Alexandre Poulin, les sentiments d’après
Alexandre Poulin, 15 janvier 2014, Les Trois baudets à Paris,
En première partie de ce concert-là, une chanteuse pop française en skaï blanc moulant, jupe ras la moule, se trémoussant sur ses chansons en yaourt, anglais niveau 6e redoublée, incapable de régler ses samples, bête comme ses pieds, affublée d’un compère guitariste et d’un écran vidéo rétro pour dupliquer une stupide chorégraphie. De l’art vide et vulgaire. Seul et dérisoire intérêt qui retient notre attention à défaut de mieux : deviner si elle porte une culotte…
C’est dire si, ensuite, on change de registre…
A le voir comme ça, devant son micro avec sa guitare, on croirait furtivement Le Forestier ou Cat Stevens d’antan… La barbe y fait pour beaucoup, mais y’a pas que ça… S’il y a du monde sur son nouvel opus discographique, il est seul, là, devant nous aux Trois Baudets. Mais Poulin est justement tout un monde à lui tout seul, lui et ses chansons peuplées de personnages et de sentiments, des pans de vies, des presque fables.
Moins d’ailleurs. Et si L’Ecrivain est toujours là, c’est sans longue intro parlée et en toute fin, en rappel. Alexandre Poulin nous chante les titres du Mouvement des marées que certes traversent des personnages, mais aussi le temps et les saisons, les voyages (dont la reprise du tube de Désireless), l’amour… Un disque et un récital délicieux qui échappent à la caricature de trop bons sentiments, d’un Lynda Lemay au masculin qu’on a pu dire et rire de lui. Là, il semble lui, sans forcer le trait, sans convoquer toute la bonté du monde, sans histoires édifiantes. Son inspiration vient de petites choses, de détails qui n’ont sont pas moins importants, de braises dans le feu, de la fonte des glaciers, des couleurs de Matisse, de la poussière sur ses bottes, de rêves en bandoulière, d’ombres et de lanternes… Poulin puise autour de lui, dans son champ de vision, fait feu de tout bois pour nourrir son amour. Nouveau répertoire plus prenant encore car sans effets de manche, sans grandes émotions si ce n’est, au quotidien, celui d’un cœur qui bat.
Dans cette belle salle où se succèdent en temps normal batteries et autres instruments amplifiés, cette voix simple servie d’une seule guitare fait étrange et généreux contraste : la chanson, ça peut être encore ça. Ça rassure, ça fait du bien.
Alexandre Poulin, Le mouvement des marées, Disques Victorie, 2013. Le site d’Alexandre Poulin, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.
Ouf, elle l’a échappé belle, son nom n’a pas été cité.
Je comprends que vous ayez ensuite passé une bonne soirée à l’écoute d’Alexandre Poulin.
Toutefois on peut avoir un indice en visitant le site des Trois Baudets… et au vu de la présentation, brève, non, je ne dis rien…
Salut Michel,
Tu dois parler de la 2ème partie ? C’est drôle, sur son Facebook elle annonçait qu’il y avait une 1ère partie à SON concert (une jeune fille qui elle chante en français), mais elle ne mentionnait même pas (l’excellent) Alexandre Poulin…
La classe jusqu’au bout !
PS : Pour ta question, je pense que la réponse est non
Une belle plume qui apprivoise les éléments pour nourrir la poésie de ses chansons , un bel humain Alexandre Poulin . Et …L’autre, oui, je l’ai vue sur une vidéo …Pas plus de 30 secondes ! Dunn …
En première partie de ton texte, Michel, j’adore ta façon de donner tous les détails qui me font me bidonner, je l’avoue sans honte. Cinq minutes de langue de pute c’est fou le bien que ça nous fait…
Mais tu nous parles de ce cher Alexandre Poulin, et là mon attention change. J’ai eu beaucoup de chance en le croisant à Barjac l’été dernier car nous avons pu échanger quelques mots à trois, avec lui et sa blonde, ignorant alors que sa prestation serait compromise par des trombes d’eau.
Pour ma part, une fois la salle aménagée en vitesse, comme j’étais au fond je n’entendais que les voix qui dans mon dos disaient très fort beaucoup de bien du festival « chansons de paroles », couvrant s’il en restait encore un peu la voix d’Alexandre.
M’en fiche. J’ai son cd. J’aime bien ce qu’il fait. Il est sensible et simple en effet. Il est souvent chez lui et souvent en France, il me semble qu’il a le succès qu’il mérite, et c’est ce qui compte.
Ça me fait plaisir pour lui.
A Eddy Bonin.
Puisque vous avez évoqué la page Facebook de Dunndotta, j’y suis allée : le duo mentionne qu’il jouera à partir de 20 h 30 après une première partie d’un quart d’heure. Sous cette mention, il y a un lien vers le site des Trois Baudets. D’un simple clic, on peut découvrir l’intégralité du programme : Jill Mauzac, Dunndotta, Alexandre Poulin. Je suis ensuite allée sur le Facebook « page officielle » d’Alexandre Poulin. Voici ce que j’y ai lu : « En concert Aux Trois Baudets de Paris ce soir 21h. » Et pas de lien vers le site des Trois Baudets. Le chanteur (ou son management) jugeait-il inutile que son public entende les artistes programmés avant lui ?
J’étais dans la salle ce soir là et tu as très bien résumé la première partie… je pense être ouvert niveau découvertes musicales mais pour le coup j’ai passé 40 minutes à regarder le groupe et personnellement ma réponse serai oui à défaut de porter un soutien gorge (c’est triste de parler de ça pour un groupe de musique)
C’était la troisième fois que je voyais Alexandre Poulin en concert et à chaque fois je ne me lasse pas de ces histoires et de ces chansons. Je ne sais pas si c’est l’accent qui fait ça mais tout ce qu’il dit parait juste… simple… une évidence… Bref je ne m’en lasse pas.