Chronique à l’endroit d’Alenvers
Pour un peu il osera nous dire que le monde lui appartient au seul prétexte qu’il tourne Alenvers ! Prudent et patient, il tente plus modestement de le remettre A l’endroit : c’est le titre de son premier album, un six titres qui, ma foi, est bien bel échantillon de son art et donne envie séance tenante d’envisager la suite, d’en entendre plus.
Lui c’est Luc Alenvers mais, même si vous mettez le disque dans l’autre sens, vous ne saurez pas son vrai blaze. Sur son site, il s’invente de possibles passés tous tumultueux. En Amazonie même où, pourchassé par des malfrats féroces, il traverse la forêt en se nourrissant de racines, de serpents et de crocodiles. Pour un peu, il nous dirait qu’il a écrit et composé On the road again ! Ce jovial et fantaisiste chanteur est un folk-singer talentueux qui n’engendre pas la mélancolie, loin s’en faut. Et s’il lui arrive de broyer du noir ce n’est que pour mieux teinter son humour.
Il y a un peu du Dutronc (celui des débuts) en ce chanteur « pour rire et pour drame » : l’énergie, l’audace et la tendresse, des propos incongrus parfois. Mais avec une musique qui va plus loin, virtuose presque, swinguante et survitaminée (écoutez son légendaire Partout un peu de nous, entre country et irlandais…), parfois empruntée à celles d’Europe de l’est notamment, ce qui est propre s’il slave. Mais pas quand il chante les courbes de son aimée, sa « fée clochette aux fesses coquettes » et son Amour flou : là, c’est du tout tendre, tout doux, et la musique épouse les formes au plus près (un peu bourré, il vous chantera aussi T’es belle mon pote mais c’est autre chose).
Auteur-compositeur-interprète, Alenvers a la plume facile, qui chatouille les mots, aime les pleins et les déliés, fait rimer cœur tendre et coriandre (ce qui est de bon goût). Et fédère une bande de musiciens (violon et violoncelle, basse et contrebasse, batterie et percussions, guitares, banjo et ukulélé, accordéon et piano…) et de choristes (les chanteuses Fleur Offwood et Crystel Galli) qu’on peut tous lui envier. A voir en concert pour découvrir le reste…
Luc Alenvers, A l’endroit…, Bec à foin Prod, 2013. Le site de Luc Alenvers, c’est ici. En concert le 25 octobre à Crépy-en-Valois, du 4 au 10 novembre en Thaïlande, le 12 de nouveau à Crépy-en-Valois, le 15 à Compiègne, le 21 à Chantilly et le 28 au Zèbre de Belleville à Paris.
Très intéressant, ce nouveau. Bienvenu à lui !
Eh ben oui, Odette. Quand vous posez un disque inconnu sur la platine et qu’immédiatement vous avez la banane, c’est plaisant. Luc Alenvers n’est pas le seul inconnu à mériter une plus large audience. J’en ai trois quatre piles sous les yeux et les oreilles et n’en viendrais jamais à bout, d’autant que ma factrice m’en livre d’autres chaque jour. Pour ces « Lancers de disques » on va essayé d’alterner des chanteurs connus et d’autres qui ne le sont pas. Pour ceux qui ne le sont pas, c’est là où partager d’un clic prend ton son sens.
Luc Alenvers, accompagné, entre autres, par Roland Romanelli à l’accordéon (20 ans aux côtés de Barbara).
A retrouver sur scène le 28 novembre au Zèbre de Belleville, Paris 11e :
http://www.weezevent.com/luc-alenvers
C’est pas mal cet Alenvers, même quand je bascule mon ordinateur pour le lire à l’endroit (c’est pas facile pour mon torticolis ). Merci pour la découverte !