Festi Faï 2014 : Pascal Mathieu, on l’a aimé d’amour
Attention, article sans jeu de mots !, car « Il faut une limite, même aux rébus. Est modus in rebus » (Victor Hugo)
L’air de rien, inaperçu de noir vêtu, avec ses mini-instruments et sa chaise rehaussée, Pascal Mathieu détonne franchement à côté des voix élancées des concerts précédents. C’est là qu’est toute la force séductrice de Pascal Mathieu : grand maître du décalage, il joue de ses piètres talents musicaux pour nous surprendre de sa verve – aphorismes, calembours, contrepèteries – qu’il condense dans ses vers à un rythme défiant tout esprit. Après tout, la séduction, comme l’indique Victor Hugo, est aussi affaire de maîtrise de langue : « tout ce qu’il y a de plus auguste, de plus sublime et de plus charmant dans l’humanité, et peut-être hors de l’humanité, a fait des jeux de mots », nous dit l’auteur éclairé. A la fois homophone et polyphone du verbe, Pascal Mathieu met en effet le mot là où ça fait rire, fouillant failles du genre humain – et surtout nos amours, ratées ou usées – qu’en parfait accord, son guitariste, le discret Claude Mairet sait souligner en justesse. Ce n’est que parfois, comme lorsqu’il chante le voyage, que le ton se radoucit et calembours se muent en silencieuse poésie, évoquant voyages sans retour (Allain Leprest « parti un soir d’été ») et retours avec accrochages (« on revient, parfois même de loin »). C’est donc sans prétention apparente, mais avec une force verbale qui en a dilaté la rate de plus d’un que Pascal Mathieu a achevé son public !
La page facebook de Pascal Mathieu, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
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