Mélina Mercouri, vingt ans après…

Mélina Mercouri (photo DR)

D’elle on retient plusieurs vies qui, au final, n’en font qu’une. Une vie d’actrice, que ce soit au théâtre, au cinéma ou à la télévision. Une vie de chanteuse. Une vie d’exilée. Une vie politique aussi. Nous l’avions à peine découverte au cinéma que, déjà, elle y chantait. Ce fut Les enfants du Pyrée dans Jamais le dimanche, de Jules Dassin, film par lequel elle décrocha le prix d’interprétation à Cannes. Elle était grecque. Elle sera déchue de sa nationalité (et ses biens confisqués) après le putsch des colonels en 1967. « Je suis née grecque, je mourrai grecque ; eux sont nés fascistes, ils mourront fascistes » leur lanca-t-elle en guise d’accusé de réception. Elle poursuivit ses carrières d’artiste. Mais dès la chute des militaires, retourna au pays prendre part à la remise en marche de son pays souillé et meurtri par la dictature. Elle fut même ministre de la culture et des sciences dans le gouvernement socialiste d’Andréa Papandréou.

Qui de la femme engagée, de la politique, de l’actrice ou de la chanteuse reste encore dans nos mémoires ? Toutes sans doute, de manière diffuse, au gré des rediffusions télé ou d’une chanson qui parvient à nos oreilles, nous gonfle d’émotion, enflamme nos souvenirs. A l’occasion du 20e anniversaire de sa disparition (un 6 mars), l’occasion nous est donnée de la redécouvrir, elle et ses chansons. L’association « Le Chant des poètes » s’y emploie et, en collaboration avec la communauté hellénique de Paris, présente une série de spectacles en mars au Théâtre La Reine blanche (dans le 18e), avec la chanteuse, actrice et danseuse Tina Alexopoulou (voir ci-dessous une vidéo sur elle), accompagnée sur scène par le pianiste Benjamin Chatzikoubaroglou, l’accordéoniste Louis Paradis et le joueur de bouzouki (bouzoukiste ?) Periklis Malakates.

Ce spectacle musical est un hommage à Mélina Mercouri à travers sa vie et sa carrière, spectacle surtout nourrit de ses chansons, avec cependant des extraits de vidéos, notamment d’interviews. Splendide occasion de retrouver cette grande dame et de faire vivre son œuvre, de lui donner une perspective dans le temps, notamment dans l’avenir d’un pays malmené, au bord du précipice, de la banqueroute.

Jeudi 6 mars à 21 h ; dimanches 9, 16, 23 et 30 mars 2014 à 16 h. Renseignements et réservations au 01.40.05.06.96.