déplaire dans mon approche.
Néanmoins, votre avis m’intéresse, et je trouverais dommage de ne pas le lire dans tous ses développements » nous écrit-il ainsi le 17 novembre dernier. Pour mieux ensuite s’en offusquer à longueur de journée, tout en s’abstenant bien de répondre aux points que nous savons soulevés dans nos critiques sinon de manière très évasive. Qu’il soit dit que ses prochains commentaires ne seront plus validés.
Que vous n’aimiez pas ce livre est une chose, mais certains termes employés n’encouragent pas à la considération et au respect que vous revendiquez. Alors passons sur votre verbe un peu plus que vindicatif et revenons-en à la critique.
J’aurais souhaité trouver l’avis de ceux qui ont été interviewés et qui ont côtoyé artistiquement Allain Leprest (ce ne sont pas les seuls, d’accord). Que pensent Nathalie Miravette, François Lemonnier, Romain Didier, Gérard Pierron, Didier Pascalis,… (je ne vais pas tous les nommer) de ce livre ? Ont-ils la sensation d’avoir été embarqué dans un livre « malhonnête » ? L’image qui ressort d’Allain Leprest est-elle cohérente avec leur souvenir ?
Didier Dervaux s’est prononcé sur votre blog. J’ai croisé Gérard Pierron au Marathon de La Chanson, nous en avons parlé, son propos était plutôt élogieux. Je serai au Forum vendredi, je poserai la question à Dominique Cravic. Il y a aussi une soirée « Autour d’Allain LEPREST – Soirée conçue et animée par Didier PASCALIS » au Forum le 10 décembre. Si je peux faire le déplacement je poserai la même question à Didier Pascalis.
Mot pour mot, votre commentaire est la copie d’un autre (ou de plusieurs autres) de votre ami Brulebois. Comme un argumentaire dupliqué à l’infini. Il suffirait pour ça de lire mes réponses sur la page facebook « Fans de Leprest » mais j’ai cru comprendre que les propos de plus en plus délirants et insultants de ce Brulebois l’ont contraint (je devine par qui et comment) à supprimer ce post et donc tous les commentaires qui suivaient : plus il agressait, plus il devenait une menace pour la vente de son propre livre… Risquer les sous de son éditeur est chose délicate.
Mon verbe est à la hauteur de ce que j’ai ressenti à la lecture de ce livre : un total malaise que l’attitude de Brulebois confirme à chacune de ses interventions, toutes plus malsaines les unes que les autres.
Ne confondez pas une critique et une enquête, ce sont deux exercices totalement différents. Du reste, faire une enquête auprès de certains interviewés qui n’ont toujours pas reçu le fameux livre (en tous cas, renseignements pris, au jour du 5 décembre) serait chose difficile. Nous avons par contre publié le commentaire de Didier Pascalis (voir ci-dessous), qui me semble assez parlant et vous apporte une première réponse sur comment a pu être perçu ce livre.
« Et j’ai voulu rencontrer les gens qui m’intéressaient absolument, MOI ! Ceux à qui j’avais le plus de questions à poser, sur ce qui m’intéressait a priori chez Leprest, à savoir les disques, l’écriture, les chansons, l’édition, etc. Donc, pas de famille [...] » (Nicolas Brûlebois)
Que serait un livre d’entretiens à la recherche de Pierre Perret sans Rebecca ?
Que serait un livre d’entretiens à la recherche de Renaud sans Dominique, puis Romane ?
Que serait un livre d’entretiens à la recherche de Dali sans Gala ?
Que serait un livre d’entretiens à la recherche de Bernard Lavilliers sans Evelyne ?
Que serait un livre d’entretiens à la recherche de Johnny Hallyday sans Sylvie, Nathalie, Adeline et Laetitia ?
Que serait un livre d’entretiens à la recherche d’Aragon sans Elsa (Triolet, pas la chanteuse !) ?
Que serait un livre d’entretiens à la recherche d’Yves Montand sans Simone ?
Que serait un livre d’entretiens à la recherche d’Allain Leprest sans au moins Sally ? Un Brûlebois !
Que seraient ces artistes sans la présence, le conseil, la compréhension, l’aide de leurs muses respectives qui ont souvent eu plus d’importance que tous les managers, musiciens et autres professionnels ?
Monsieur Brûlebois n’a-t-il encore rien appris de la vie ? Ou est-il misogyne ?
J’ajoute Ferré sans Madeleine, qui a été une vraie partenaire dans sa création pendant plus de 15 ans …
Bien,
Donc, je réponds…sachant par avance qu’évidemment ça va flinguer de tous les cotés…mais j’ose croire que non…
Le livre de Nicolas Brulebois existe et c’est bien !
