Avignon off 2014 : Noga et Patrick Bebey, tournez manège !
S’il fallait calculer les probabilités pour que ces deux là se rencontrent, le chiffre avoisinerait le zéro.
Comment cette Suissesse d’origine israélienne, avocate de formation, a-t’elle fait pour croiser la route de ce Français d’origine camerounaise ? Et comment ont-ils compris que leurs deux chemins étaient faits pour converger, pour les mener ensemble, sur scène, dans un spectacle métissé, mais tissé de tout leur vécu respectif ?
Noga joue du piano, chante… en français, en anglais, en hébreu, en diverses langues africaines… elle scatte, elle jazze, elle trille… elle sourit, rit, vanne Patrick (qui garde sa dignité mais n’en pense pas moins)
Patrick joue du piano, de divers instruments genre xylophone ou mélodica, il chante en français, en camerounais (enfin… j’imagine !), il est sérieux, imperturbable, ce qui ne l’empêche pas de vanner Noga (qui est prompte à lui répliquer !)
Le spectacle est multiethnique, « musiques du monde », « World musique », comme on dit… mais il forme un tout intimiste, voluptueux et pétillant, ludique et sérieux, swing et langoureux, subtil et percutant… Le point commun autour de quoi tout s’articule, c’est la voix de Noga. Subtile, rompue au jazz et à l’improvisation, spontanée mais travaillée comme un diamant qui brille de toutes ses facette.
J’aime bien comprendre l’histoire que racontent les chansons, mais comme je ne parle ni hébreu ni aucun dialecte africain… je me suis laissée emporter par la voix, les musiques, les rythmes… et à la fin du spectacle, je me suis dit « déjà ? » Preuve qu’on n’a parfois pas besoin de comprendre pour aimer, pour rêver !
Si je ne devais retenir qu’un moment encore plus magique que les autres, je vous parlerais du « Stabat mater » chanté en français, en anglais, en hébreu, en douala, où les voix de Noga et de Patrick se croisent, se répondent, se mêlent, s’harmonisent… c’est de toute beauté !
Jusqu’au 27 juillet à 19h30 l’Arrache-cœur. Le site de Noga et Patrick Bebey.
Le clip de Stabat Mater, avec des danseurs qui ne sont pas les interprètes :
http://youtu.be/xQoNQJeZicQ
et le Live, avec Patrick Bebey et Noga, à Paris:
http://youtu.be/zQvHLH8AN_M
Beau message de tolérance.
J’ai pris grand plaisir à les découvrir… Un régal musical.
Le » Stabat mater » chanté par ces deux là est un cri d’amour et de douleur qui me bouleverse .