Leprest, aujourd’hui, demain, ailleurs si on le veut bien
A la folie, Leprest, Voiron, 12 et 13 avril 2014,
Les chansons d’Allain Leprest s’inscrivent dans un mouvement : la chanson de proximité. Celle qui s’écoute, dans un milieu où l’humanité ne se dissout pas dans la masse. Elle s’écoute mot à mot, note à note, pas du tout faite pour le fond sonore des supermarchés – Stéphanie est demandée à sa caisse ! Stéphanie ! Merci – ou des magasins de prêt-à-porter. Les chansons d’Allain Leprest étaient en bonne compagnie ce samedi 12 avril à Voiron. Elles se mélangeaient à celles de leurs interprètes, parfois jusqu’à la confusion. Il faut dire que ce n’étaient pas des reprises comme on met aux vieilles chaussettes, mais de vraies interprétations où l’âme du chanteur de l’instant pénètre la chanson de l’auteur de toujours. Aux antipodes des commémorations convenues, ce fut une sorte de communion sans religion, une confraternité sans faute, mise en scène par Rémo Gary, sans égo marri, sans préséance ni dissonance, avec des personnalités toutes différentes dans une harmonie évidente.
Au risque de froisser à juste titre, il est difficile d’omettre des noms tout aussi talentueux que les autres. En toute subjectivité, j’ai ri aux éclats avec ce bon ogre de Gérard « Shrek » Morel qui affirme Je hais les gosses. Mes poils se dressèrent et ma gorge se noua avec le Sarment, par Béa Tristan, avec Arrose les fleurs, par Michel Grange et encore avec La Retraite, par Michèle Bernard. Chacun devait, sur trois chansons, marier son répertoire avec celui d’Allain. Ce fut fait avec beaucoup de subtilité, aussi, par exemple, lorsque Laurent Berger chante sa Plume on croit que c’est du Leprest. Et celles-ci encore, de Michel Leprest ou d’Allain Bühler ? On ne sait plus.
Comment ne pas évoquer la très belle voix de Monique Brun, a capella ou accompagnée par Jehan qui ne fut pas en reste dans ses propres interprétations. Pourquoi taire les talents conjugués de Stéphane Balmino, Rémo Gary, Francesca Solleville ? La fluidité musicale fut assurée tout aussi brillamment par Léo Nissim et Clélia Bressat-Blum.
Evidemment, s’il faut trouver matière à un minimum syndical de critique, on peut prétendre que les amateurs du Petit Chœur de femmes et d’About’souffle eussent été davantage valorisés en préambule, plutôt qu’en début de seconde partie parmi des professionnels aussi confirmés. Enfin, un esprit chagrin pourrait regretter que dans un ensemble aussi bien organisé, un ou deux doublons se soient glissés. Mais n’ergotons pas et ne boudons pas notre plaisir.
Ce n’était pas à Ivry ou en Ardèche, c’était dans l’Isère, à Voiron, où l’association Chanson Buissonnières fait depuis longtemps un travail de terrain efficace. Deux jours de chansons d’Allain, avec au programme également Le Gardien de Phare, Pantin Pantine et un autre très beau spectacle d’Entre deux Caisses, mis en scène par Juliette : Je hais les Gosses.
Ce sera demain, ailleurs si on le veut bien, car on chante aujourd’hui du Leprest comme on chante du Trenet ou du Brassens. Peut-être avec davantage de conviction, parce que celui-là n’a pas le pouvoir médiatique des deux autres qui parasite parfois la sincérité de leurs interprètes.
Alors, à quand une nouvelle fête à Leprest, à Loudéac, à Pont-à-Mousson, à Ribérac ou Cavaillon ?
Il faudrait être partout. Je sais bien qu’il s’agit là de chanson de proximité, mais Voiron, ce n’est tout de même pas la porte à côté. Quoi qu’il en soit, ce compte rendu de la « Fête à Leprest » par l’ami Michel Trihoreau vous fait regretter de n’avoir pas le don d’ubiquité. L’affiche était exceptionnelle !
Une belle affiche, oui, et une belle communion humaine , non pas pour célébrer un dieu quelconque, mais pour prolonger et partager l’oeuvre d’un grand chanteur poète , et tous les nommés ci dessus ont assez de Leprest au coeur et aux tripes pour qu’on les sache convaincants . On a qu’un regret en lisant cet article , c’est de ne pas y avoir été . Et l’espoir que la fête à Leprest se propage dans tous les coins de France .
