Aron’C, l’album de saison
Le titre de l’album ferait bien guide pour le rude hiver qui semble nous attendre… C’est à peu près ça, Passer l’hiver c’est passer les épreuves, c’est rêver à de nouveaux printemps : « Prends garde à toi, prends garde à moi / A la justice et au combat / A la lueur aux cris du cœur / Pour que reviennent des jours meilleurs. » Tout se mélange ici, l’intime et le citoyen pris dans les rigueurs du temps ; tout est grave, ton résolument dramatique, dramaturgique, comme si on chantait les dents serrées. Les mots d’Aron’C sont précis, précieux, denses, forts, lourds de leur poids, de leur parole. Ils ont en eux l’urgence et un peu de désespoir derrière lequel, alors inespérés, se pointeraient malgré tout des jours meilleurs : « La terre va de travers même si repoussent les jasmins / Le cri du chœur des hommes est devenu assourdissant / Les révolutions grognent, je reste là en t’attendant. »
Le rock d’Aron’C est fait pour la scène, où il n’est cependant pas dit que le flot des mots, leur tumulte, leur colère, soit toujours audible en toutes salles : il faut un son qui cajole les mots, les accompagnent pleinement, prolonge les notes jusqu’à expiration. Là, privilège, nous avons tout : ces déferlantes de vers jurés crachés, cette douleur presque théâtrale, ces maux osmose qui pétrissent pareillement les sentiments et les peurs, qui restituent cette ambiance début de siècle, inquiète et patraque, curieuse et foutraque, et font surgir des mots de braise, du pure incandescence, d’amour fou et de descente aux enfers : « J’userai du temps qu’il me reste pour embrasser tous mes démons / Et dans la cendre et dans la chair dans les effluves et dans le sang / Je me suivrai jusqu’à me perdre jusqu’à me demander pardon / Pour être sûr qu’il ne me reste rien à aimer de mon vivant. » Un très bel album qui fait pont entre chanson exigeante et rock raffiné.
Aron’C, Passer l’hiver, Champ libre production, 2013. Le myspace d’Aron’C, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de ce groupe, c’est là.
Une voix sur le fil , des mots de braises, une belle et forte énergie musicale , » un cri du choeur des hommes » que l’on ressent et que l’on partage … Et c’est à écouter au coin du feu, pas avec une sono assourdissante ! …En attendant le printemps .
Très fort Aron’C ! fort en poésie, en énergie musicale, authentiques et chaleureux. Ces vagabonds de l’âme, tailleurs de route, ont réunis plusieurs générations d’amoureux de la chanson française mâtinée rock hier soir à Volvic, dans cette salle des fêtes chargée de souvenirs qu’on appelle aujourd’hui Centre culturel. Il faut les voir sur scène, mais il faut écouter les paroles de leurs chansons ciselées jusqu’à la fin avec un son « qui prolonge les notes jusqu’à expiration », mais pour cela, il ne faudrait pas que les organisateurs laissent rentrer des olibrius irrespectueux qui discutent avec un verre de bière à la main !
Juste magnifique, du début jusqu’à la dernière goutte !!!! et pour ne rien gâcher, ces deux-là sont charmants quand vous les accueillez pour un concert ….. Une seule hâte, le prochain concert et surtout le prochain album prévu pour Avril !