Virage à droite : rions un peu !
Le Bijou, mardi 1er avril 2014,
Paraîtrait que beaucoup de communes en France ont pris un virage à droite prononcé dimanche dernier. Paraîtrait même que Toulouse n’est plus ville rose.
Or, quelques trublions de la chanson avaient déjà depuis quelques mois concocté un spectacle « parce que la gauche n’a pas le monopole de la chanson française à message, ravivons ensemble la flamme de la chanson de droite ».
Ce quatuor revigorant se nomme « Virage à droite » et ce premier concert est le début de leur Tournée des enculés (eh oui, ils ont osé !). De là à penser que cette initiative a porté la poisse à la gauche !
Disons-le tout net : la salle du Bijou s’est avérée bien trop petite pour contenir tous ceux qui avaient envie d’être de la partie. Et comme on comprend cet engouement quand on sait que vont présider à ce programme débridé, un quartet de choc : Nathalie Miravette (Nathalie K. Morivette), Manu Galure (Manu Galladur), Steph (Stéphanie de Morano) et Nicolas Bacchus (Nicolas Sarcchus) !
Pour escorter le public qui s’installe un écran occupe le devant de la scène où s’affiche la figure d’un de Gaulle en képi de général avec cette phrase, la sienne, que les plus anciens d’entre nous connaissent bien : « La Réforme oui, la chienlit, non ! » En fond sonore les musiques de campagne, Chirac, Sarkozy… Nos quatre gais lurons déboulent en chantant une parodie des Enfoirés: « Aujourd’hui on a tous les droits … » Mais la parodie s’arrête là, car ils ne changeront rien à la vingtaine de chansons qui suit… Et là, si on rit franchement au programme de Pagny (Ma liberté de penser) ou à celui de Tapie (eh oui, il a chanté !!) Réussir sa vie, à l’engouement de Sheila pour La famille, aux Cheveux longs, idées courtes d’un certain Hallyday du temps où il était beau (d’accord, question de goût !), si on s’interroge aussi sur les débuts d’un certain Jacques Brel chantant L’aventure, le rire se fait grinçant sur le meilleur de Sardou : Vendéen mon fils (une perle !), Ils ont le pétrole, J’habite en France, Femme des années 80… un florilège, je vous dis ! On vous épargne tous les titres tant il y en a… Et l’on pourrait bien s’étrangler ou vomir carrément son repas au restaurant du Bijou en entendant Il était syndiqué de Fortugé et pire (une abomination !!) La France est aux français de Claude Barzotti.
Nos quatre musiciens chanteurs, ont habillé tout ce discours de droite de leur talent de musiciens (piano, contrebasse et guitare), de leurs voix, toutes franchement belles (il faut le souligner !) mais aussi de leur jeu d’acteur. Allez, faisons appel à votre imagination : Nicolas Bacchus cravaté, sarkozisé, lunettes sur le nez (quelque chose de Lhermitte dans le Père Noël est une ordure), Nathalie Miravette en robe, veste et chaussures (si, si !) à pois, scandant sans cesse d’une voix de jeune vierge Je suis pour (Sardou, crû 76), Manu Galure, petit gilet négligemment jeté sur une chemise bleu pâle, et Steph avec sa petite veste Chanel, son collier de grosses perles au cou.
Nous avons ri, nous avons ri longtemps … le fou rire quoi !
Pour oublier la peur ?
Le rire franc, oui, vous avez raison Claude.
Mais parfois…
Certains moments trop fétides pour n’avoir pas, comme Manu Galure le signifiait sur « La France est aux Français », le cœur qui se soulève.
Et pour ceux qui n’en étaient pas, l’extraordinaire majorité quoi, ces quelques 55 secondes qui ont clôturé la soirée….
Parait-il que les absents ont toujours tort?
Il est des soirs où tout se ligue pour le confirmer!