J’étais à Viricelles le 11 avril … une superbe soirée, une belle brochette de talents pour rendre hommage à un grand bonhomme. Voiron a du être grandiose si j’en crois la narration de Michel Trihoreau ( j’ai également beaucoup apprécié la prestation de Monique Brun ..; une voix … une présence … ) et de mes amis Jean et Marie Hélène, des connaisseurs , des amateurs avec un grand A , qui m’en ont parlé de vive voix et qui ont été enthousiasmés .
Bravo aux chanteurs, bravo au narrateur, mais diable pourquoi « Nos enchanteurs » délaissent à ce point la photo des artistes sur scène ?
Merci l’ami Lucien. Encore une fois NosEnchanteurs ne délaisse rien mais fait avec. Ou sans (sauf qu’il nous est impossible techniquement de ne pas mettre au moins une photo). Quand aucun photographe n’est autorisé à immortaliser un spectacle, si ce n’est le final, on se retrouve avec rien ou pas grand’ chose. Quand, pour illustrer un papier, aucune photo ne pointe son nez, on fait quoi ? Si tu savais le temps que nous consacrons chaque jour pour accompagner d’une photo un papier, c’est assez affolant. Nous faisons chaque jour le mieux que nous pouvons. A l’impossible nul n’est tenu.
Oui Michel je ne sais pas pourquoi il y a des endroits où toute prise de vue est interdite. Pour protéger des droits, sans doute…
Alors pour en revenir à une nouvelle fête…C’était le 16 avril, chez ta mère ! Non, ce n’est pas une insulte, je ne permettrais pas. Chez Ta Mère, Café associatif et Scène chanson à Toulouse, autour de l’accordéoniste Thierry Roques, musicien de Serge Reggiani, Romain Didier, Jehan.. Avec Berni Santoni, Patrick Jullian, Dora Mars, Jean-François Grabowski, Simon Barbe, Joce, Guillaume Lopez, Nicolas Vezzoni.. Je ne sais pas ce que cela a donné. Des Toulousains pour nous renseigner ?
Il faut bien dire aussi que parfois les photographes, amateurs, sont très perturbants autant pour le public que pour l’artiste en scène. Entre les rigolos qui ont un mini flash de 5 m de portée, alors qu’ils sont à 15m de la scène, ceux qui brandissent leur appareil à bout de bras, (ceux qui sont derrière ont en plus l’écran du boitier) et ceux qui ont un boitier réflex qui claque assez fort pour déranger les voisins, il y a aussi les boitiers avec une lumière devant, demandez à Anne Sylvestre au Casino de Paris qui a apostrophé quelqu’un au balcon… Le respect de l’artiste et du public voudrait que les photographes aient un code de bonne conduite, de bonne éducation. Et dans ce code de bonne éducation, j’inclus le fait de publier des photos ne suscitant pas de polémiques avec l’artiste qui ne nous a rien demandé. Et qui voit parfois des images très discutables. Ou des extraits vidéos médiocres. Mais c’est pas gagné… Il y a 2 ou 3 ans un spectacle d’Yves Duteil dans une grande salle parisienne a été complètement perturbé par un public « bon enfant » qui s’est conduit comme des gamins mal élevés, on se lève pour faire sa photo (avec flash) on va au pied de la scène en dérangeant tout le monde, et après on bidouille son machin blacklberry-phone pour envoyer les photos aux copains.. PENDANT le spectacle !!!
La rentrée Leprest s’annonce chargée: deux albums d’inédits, deux bouquins… Chouette !
Il y a un des albums qui est une totale réussite, celui de Claire Elzière (et Dominic Cravic et Grégory Veux), 10 chansons inédites sur 14, sortie le 26 août… chez Saravah, le plus ancien label de chanson en activité… Les rois du slow biz, qu’on se le dise !
Celui de Jean Guidoni n’est pas dégueu non plus… bientôt chez Tacet, « le label qui a hébergé Leprest le plus longtemps » (LOL). Douze chansons inédites mises en musique par Romain Didier, avec un duo Guidoni/Juliette.
Après, il faut s’entendre sur ce que l’on appelle « inédits »: il y en a des vrais, et des faux… des chansons REELLEMENT jamais entendues, et d’autres qui ont été (brillamment) remaquillées pour l’occasion.
Ca vaut pour l’album de Guidoni, mais aussi celui de Claire Elzière (Entendez-Voir, par exemple, est la réécriture/recomposition d’un vieux truc, « Le Sourd qui fait l’aveugle »).
Ca n’enlève rien à leurs qualités respectives: non seulement les deux albums sont bons, mais en plus ils ne se feront pas concurrence, étant réalisés de façons très différentes, avec des répertoires aux ambiances radicalement opposées.