Jacques Higelin, ça fait du bien !
Festival Détours de Chant, Halle aux grains à Toulouse, vendredi 7 février 2014,
Voir, revoir Jacques Higelin en concert, c’est à coup sûr plonger dans l’histoire de la chanson des dernières décennies. C’est revisiter ce qu’elle a offert de plus fort et qui nous a laissé ses empreintes. Vivre cet instant à la halle au Grains à Toulouse, une salle qui vous garantit la proximité, sans écran géant, c’est un cadeau ! Le public qui a entonné un affectueux « Frère Jacques » a vécu un moment dont il se souviendra longtemps. Je veux le croire tant il y eut fusion !
Certes il nous arrive grossi (et il s’empresse d’en plaisanter !), vieilli, avec sa tignasse grise dans laquelle il plonge la main souvent dans un geste familier pour l’ébouriffer plus encore ! On serait presque attendri de découvrir cette silhouette qui arpente la scène, danse, s’agite sans cesse dans un appétit de vivre qu’il communique sans réserve.
Car dès la première chanson Viens ô ma reine, je t’emmène sur mon île au trésor, on se sent transporté, appelé. En digne héritier d’un Trenet, il chante les bonheurs simples comme celui du pêcheur au bord de l’eau, l’appel du printemps et nous rappelle que pour résister à l’asphyxie va falloir beaucoup d’énergie car la mort est toujours proche, la mort est toujours là… elle est le berceau de la vie, elle rappelle qu’il y a urgence, urgence de vivre.
Il offre ainsi au fil des chansons anciennes, celles que le public entonne avec lui (Paris New-York, Je suis un grain de poussière…), des nouvelles aussi, son Beau repaire, un bouleversant hymne à la vie, à ses rencontres, à cette succession de bons moments dont il faut se nourrir. « C’est ça qui est important dans la vie, nous dit-il, cette succession de bons moments, des brusqueries, des apaisements… »
Alors il bavarde, raconte des rencontres : les siennes. Il chante, être là, être en vie, être ensemble, et c’est pour Barbara. Chanson bouleversante et souvenir plus encore de Barbara en scène, après la scène, réfugiée dans la loge où elle lui tend un bouquet de roses pour qu’il les distribue dehors au public. Autre rencontre, celle de Sandrine Bonnaire dans un TGV, qui aboutira à leur Duo d’anges heureux, ou bien celle de deux inconnus qui se croisent en gare d’Angoulême et dont il fait une émouvante chanson.
Jacques Higelin sourit à la vie, ici, maintenant, dans l’incroyable partage avec ses cinq musiciens, dans la mélancolie du piano, comme dans les cris déchirés des guitares.
Il faut avoir assisté au long final de son concert, à ce moment chargé d’émotions où il remercie son équipe, techniciens et musiciens, mais aussi à son au revoir, visage levé vers son public…
On emporte avec soi un peu de son bonheur d’être vivant, de le chanter, et ça fait du bien !
Le site de Jacques Higelin, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de cet autre fou chantant, c’est là.
Un bienfait pour l’humanité Jacques Higelin, en toute simplicité , oui ça fait du bien .
le dernier album renoue avec la poésie et le joyeuse folie de ceux qu’Higelin nous a données dans les années 1970 (no man’s land) à 1980 ( caviar pour les autres). J’ai eu la chance et le grand plaisir d’aller à son concert au zenith de Dijon. Commencé presque sans voix (Jacques s’en est excusé) Elle est revenue petit à petit et nous avons fini debout, à danser et chanter avec lui, comme dans mes jeunes années.
Quel bonheur tu as su distiller ce soir là !!!
Merci à toi Monsieur HIGELIN pour tous les moments joyeux que j’ai vécus en t’écoutant.