CMS

Emma Staël, bienvenue en chanson

emma-staelDu plus loin qu’on puisse remonter, cette enfant de la balle a toujours foulé les planches, aux côtés de ses parents comédiens. Qui, outre le théâtre, aiment la chanson : l’enfant est biberonnée à Anne Sylvestre, Jacques Douai, Georges Brassens ou Barbara. Etonnez-vous ensuite qu’elle devienne elle-même auteure, compositrice et interprète. Formation de chant classique puis de jazz, de bossa nova même, Emma Staël est aguerrie quand elle commence à écrire ses propres textes et les chanter. D’autant qu’elle rencontre en 2010 son désormais complice de scène, le pianiste Marco Albano, subtil musicien qui lui donnera bientôt la réplique sur scène.

La mi-juin est son premier album, aussi frais que s’il venait d’être enregistré en public, cueilli au champs de l’émotion, fusion évidente entre les deux artistes (qui s’adjoignent l’efficace contribution de Thierry Zimmermann aux percussions).

On est saisis par sa voix, précieuse, lumineuse, fragile, qui de suite retient notre attention. Une voix qui parfois fait songer a des comédies musicales à Demy, par un timbre, des ambiances… Une façon de poser sa voix sur des tranches de vie, de bonheurs ou de malheurs. Par définition, chaque chanson est un bout de vie, trois minutes et quelques où s’expose la vie, traversée de personnages. Comme ce musicien soldat en permission à la mi-juin, amoureux transi qui s’en va repartir au front. Cette escale tropicale au parc floral, cette autre quotidienne rien que pour voir le trieur de la déchetterie, ce « paquet de souvenirs qui fait son poids / un baluchon d’éclats de rire »… Et cet Enfant de Fleury, « fils de reclus / graine de tôlard / veine de pendu / miraculé du parloir » pour qui papa est officiellement en voyage d’affaire, bloqué à je ne sais quelle frontière… Ça et d’intéressantes incursions dans les choses sentimentales, dont cet Incognita qui ouvre l’album et pourrait faire son succès. Difficile de se détourner des mots d’Emma Staël, qui vous rattrapent et vous happent, d’une image surgissant au détour d’un ver, d’un sourire, d’une larme discrète. L’écriture est précise, empathique, nostalgique. Avec cette pudeur qui tait la douleur quand besoin est, douceur des mots pour penser et panser les maux.

Par Emma Staël, la chanson gagne encore. Une de plus, mais qu’on ne mettra pas dans le tout-venant de celles qui apparaissent un jour pour vite quitter notre mémoire. Son art est accompli, sa personnalité incontestable et son répertoire de choix, de belle tenue. Reste à la découvrir en scène. Aux programmateurs de se faire ce plaisir, de surtout faire à leur public ce cadeau, cette superbe découverte.

Emma Staël, La mi-juin, autoproduit 2014. Le site d’Emma Staël, c’est ici. Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Emma Staël, bienvenue en chanson

  1. Danièle Sala 24 avril 2014 à 18 h 58 min

    Dans cet entretien de « La Boite à chansons », on apprend qu’elle a été nourrie de Brassens, Ferrat, Sylvestre, et les deux chanteurs qu’elle a choisis sont Rémo Gary (dont j’attends « Les Idées reçues ») et Eric Guilleton. Elle a tout bon Emma ! Et elle fait passer beaucoup d’émotions par sa voix, ses textes. Encore une superbe découverte !
    https://soundcloud.com/emmastael/la-bo-te-chansons-radio

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives