Pourchères 2014 : la petite boutique aux fredonneries
Chansonnade à Pourchères (Ardèche), 5 juillet 2014,
C’est une incroyable collection de chaises, de tabourets, de fauteuils. Hétéroclite. Avec sur chacun un séant, parfois plus. Les sardines ne sauraient être aussi serrées. Mais ici on est au sec. Là, at home, s’est installée l’Echoppe aux chansons. Isabelle Augier et Hélène Grange sont échoppières, fredonnières, chansonnières, vendeuses de rimes, refourgueuses de refrains. Avec le bagout et l’aplomb de vendeuses foraines réveillant vos souvenirs chansons, toute nostalgie. Avec ce qu’il faut de pédagogie et d’histoire pour alibi culturel.
C’est leur petit commerce de proximité, ambulant. Elles vendent. Le La, la, la à deux centimes, un refrain ou un couplet à cinq centimes, le texte en sus à dix centimes, pour un supplément deux voix mettez cinq centimes de plus. La boutique pratique le troc.
On a ôté les fenêtres de leurs gongs pour le public resté dehors. Des cahiers de chansons pendent aux baleines de parapluies-tourniquets, que le public vient consulter. Et chanter, sous la conduite de nos animatrices es-chansonnettes. Les chansons s’entrechoquent, se mêlent sans façons. Sans contrefaçon (du Farmer à la ferme !). Y’a d’la joie ! On tire la ficelle aux souvenirs, les couplets viennent, les refrains s’ensuivent.
L’échoppe, c’est aussi la généalogie de la chanson, comme une conférence un peu particulière, autrement plus dynamique, par des animatrices-humoristes qui vont remonter dans leur arbre, leur généalogie, cette chanson française qui s’accouple aux modes, aux genres, dont il naît ensuite de singuliers refrains, de l’américain à l’après-guerre et du yéyé, du rock et du Cloclo, du Barouh et du Gigi l’amoroso...
Nos fredonnières attifées, attitrées, font large promo de la chanson d’amour, au kilomètre de rimes. Dissertent, amusent, fouillent notre passé chanté étonnement présent. Avec, ici, bien cent complices amassés, dans une ambiance plus que complice, tant il est vrai que la chanson est langage partagé. L’Echoppe aux chansons est remarquable plongée en apnée dans ce bien, cette culture commune.
C’est un spectacle de La Compagnie de l’Eléphant de poche.
C’est le spectacle de rue donné à Arras que j’aurais pu voir s’il avait été convenablement annoncé. Je n’ai pu que le citer.
Tout à fait le genre de boutique où j’aimerais m’attarder !