S’enticher d’Yvette Yché
« Poussières d’étoiles où étiez-vous / Avant de me donner rendez-vous / Avant le moment avant l’heure / L’heure de coloniser mon heure… » Hors une notoriété de proximité et quelques belles scènes extérieures, elle fait partie de ces nombreux inconnus de la chanson malgré la constance d’une production scénique et discographique de belle tenue. Yvette Yché chante et écrit depuis plus de vingt ans et se produit actuellement en deux répertoires distincts : celui de Barbara et le sien. De 1996 à 2001, elle sort trois albums. Et puis plus rien jusqu’en 2013 où paraît Poussières d’étoiles, occasion pour nous de faire connaissance d’une dame aux textes peaufinés, à l’interprétation attachante sur. Du bien beau travail qui va chercher sa substance dans de petites choses de la vie qui, à bien regarder, nous livrent grandes informations. Comme ces « noms que l’on barre sur un répertoire / Les noms que l’on gomme », autant de traces perdues, de furtifs repères du passé… Ou ce journal, seule façon d’à son tour voyager. Quelques portraits aussi, particulièrement bien brossés, hauts en couleurs, palette joyeuse. Celui de Louis, coiffeur-docteur (c’est bien une écriture de femme pour donner autant de vertus à son coiffeur, psy et guérisseur à la fois… « Ce serait presque un saint / S’il ne me matait pas les seins »); celui de Mimi, qui tapine aux halles ; celui d’Allain, un prénom pour une chanson, deux L pour un respectueux salut à Leprest, « éclaboussé de fragments de sa poésie. » Et cette évocation, forcément émue, de sa mère disparue un Novembre noir…
La chanson d’Yvette Yché est généreuse qui, même quand le propos ou le cadre se font plus sombres, est portée par une voix optimiste et une musique délicatement jazzy, pétillante. Certes, Yvette Yché n’invente rien à la chanson : elle contribue à la perpétuer, elle y superpose son talent et lui donne les siennes qui sont autant de poussières d’étoiles. On n’est pas loin de la définition d’indispensable.
Yvette Yché, Poussières d’étoiles, autoproduit, 2013. Le site d’Yvette Yché c’est ici.
Agréable à écouter et beaucoup d’humour dans le dernier texte.
OUI OUI mais je ne ressens aucune émotion à l’écouter…elle me fait penser à ces gentilles chanteuses de bals des années 60…Mais bon les goûts??
En effet, très bel album bien réalisé, tout en simplicité, doux, poétique et mélodieux. De bonnes vibrations pour qui est sensible à l’oeuvre de Barbara (et Leprest).
Je lui trouve un petit air canaille de Colette Renard . Elle a une belle voix, qui , avec des mots simples, se glisse en nous en toute complicité féminine , sur de jolies mélodies un peu jazzy . Merci d »avoir sortie un peu de l’ombre cette chanteuse que j’aime bien .
Un excellent disque sur des airs « jazzy », qui rompt avec les précédents, pourtant tous très bons….mais ce dernier est si différent… beaucoup d’émotion, la voix est retenue, ce qui permet d’apprécier la douceur, la tonalité de son timbre. Personnellement, c’est avec des frissons que j’ai « entendu » certains titres. Barbara est loin, sur ce CD….., c’est « TOI » en toute simplicité. Merci Yvette.