Lise Martin « Les plaintes d’un Icare »
Les amants des prostituées
Sont heureux, dispos et repus
Quant à moi, mes bras sont rompus
Pour avoir étreint des nuées
C’est grâce aux astres nonpareils,
Qui tout au fond du ciel flamboient,
Que mes yeux consumés ne voient
Que des souvenirs de soleils
En vain j’ai voulu de l’espace
Trouver la fin et le milieu
Sous je ne sais quel oeil de feu
Je sens mon aile qui se casse
Et brûlé par l’amour du beau,
Je n’aurai pas l’honneur sublime
De donner mon nom à l’abîme
Qui me servira de tombeau
Lise Martin
Poème de Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 3e édition, 1868.
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