Lorsque ce dernier m’a contacté il y a 1 an, j’ai fait pour lui ce que j’avais à faire, c-a-d l’encourager et l’aider à rentrer en contact avec les artistes qu’il souhaitait rencontrer ; c’était là mon devoir…
Ce livre est un livre subjectif et vient en parfait contrepoint du livre de Marc LEGRAS, journaliste et auteur que j’estime hautement pour la qualité de son travail et son humanité depuis bientôt 30ans.
Ce livre : « Dernier domicile connu » (Ed. L’Archipel) est LE livre référence pour qui veut savoir, apprendre, comprendre le parcours de vie personnelle et artistique d’Allain LEPREST.
C’est un livre commencé à 4 mains avec Allain et qui a mis 4 ans à être fini dans une forme rigoureuse, objective et, gourmandise; très bien écrite.
C’est une biographie honnête, objective, bien que l’auteur connaissant Allain depuis des années, aurait pu, à juste titre, prendre partie dans tel ou tel commentaire.
Et quand il l’a fait, ce fut toujours en retenue, c’est là tout son talent et ce qui donne un réel intérêt à ce bouquin.
A titre personnel, je serais heureux qu’on en parle un peu plus, de ce bon livre….. ☺
Pour revenir au livre : « Gens que j’aime » de Nicolas Brulebois (Ed. Jacques Flament), Qu’unetelle ou untel ne soit pas dans le casting peut énerver, mais l’exhaustivité n’est pas possible quand il s’agit d’évoquer Allain LEPREST et toutes les rencontres qui ont jalonné sa vie.
Ces rencontres furent professionnelles et amicales inévitablement dans le même temps, c’était là la nature d’Allain : créer (sans le savoir) une connivence immédiate avec son interlocuteur.
Les témoignages des artistes interviewés ne pouvaient qu’évoquer leur regard, leur histoire personnelles avec Allain, et j’y ai, pour ma part, appris beaucoup de choses sur la vie d’Allain d’avant ma rencontre professionnelle avec lui en 2004.
Il n’en reste pas moins que suit à cette série d’entretiens une analyse critique de la discographie d’Allain par Nicolas Brulebois. signifiant par là-même la teneur de ce livre : Critique : donc subjectif…
Avant de conclure, je sais que les premières salves de critiques sont dues au fait qu’on me tire dessus à boulets rouges au milieu du bouquin.
Ce qui me blesse, s, s c’est surtout d’y avoir lu un certain nombre, pour ne pas dire un nombre certain de contre-vérités qui, je n’ose en douter, sauront un jour se rectifier d’elles-mêmes.
Donc, s’il vous plait, achetez les 2 bouquins, lisez-les, débattez-en tant que vous le désirez sur le fond et n’oubliez pas, n’oublions pas qu’une fois imprimés, les auteurs s’effacent au profit de leur travail, ce qui en fait, de fait et malgré eux, des artistes….
Didier Pascalis
(commentaire prélevé par nos soins à la page « Fan d’Allain Leprest » sur facebook)
« Je n’ai pas encore lu tout le bouquin donc je ne ferai pas de commentaires définitifs mais quelques premiers avis. D’abord très heureux d’une nouvelle brique pour monter l’édifice Leprest, j’ai été agréablement surpris de voir qu’on donnait la parole à quelques uns de ceux qui l’ont bien connu et j’ai trouvé la forme une belle idée. Que JeHaN parle plus de lui-même que de Leprest, si c’est vrai, ne me choque guère si c’est de cette manière qu’il a voulu montrer l’empreinte d’Allain sur lui. JeHaN est JeHaN et il est un de ceux qui a le plus chanté Leprest, c’est donc qu’il en avait envie, son intervention dans l’ouvrage me semble donc intéressante. Mais c’est surtout la discographie commentée qui m’a surpris. Je devrais relire plus attentivement puisque je ne suis allé qu’à une première découverte très (trop ?) transversale pour savoir si c’était bien d’Allain dont on parlait. J’ai eu l’impression que l’auteur n’aime pas grand chose de ce qu’a fait Leprest. Ses chansons ne seraient finalement pas si bonnes que ça, ses albums seraient presque tous mauvais sauf le Galliano, les hommages n’apporteraient rien à l’oeuvre de Leprest sauf un peu celui de Claire Elzière… Aurais-je de si mauvais goûts en chanson française pour avoir été fasciné pas l’homme et par son oeuvre ? Guidoni chanterait mal « J’ai peur » alors que j’ai encore les larmes aux yeux et des frissons de repenser à son interprétation (et que chaque fois que je croise quelqu’un qui a vu le spectacle cette chanson est citée comme une des meilleures du spectacle) et Jamait ne serait qu’un ersatz. Quant à l’éditeur qui justifie le nombre de fautes par la quantité de signes que contient l’ouvrage… cela démontre à quel point certains n’accordent plus d’importance à l’orthographe. J’ai travaillé dans l’imprimerie et les correcteurs étaient payés pour ne laisser passer aucune faute ou coquille. »
« Ce qui me blesse, s, s c’est surtout d’y avoir lu un certain nombre, pour ne pas dire un nombre certain de contre-vérités qui, je n’ose en douter, sauront un jour se rectifier d’elles-mêmes. »
Peut-être que cette phrase de Didier Pascalis pourrait mériter une réponse, puisqu’on nous conseille de demander aux interviewés?
