Niobé lance son six
Difficile d’ignorer que cet album est le sixième de l’acteur-chanteur Jean-Pierre Niobé : le maquettiste à mi-temps (l’autre mi-temps, il doit être ophtalmo) l’a écrit en très gros.
Bel album à plusieurs têtes de lecture : la politique, parfois directement, à fleur de mots, parfois sous-jacente ; l’amour et la tendresse, la rupture, la rencontre aussi ; l’introspection. Mais pas trois parties distinctes : ici tout se mêle, se confond. Election d’abord, il va de soi… mais avec l’élue de son cœur : « Le grand soir c’est quand tu veux (…) Et je voterai toujours / Pour tes seins et pour ton… » Climat de ce début de siècle aussi : « Redis-moi que nous sommes les mêmes / Les mains les pieds tout ça / Les corps sur les champs de haine / Ne s’entendent jamais là (…) Redis-moi que nous sommes les mêmes / Jéricho, Haïfa / L’histoire doit briser l’anathème / Faut se calmer les gars ! » Et le SDF de Leprest. Evoquez l’Allain et vous avez Romain (Didier), par trois fois crédité ici, dont deux comme pianiste. Lui et Christophe BellŒil qui offre à Niobé un petit joyau (J’ai marché) qu’il se permet même de chanter en duo avec lui.
Musique très typée (comme le le Maloya, musique traditionnelle de La Réunion), cuivrée, qui fanfaronne dans le gai comme dans la nostalgie. Et paroles plurielles signées tant Niobé que Jean-Yves Picq (notamment par un très beau texte sur l’Eau du ciel et la déforestation), Lionel Tua (qui avait signé l’essentiel des titres de Manifeste, le précédent album), BellŒil et Leprest déjà cités. Textes exigeants, chansons plaisantes (Redis-moi et son refrain africain pourraient faire tube si les programmateurs lisaient cette chronique), il y a bon compte, bon poids dans cette nouvelle livraison d’un artiste sincère et passionnant, trop souvent tenu à l’écart des programmations festivalières.
Niobé, N°6, Niobé/Crock’notes 2013. Le site de Niobé, c’est ici. Une vidéo d’archive filmée à Avignon en 2011 :
Et surtout, il faut les voir sur scène les Niobé ! Une énergie entrainante, une pêche revigorante, une sincérité évidente !!!
De bien belles personnes qu’on aimerait voir et entendre plus souvent !
Je confirme tout ce qui est dit plus haut !!! Il faut voir NIOBE sur scène et ne pas le laisser à l’écart des programmations festivalières ou autres… Nous l’avons fait venir, il y a tout juste une semaine à Mareuil sur Lay en Vendée. Grand spectacle dans un petit village avec plus de 150 personnes qui découvraient Niobé et en redemandaient. Pour notre part, c’est « les yeux fermés » que nous avions programmé ce nouveau spectacle (il était joué pour la 2ème fois) tant nos dernières rencontres avec le groupe, notamment dans le cadre des Chant’Appart, nous avaient convaincu de son immense talent. Je conseille à tous les organisateurs de faire d’même comme on dit ici.
Gégé,
j’en rajoute !
« N°6 »,
Niobé n’est pas
« Le Prisonnier »
de ses mots,
au contraire,
cela reste toujours,
« De l’humain dans nos affaires » …
D’Allain à l’autre,
avec un Romain…
Vini, vidi, vici,
J’y suis allé, je l’ai vu et écouté, j’étais déjà convaincu
J’eus le, c’est pas le hasard,
c’est rare… !
le 23 novembre 2013,
à Mareuil sur Lay,
vinicole terroir vendéen ,
un peu de « Folle Blanche »,
salle Othello,
sans de jeu de mots.
Niobé n’a pas chanté
« De l’humain dans nos affaires »,
mais,
dans nos « z’oreilles ,
toutes ses chansons, transpiraient cette belle humanité,
ensoleillée , cuivrée,
sur nos peaux,
dans nos paumes que nous avons échauffées,
c’était une Réunion de musique, de partage.
En première partie,
il y avait
Bab Librion,
histérion libre,
un petit vieux,
qui chante faux
avec des paroles si justes,
ce n’est pas incompatible !
Vins, vidons, vite ici !
Et très bon comédien ! Il a eu la chance de travailler à 2 reprises avec Claude Chabrol dont un où il jouait le garde du corps d’Isabelle Huppert. Sans oublier ses nombreuses interprétations théâtrales et un super mec en plus ! J’aime beaucoup l’album public à Fécamp.