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Benoît Paradis Trio, le Québec à la bonne franquette

BEN_PARADIS1Le Bijou, Toulouse, mardi 11 mars 2014

 

C’est lui qui le dit, Benoît Paradis (pas sûr qu’il le gagne le paradis, avec ce registre pas vraiment « comme il faut » !) : il aligne des « chansonnettes à la bonne franquette ».

En ouverture du concert, le joyeux luron, lunettes sur le bout du nez, cheveux en broussailles, la cravate de travers, grimpe sur le dossier de sa chaise rouge pour chanter en équilibre précaire. La chemise blanche ne tardera pas à sortir du pantalon tellement il se déchaîne ! Pendant tout le concert, il mène la danse sur un rythme effréné : percussions, guitare, trombone et trompette. Il passe de l’un à l’autre, parfois l’un avec l’autre, avec une aisance époustouflante. Ses deux acolytes, très chic, très « sages » (Chantal Morin au piano et Benoît Coulombe à la contrebasse) se contentent de l’accompagner avec une justesse imparable, de guetter chacune de ses facéties, sans cesser d’en sourire.

Cette chanson là flirte délibérément avec le jazz, surtout quand le chanteur se lance dans le scat. Mais souvent la musique prend le pas sur le texte dont nous ne comprenons pas tout de ce côté-ci de l’atlantique, avec cet accent québécois qui surajoute à la drôlerie.

Pour autant nous faisons vite connaissance avec le propos décalé, avec cette façon de rire de ce qui fait mal dans cette vie. L’influence de Boris Vian est assumé pleinement, dans la forme comme dans le fond, comme le souligne l’adaptation de Je bois qui devient Je fume.

Benoît Paradis campe un personnage de looser, un gars malchanceux, un gars « un peu bas de plafond » qui nous fait tellement rire dans Camping. Il peut même virer à la grossièreté : « j’ai aimé une seule fois, il a fallu que j’tombe sur toi. » Bien sûr, l’amour est l’imparable cible, comme chaque fois. Que l’on en juge : « Si tu veux qu’on t’écoute, faut qu’ça parle de cul ton affaire » (peut-être pas totalement faux, non ?) ou bien « Il cherchait une femme comme on cherche une bouée… un p’tit animal qui ferait s’effacer tout le mal. » Mais on devine pourtant que tout n’est pas vraiment fichu, même dans la séparation, éclairée par une note de tendresse, « quelques miettes de bonheur traînent sur le napperon bleu » ou cette valse qui console un peu, « faisons notre lit dans un drapeau blanc ».

Enfin, pour éviter de sombrer dans la déprime, une seule solution : Lâche pas la patate ! On peut aussi se délecter des chansons des anciens, comme Tu te lèveras tôt, cette superbe chanson de Félix Leclerc offerte en rappel : « Tu toucheras terre/ La mer porteuse d’îles / Tu verras les bateaux… C’est ton pays. »

Le site de Benoit Paradis trio c’est ici.

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2 Réponses à Benoît Paradis Trio, le Québec à la bonne franquette

  1. Norbert Gabriel 13 mars 2014 à 12 h 35 min

    Découvert à Only French en 2012, excellent moment, et le charme de la pianiste, en plus de son talent de musicienne est un atout appréciable… Ce trio prend un plaisir extrême en scène, et c’est bien partagé par le public…

    Répondre
  2. Patrick Engel 13 mars 2014 à 12 h 59 min

    Vu sur scène lors de son dernier passage aux Trois Baudets, et tombé bien évidemment sous le charme loufoque de l’époustouflant bonhomme… Décidément, une bonne cuvée québecoise ces derniers jours sur Nos Enchanteurs !

    Répondre

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