Après ces mises au point, il faut que ça cesse, s, s..!
« Ce qui me blesse – esse – esse
C´est d´être soldé – dé – dé
Pour pas bézef – ef – ef » …!
J’arrive comme souvent ici après la bagarre, ce n’est pas plus mal, ça m’évitera de dire plus que je ne pense sous le coup de l’énervement. Je n’ai pas lu et je ne lirai pas ce livre qui ne me servirait à rien.
Pour bien connaître Leprest, il manque un livre qui regrouperait tous ses textes, de chansons et autres, et quelques dessins et manuscrits, le reste c’est l’écume des jours, du papier imprimé pour faire vivre l’édition.
A la limite, le livre « je viens vous voir » et/ou celui de Marc Legras (que je n’ai pas lu) suffiraient à ceux qui ont besoin de contextualiser et de psychanalyser des chansons.
Leprest était, comme beaucoup d’artistes, resté un enfant; capricieux et attendrissant, généreux et égoïste, adorable et insupportable, on est tous un peu artiste parfois. Je me fous des témoignages, mes vinyls, mes CD, mes DVD et mes souvenirs de concerts et autres me suffisent, son oeuvre parle pour lui, que cet auteur n’en n’ait pas apprécié certaines, cela m’est égal, les chansons sont des petits vampires qui se nourrissent des émotions des auditeurs pour vivre leur(s) vie(s).
Je déteste les interprétations de Jehan et de Christophe, j’ai des préventions contre celles trop théâtrales de Guidoni,
Je débarque ici deux ans plus tard, mais bon: Je vous reçois 5 sur 5, voici un copier collé de ce que j’ai envoyé plus haut:
je découvre cette publication bien tard. C’est en « naviguant » dans tout ce qui touche à Allain.
Allain m’est « tombé dessus » ( « j’ai pris un coup sur la tête », comme a dit Pierre Louki) en regardant FR3 Normandie en …1982! Il parlait, autant avec les mots qu’avec ses mains. c’était fort et magnifique, il parla, à un moment, du front de mer, de ce que l’on peut ressentir de particulier lorsque se trouve du côté de la « Porte Océane » ( Au Havre). Comme je connaissais et pouvait avoir ressenti ce qu’il disait si bien, il était comme le plus proche des amis; celui qui sait ce que l’on ressent. Je le trouvais d’une beauté – car oui vraiment, il était beau) rehaussée par un pull marin rayé bleu marine sur blanc. C’est pourquoi je ne pouvais rater le seul concert ( je crois) qu’il devait donner à Caen, quelques temps après. là ce fut le deuxième coup sur la tête. Il fit son entrée sur scène en interprétant « Mec », et depuis cette apparition m’est restée! c’était d’une force!
A tel point que j’ai toujours été déçu de toutes ses interprétations qui ont suivie, les siennes vues sur Youtube, quand à celles des autres.. désolé, mais je les trouve catastrophiques. Sans succès, je recherche toujours un enregistrement de ce concert à Caen. Pour la suite, après cette révélation, je n’ai jamais cessé de l’écouter, aller le voir quand je pouvais. A Caen nous avions pu discuté un peu, et ensuite j’ai pu le rencontrer, à quelques occasions. Il m’accueillait comme s’il se souvenait de moi, ce dont je n’était pas dupe. Je crois bien qu’il aimait tant les gens, et voulait être aimé, qu’il avait ce genre de précaution. Quelqu’un a parlé de Sally…on oublie, peut-être, toute la place qu’elle a pu prendre dans sa vie, excepté les plus proches. Mais si Allain nous est connu, si nous l’avons connu de trop près, nous risquons de nous y perdre, car finalement il fut comme tous les hommes, pétri de force et de faiblesse, et le rapport « au pinard » dont nous voyions tous les désastreux ravages, nous empêchait parfois de savourer pleinement son œuvre? Etait-il besoin de se détruire pour entretenir le feu de la création? En était-ce vraiment le prix, sans que nous en soyons aussi coupables?
Nous avons dû supprimer un à plusieurs commentaires de cet article suite à la demande de deux contributeurs qui nous ont fait valoir leur droit de repentir. Il se peut que l’absence de ces commentaires vous gène dans la compréhension de certains autres qui y répondaient.
Ohlala que de querelles à propos de ce merveilleux « Pacifiste Inconnu ».