Ces 4 somptueux-là artistiquement réunis, ont détourné de leur talent les bouffées nauséabondes d’un virage décidément bien trop prononcé pour être pris.
http://www.dailymotion.com/video/x1l898g_soiree-chanteurs-de-droite-au-bijou-de-toulouse-le-1-avril-2014_music
Halte à la désinformation ! Nathalie KM est blonde, et Miravette n’est pas blonde, on voudrait nous berlurer ? Mais ce Nicolas S, quel bel homme politique, il a tout pour être ministre des Finances…
A part à ça, je ne savais rien de la chanson de Barzotti, mais cette histoire détestable pose une question valable pour pas mal de gens, un artiste est-il l’homme de ses personnages? Quand Machin joue le rôle d’un serial killer d’enfants, on se doute bien que c’est une fiction, mais quand un chanteur « chante » un personnage, il devient ce personnage .. Est-ce bien raisonnable?
cette chanson n’est pas d’hier, mais elle revient régulièrement dans mon top ,,, en écho avec l’actu..
https://www.youtube.com/watch?v=b4Gy_uLcNqY
Plus rien ne m’étonne de la part d’un artiste réactionnaire et homophobe comme le sieur Bacchus.
A quand une reprise martiale de « Tiens, voilà du Boutin » ?
et en plus il est très bien en énarque… Sa nature profonde sans doute…
Je ne sais si j’ai bien compris, mais j’ai l’impression qu’on fait un mauvais procès à Barzotti, pour cette chanson, sortie de son contexte: une comédie musicale avec des personnages. Qu’il fait parler comme des personnages, pas comme son credo perso.
On pourrait aussi évoquer Johnny Rockfort le zonard qui viole les filles, personne n’aurait eu l’idée saugrenue d’associer Balavoine à un violeur idem pour Montand quand il chante un assassin …
Allez, vas-y Johnny, une démonstration..
https://www.youtube.com/watch?v=32NvVgszXZ4
Je suis allé voir sur la toile, d’abord le texte puis l’interprétation de cette chanson attribuée à Claude Barzotti. Et je vous suis gré de ne pas avoir billé en tête sur cette chanson reprise dans « Virage à droite ». Puante ? Oui, elle l’est, tirée de son contexte. Chantée comme ça, elle est pire que tout le bureau politique du FN réuni, que certains de ses électeurs surtout. Si elle est effectivement une pièce de la dramaturgie d’un comédie musicale qui n’a pas vu le jour (il y en a tellement), elle peut se comprendre. Il faudrait juste entendre le reste des chansons : sont-elles elles aussi accessibles sur la toile ? Merci pour vos propos équilibrés, de bon sens. J’aimerai bien connaître l’état d’esprit des Bacchus & Co sur cette chanson et savoir de la part de votre journaliste comment a-t-elle été amenée.
Chers amis lecteurs de Nos Enchanteurs, nous étions nombreux ce soir là à ne pas connaître l’ »histoire » de cette chanson de Claude Barzotti et à avoir vécu un vrai choc en l’entendant sans aucune forme d’introduction ! … comme vous, je suis allée voir sur la toile et notre ami Michel a bien voulu ajouter ce chapeau tout à fait nécessaire. Sous ma plume il n’y a donc pas eu de « procès » … j’ai seulement exprimé exactement mon ressenti de spectatrice.
Je n’ai évidemment pas listé l’ensemble des chansons qui étaient – je le répète et le souligne- théâtralisées ce soir là. On ne peut donc traiter cet ensemble de chansons au premier degré et le considérer comme une illustration sensée et objective (si toutefois on peut employer ce mot quand on parle d’un spectacle!) des chansons d’inspiration « de droite » .
Enfin , la soirée s’est achevée avec un jeu concours (bidon évidemment) où il nous fallait relier les chansons à leurs interprètes. J’étais à une table d’amis …je n’ai pas entendu tous les
commentaires. Peut-être y en a t-il ?
Je termine en vous suggérant de joindre les instigateurs de cette soirée burlesque pour plus de précisions. Il est assez facile de trouver leur contact.
Pardon d’avoir tardé à répondre … j’étais à mes occupations de diffuseur…entre autres !
Merci à tous de votre fidélité à notre travail pour l’Autre Chanson !