Blanzat 2014 : les Rencontres Marc-Robine, un festival au doux nom de l’amitié
Mercredi 16 juillet 2014, 10e Rencontres Marc-Robine, Blanzat (63),
Rendez-vous à La Muscade et sa petite salle de 180 places, juste ce qu’il faut pour offrir l’écrin rêvé de ces soirées de partage. La Muscade, un nom qui fleure bon la campagne, a fortiori si l’on vous précise que le lieu se situe très précisément rue Vigne-de-Madame. Le charme opère, non ? C’est là en effet que se déroule l’un des ces festivals que nous concoctent ici et là, un peu partout, des amoureux de la chanson. « La rencontre de l’amitié et de la Chanson », c’est sur ces mots-là que s’est ouverte cette 10e édition. Le ton de l’accueil est bon enfant. Ici on ne se la joue pas. On parle vrai, sans effets de manche.
Bien sûr Alain Vannaire, président à la barbe blanche, fondateur de l’association On connaît la Chanson a rappelé que le sort de cet événement était peu ou prou entre les mains des collectivités territoriales mais l’évocation de ce combat là restera feutrée. 10 ans c’est tout de même un baille, aurais-je envie de lui dire ! L’espérance est là, dans le sourire de chaque membre actif de cette association dont le plaisir de se démener pour cette cause est bon à voir.
« On connaît la chanson » offre un festival à la mémoire de Marc Robine, disparu en 2003 et renouvelle ainsi chaque été sa belle déclaration d’amour à la musique et plus encore à la Chanson, toute sa vie durant.
Aujourd’hui, mercredi 16 juillet, c’est Fred Hidalgo qui, à la Muscade, évoque Marc Robine, passionné, partageur, passeur et avant tout et surtout son ami. Trois mots et 90 mn pour tenter de résumer ce que fut cet homme, cet artiste aux mille facettes, hors du commun, dont la disparition a creusé un grand trou dans le cœur de ceux qui l’aimaient et l’admiraient pour ses talents sans frontières. Un cœur gros comme ça, Marc Robine, qui de son Maroc natal au petit village du Gard où il avait posé son sac d’infatigable baroudeur, en passant par tant et tant de terres lointaines, n’eut de cesse de rester un vagabond, un « colporteur de chansons », l’âme offerte aux beautés chantées dans notre langue depuis la nuit des temps. Érudit, il l’était et cette connaissance là de l’Histoire de la Chanson nous manquera pour longtemps encore. La voix de Fred Hidalgo, le rédacteur, auteur, éditeur, producteur auprès duquel il œuvra, s’éraille un peu sous le coup de l’émotion mais elle donne vie à cet incroyable destin et nous savons tous, à ce moment précis, que nous vivons à l’écouter un moment rare.
De son coin de ciel, du « paradis des musiciens » qu’il avait rêvé rejoindre, nous aimons à croire qu’il veille encore sur cette Chanson là.
Puissions-nous être encore quelques uns à poursuivre son grand œuvre et soutenir ces petits lieux, associations, salles, festivals qui, à la manière d’Alain Vannaire et On connaît la Chanson, la maintiennent vivante.
« Rue Vigne-de-Madame », c’est charmant… ça appelle, comme dirait Marie Laforêt, Les Vendanges de l’amour.
Un moment rare et intense cette rencontre avec Fred Hidalgo et Mauricette aux commandes des photos et vidéos de chansons de Marc Robine, un moment qui nous a fait comprendre combien Marc Robine a oeuvré pour la chanson, combien était forte et infaillible son amitié avec Fred Hidalgo, au bord des larmes… à la fin de l’histoire. Et beaucoup d’autres rencontres hier après-midi : Laurent Berger, Frédéric Bobin, Moran et Rémo Gary qui nous a raconté des histoires incroyables mais vraies, de chromosome dispersé dans une chaussette, d’un enfant en difficulté dans une école, qui réalisant ce qu’était une craie lui a dit : » Arrête d’écrire sur le tableau, tu détruis les falaises de Bonifacio ! », etc. L’an prochain, je planterai ma tente rue Vigne-de-Madame pour ne rien rater de ces rencontres !
C’était la première fois que je retraçais en public le parcours de Marc Robine, trop bref mais si intense, doublé de (ou plutôt étroitement mêlé à) notre fraternel compagnonnage. Et deux heures m’ont paru bien courtes pour ce faire, malgré le poids inévitable de l’émotion (pour moi, c’est comme s’il était parti seulement hier…). Il était dit que cela devait être en ces 10es Rencontres qui célèbrent sa mémoire en beauté. Merci à Alain Vannaire de m’en avoir donné l’occasion, et merci à Claude Fèvre (et bien sûr à NosEnchanteurs) pour ses mots sensibles et pour avoir si bien saisi ce que j’ai cherché à partager.