Pourchères 2014 : là-haut sur la Coline
Elle fait son chemin, notre Coline Malice. En musclant plus encore son répertoire, en abordant plus volontiers qu’auparavant le grave, en posant et pesant sa voix dans les grands débats. Malgré sa tenue, qu’on pourrait croire inspirée par d’agréables codes folkloriques, malgré des airs parfois musette, parfois trad (elle doit aimer Gilles Vigneault), ce sont des chansons solidement rivées dans le temps présent qu’elle nous chante, en féministe qu’elle est, résolument, en économiste alternative aussi. Ce récital (en duo avec son musicien et complice Yannick Chambre, parfois dialogue d’accordéons, diatonique et chromatique ; souvent de pianos, celui du pauvre tenant tête et conversation avec un majestueux quart de queue) est la livraison scénique du nouvel opus de notre belge du Massif central, notre Malice.
Economiste, dis-je. Pour elle, en ce bas-monde, « la seule chose qu’il y a à gagner / c’est notre capacité d’aimer. » Et Les nouveaux riches seraient, par elle, « ces affranchis du plein emploi [qui] traversent la vie en rêvant » : ça peut faire débat dans la file d’attente des Restos du cœur…
Sans malice (encore que), la nôtre est de tous les combats. Ainsi l’euthanasie, par Euthamamie, une chanson très émouvante, où Mamie programme sa dernière semaine, ses rencontres, ses derniers verres, ses ultimes rires… Ainsi, et c’est par elle pléonasme, le féminisme, par ce manifeste Je suis femme : « C’est mon combat, mon grand soir / Mon autre façon de voir / De donner corps à l’espoir / Qu’on affame / Mon pari sur l’avenir / Le mieux que je suis offrir. »
Rebelle, libre, un peu gitane, Coline Malice nous entretient des entraves de cette société, de ce monde qui ne semble pas être le sien. Le souvenir d’une Petite fugueuse rejoint la froide description d’un HP d’où on ne s’échappe pas.
En ce nouveau récital où les touches sombres le disputent à celles plus colorées, l’évocation de peintres (Frida Khalo, Delacroix, Picasso, De Vinci, Renoir…) nous donne une nouvelle et intéressante grille de lecture : « Mais les chansons rebelles / Se font déjà la belle / C’est pas comme la peinture / Qui dure, qui dure, qui dure / Comme celle de Delacroix. »
Coline Malice serait-elle elle-même adepte du pinceau et de la toile, peignant et dépeignant ses humeurs, ses colères, ses indignations ? Parfois l’esquisse de solutions ? Reste que la voir (l’applaudir) en scène et parmi le public est joli tableau d’une artiste populaire, au bon sens du terme, au répertoire prenant, sensible. Mouvant, émouvant.
Le site de Coline Malice, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.
Elle a trouvé son île en Auvergne, une île tranquille et vivante , une terre volcanique et mouvante , une terre qui lui ressemble, Coline Malice est à la fois sauvage et tendre , rebelle et populaire , réaliste et émouvante . Elle a une voix généreuse qui nous entraine dans le tourbillon de la vie . Les auvergnats l’ont adoptée depuis quelques années déjà, et la France , que dis je ? Le monde entier la découvre , et la découvrir, c’est forcément l’adopter .
Retour avec une amie, une de ceux qui ont parsemé mon histoire et celle de Festiv’Art de petits éclats de joie et d’émotion !!