Coffre aux trésors d’Amélie, plumier de beaux crayons
C’est un travail d’archiviste, à rassembler des démos, collecter des inédits, dénicher des duos, identifier les chansons revisitées, réécouter tous les enregistrements publics et dieu sait qu’il y en a. A tout fouiller, l’oreille collée au haut-parleur, des fois qu’il y aurait assez de matière à faire un disque pas pareil, un Méli-Mélo, un disque de fans qui puisse les récompenser de leur fidélité. A quelques jours des fêtes, c’est joli cadeau que ce disque forcément hors-série, même pas en vente dans le commerce. Y piocher des bouts de scènes, des bribes de bonheur, des tenues d’Elizabeth et linges de nos mères, de p’tites flammes ici démultipliées…
A lire NosEnchanteurs, les lecteurs savent notre estime pour cette chanteuse, pour cette p’tite poésie née dans le lyonnais qui va s’accomplir désormais en terres gaëliques, entre Brocéliande et bras de mer ; ils savent nos rêves de terres Amélie, incroyables territoires où, sans rien abdiquer de nos vies et de nos combats, le bonheur prédomine. C’est dire si cette galette inattendue, ce hors-série est précieux, comme un écrin, un vide-poche où s’étaleraient d’une écriture maladroite car émue, nos notes, nos souvenirs de scènes, ses fantaisies, son piano haut perché, ses coquelicots, son porte-plume qui trempe son encre dans le vaste océan qu’est son art. Précieux comme ce duo avec Anne Sylvestre sur Les gens qui doutent (un live) ou cet autre, revisité, avec Aldebert sur Quelle heure est-il ? Rien que ces deux-là situent en partie notre Amélie dans l’horizon chanson.
Amélie les crayons, Méli-Mélo, Neômme 2013. En concert au Théâtre de Vienne ce 19 décembre 2013. Le site d’Amélie les crayons, c’est ici ; ce que nous avons déjà dit d’elle, c’est là.
C’est ce goût du bonheur malgré tout , » sans rien abdiquer de nos vies et de nos combats, » qui fait tant de bien à écouter , qui nous redonne la force et l’espoir , qui ravive cette petite flamme têtue qui nous tient debout . Et comme on est jamais si bien servis que par soi-même, j’ai mis » Méli Mélo » dans mon sabot !