Barjac 2014 : Et Elsa Gelly transgressa l’interdit
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Chansons de parole, Barjac, 29 juillet 2014,
En groupe, en ligue, en procession, ils viennent comme en transhumance dans le pré carré de la Chanson de parole, celle supposée de corps et d’esprit. Etrange pèlerinage que celui de Barjac, drôle de liturgie, sacrée chanson dont l’office se célèbre chaque soir cour du château sur l’autel de scène, pour un public qui jamais ne se fait prier. Faut-il que Jofroi, le directeur de programmation, soit à ce point facétieux, pour nous offrir un tel récital, où le bon goût côtoie ici l’impie, le pur le souillé, le virginal et légendaire artisanat le plus vil commerce : celui du diable, du showbiz ? Voici celle par qui le scandale arrive, lui et ses plaisirs coupables : Elsa Gelly, en un concert-performance, a capella, où déchaînée elle enchaîne des tubes qui, à bien les écouter, ne sont pas si creux qu’on le croit, qu’on veut s’en persuader. En cette scène d’habituelle pureté, elle a chanté Dalida. Et Delpech. Et ce suppôt de Satan qu’est Hallyday (1). Avec brio et bien pire : avec respect, même mêlé de dérision, les gestes sculptant et mimant les chansons pour une seconde et simultanée autre lecture qui servira d’excuses à l’adhésion publique. D’un coup d’un seul, Barjac vient de perdre sa virginité, copulant le temps d’une première partie avec ce qu’il réprouve, qu’il honnit, qu’il exècre. Mais Dieu qu’il est bon le goût de l’interdit ! Ah ! s’encanailler dans les airs populaires, s’ébrouer dans la fange ! Bénie soit Gelly !
(1) Et Juliette Gréco, Jeanne Moreau, Edith Piaf, Michel Fugain, Anaïs, Charles Aznavour, Serge Gainsbourg, Claude Nougaro, Michèle Bernard et André Minvielle/Gus Viseur.
Le site d’Elsa Gelly, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
C’est un peu court jeune homme … Quid de l’enthousiasme du public devant cet attentat, avec préméditation?
je n’y crois pas ! tout un public si exigeant, et Michel Kemper lui même qui s’encanaillent avec des airs populaires du show-bizz !!! Faut il qu’elle soit pernicieuse cette Elza Gelly !
ahhhh !!!!!!! que je l’aime !!!!
En voilà une performance qu’elle est bonne !….
j’ai assisté il y a quelques mois à un concert d’Elsa organisé par « Chansons buissonnières ».
Qu’elle chante Dalida, Delpech ou autres ne me dérange absolument pas.
Je pense qu’il faut davantage s’intéresser à cette performance qui consiste à chanter – et avec quel brio ! – à capella.
C’était super jubilatoire ! Fallait le faire ! Et elle l’a fait, bien fait et nous avec ! Merci de ce bon moment !
D’accord avec Norbert : un peu court !
Certes la plume est alerte, ce qui ne saurait nous surprendre de la part de ce diablotin de MK, mais l’article semble ne s’adresser qu’à ceux qui étaient à Barjac ce soir-là, ceux qui n’avaient pas cette chance doivent se contenter d’un extrait vidéo médiocre et bien triste au regard du réjouissant moment que nous a fait passer Elsa Gelly, qui mériterait amplement quelques précisions descriptives…
Mais bon, comme dit le poète, je dis ça je dis rien…
Pour le côté plus « descriptif », il est déjà sur « Nos Enchanteurs » depuis l’été dernier !
Peut-être que MK n’a pas voulu trop « paraphraser » ?
Mais bon, j’dis ça… j’dis rien !
http://www.nosenchanteurs.eu/index.php/2013/07/24/avignon-2013-elsa-gelly-deshabillez-la-elle-se-met-deja-a-nu/
En fait j’aurais voulu savoir s’il y avait des intrépides festivaliers qui auraient fait un peu chorale avec Elsa sur une chanson de Jojo… Bon, faut assumer l’audace, mais pourquoi pas ?? Un dirladada dans la nef de Barjac, franchement, on peut en rêver …. J’dis ça, j’dis rien…
Oui, Catherine, j’ai pas voulu faire doublon avec nos papiers d’Avignon et plus loin encore de Prémilhat. C’est la côté « gag » qui cette fois-ci m’a amusé comme un fou. Mais j’dis ça, j’dis rien…
Quant au public, il me semble avoir bien réagi dans son ensemble. A faire chorale mais pas trop fort, parfois pour soi tout seul : chanter les oies sauvages à tue-tête, c’est un peu difficile socialement . Mais, vous savez, comme dirait le Morel, j’dis ça, j’dis rien.
Les « Ayatollahs » de Barjac me font penser à ces vétérans du Vietnam, frustrés d’une guerre perdue et qui continuent obstinément à s’abriter sous leur drapeau.
La défense d’une certaine chanson que le show-business détruit chaque jour davantage est certes plus honorable que la défense des valeurs américaines en Asie et je partage largement leur lutte (mes écrits en témoignent) pour maintenir en vie une chanson dite « de parole » qui n’a plus de voix sur les médias, que les bobos disent ringarde et dont le recul réjouit les partisans de l’obscurantisme.
Là où nous divergeons, c’est dans le refus de reconnaître d’autres qualités dans la chanson dominante. Rythme, ambiance, couleur peuvent toucher l’émotionnel et qui doit s’en plaindre ?
Quelques chansons de Johnny, de Mylène Farmer ou d’Obispo peuvent émouvoir si elles ne sont pas imposées par le matraquage. Qui parmi nous n’a jamais été sensible à une niaiserie bien orchestrée ou à une scie bien interprétée ?
Et puis qu’on le veuille ou non, les fadaises radiodiffusées font aussi partie de la culture populaire au même titre que le roman de gare ou le cinéma de Spielberg. Lutter contre la domination d’une catégorie ne doit pas entraîner le mépris systématique de ses composants, sinon on justifie dans la guerre la destruction des civils.
Alors, amis « Ayatollahs », ne mettez pas la burka sur la voix nue d’Elsa, votre jihad ne doit pas faire de victimes au hasard, mais plutôt chercher des cibles ailleurs que sur le terrain : nos ennemis sont dans des bureaux inaccessibles, pas à Barjac !
Petite rectification, Elsa Gelly a chanté « De dame et d’homme » Paroles André Minvielle, musique de Marc Péronne.
Merci, Pierre, pour cette utile correction : la liste des artistes interprétés par Elsa Gelly m’a été fournie par Elsa elle-même. Je n’ai fait qu’un copié-collé.
Ce qui m’amène à faire part de mon étonnement quant à la prestation des interprètes. Je ne parle pas des gens qui reprennent un répertoire mais ceux qui chantent les chansons du répertoire ou bien des chansons que leur ont confiées des auteurs, des compositeurs. Avant ou après le concert ne serait-ce pas judicieux d’annoncer de qui sont ou étaient les œuvres ?
Par ailleurs je préfère et nettement un bon interprète qui chante de bons textes à un ACI qui…..
(sur facebook)
Bel hommage à Michèle Guigon qui fit la mise en scène. Je lance l’idée de ce spectacle en hommage à Paris, dans un vrai théâtre par ex. Le Rond point, un soir oui ‘ Svp n’oublions pas le talent de Michèle trop vite, elle a dû oeuvrer dur pour permettre à Elsa de réaliser cette folie d’un spectacle à Capela. Ces talents conjugués ont gagné et comment…