L’insolite livre-jeu de Jean-Claude Barens
Sauvé dans Biblio, Festivals
Tags: Festi'Val de Marne, Jean-Claude Barens, Nouvelles
C’est en ce moment et jusqu’au 19 octobre 2014 la 28e édition du Festi’Val de Marne qui est, depuis sa création ou presque, un des plus beaux fleurons festivaliers de la Chanson.
C’est juste à ce moment précis que Jean-Claude Barens, qui en fut, jusqu’à janvier 2013, le directeur, ceci pendant vingt ans, sort un livre. De souvenirs ? Ben non, ce serait trop facile, même s’il nous parle d’artistes qui ont marqué son parcours, notamment et surtout sur les scènes de ce festival.
Barens s’est amusé à écrire vingt fictions, qui d’ailleurs ne le sont pas tout à fait. Vingt histoires. Sur vingt artistes. Dont il nous faut retrouver le nom, aidés que nous sommes par quelques éléments biographiques ou discographiques disséminés dans chacun des textes. Et par les photos de Francis Vernhet, toutes regroupées en fin d’ouvrage : Vernhet, qu’on a connu pour être LE photographe de Chorus, est aussi officiellement celui du Festi’Val de Marne.
Trois pages par artiste, pas plus. Une mise en ambiance, un récit, parfois une intrigue : Barens s’est glissé dans la peau des artistes, « ou dans celle d’un observateur extérieur. » C’est presque « Qu’est-ce qu’il fait, qu’est-ce qu’il a, qui c’est celui-là ? » Parfois, dès le titre, on le sait, on le devine. Sur d’autres textes on bute, on procède par élimination. Quand Barens vous parle des frilosités du Léman, c’est facile, ça va, Savoie… Si le doute persiste, on peut se reporter à la page « solutions ». Mais ce n’est pas une solution…
Il n’y a pas de stratégie dans le choix de ces vingt-là. C’est pas forcément les plus célèbres ; pas un registre d’absolus inconnus non plus. Seul Barens sait les liens qui l’unissent à Richard Desjardins, Camille, Hubert-Félix Thiéfaine, Wally, Michèle Bernard, Allain Leprest, Jeanne Cherhal, Claude Nougaro, Philippe Léotard et autres Ogres de Barback et d’ailleurs. Qui l’unissent et stimulent sa plume. Belle écriture d’ailleurs, très stylée (le chapitre sur Leprest est vraiment très très bien écrit, aucun mot n’y étant par pur hasard…) : Barens se découvre auteur de presque fictions, de ces frictions dont naissent de jolies étincelles : on attend de lire la suite.
Ça s’appelle Qui chante ce soir ? Si le titre vous sonne à l’oreille, ce n’est pas tout à fait fortuit*. C’est un cadeau à s’offrir, d’abord à soi. Puis aux autres qui, je vous jure, apprécieront.
Jean-Claude Barens est par ailleurs éditeur musical, producteur discographique et directeur artistique d’autres festivals, parmi lesquels Chantons sous les pins.
Jean-Claude Barens, Qui chante ce soir ?, Editions/productions jcbarens 2014. Le bon de commande est ici : BDC_QuiChanteCeSoir_V4 ; le site est là. Nous avions publié jadis une tribune de Jean-Claude Barens dans notre rubrique « Merci collègues » : c’est là. Enfin, retrouvez ici le programme plus précis encore du Festi’Val de Marne.
* Sur un des rabats de son ouvrage, Jean-Claude Barens rend hommage au site Qui chante ce soir et à son animateur Eric Nadot. Ainsi qu’à « l’incontournable site » NosEnchanteurs et à « sa grande finesse de plume. » Merci monsieur Barens !
Je ne manquerai pas de l’acheter, bien que des artistes comme Veronique Pestel n’y apparaissent pas.
Ah bon ? Et les frilosités du Léman, c’est qui alors ?
Faudra sans doute que je regarde la page Solutions…
C’est une belle chanson Marie-Pierre et j’aime beaucoup son interprète:
« Le printemps se fera tout seul
Au bout des bois du nouvel an
Les mouettes ne feront plus la gueule
Aux frilosités du Léman
Le printemps se fera tout clair
Et mon amour ira dehors
Avec ses grâces jardinières
Et sa jeunesse à bras-le-corps
Les mésanges auront tout mangé
Je t’écrirai par la fenêtre
Que le jardin s’est déneigé
Espérant te faire apparaître
Si la mort n’est pas un désert
Elle a peut-être des saisons
Des hivers qui vont en enfer
Et des printemps qui ont raison . »
Oui, c’est le premier jour de l’hiver chaque fois que je vois le brouillard poindre son nez en bas de chez moi (en banlieue parisienne, ça reste rare…).
Mais son interprète n’est pas qu’interprète !