Aldebert : 2e retour en enfance

Rien que le générique : Ben Mazué, Ours, Ben Ricour, Didier Wampas, Sanseverino, Jocelyne Béroard, Jacob Desvarieux, Les Yeux noirs, Zola Tempo, Bénabar, Sirius Plan, Louis Chédid, Barcella, Jérôme Daran, Claire Keim, Alexis HK, François Morel, Alizée, Carmen Maria Vega, Fred Nivard, Leeroy, Tactil Box, Archimède, Super Mamie, Sophie Tith ! La x-ième tournée des Enfoirés ? Non, les nouveaux Enfantillages d’Aldebert ! Tant de monde à se serrer dans le même disque ? On ne s’étonnera pas vraiment de la faculté d’Aldebert à fédérer ses copains, lui qui est si sympa.

Ça se sent dans ses chansons d’ailleurs, celles du chanteur pour grandes personnes qu’il est, celles pour leurs enfants aussi. Sympas, mais pas forcément sages ces chansons. C’est de l’enfance décomplexée. Quand papa maman ne sont pas là, on envoie le gros son et ça rap dur ! Quand on adopte un animal, ce n’est ni un lombric ni un hamster, c’est un dragon et ça pose problèmes (pratique tout de même pour allumer le barbecue et faire disparaître les Témoins de Jéhovah). La grand-mère, aux poils si longs (désopilant, une fois de plus, le François Morel !), pète le feu et veut reconvoler en justes noces

Par Aldebert, c’est la vie d’écolier, la vie d’un enfant tout court. Y’a un peu de tous ces gamins de bédés, les Denis la malice, Bill (sans Boule), Petit Spirou, Bart et Lisa Simpson, tous rattrapés par les gosses d’aujourd’hui surtout quand ils sont à ce point encouragés par tous ces trublions de la chanson.

Les chansons sont menés tambour battant, épousant l’air et les musiques du temps : à fond les ballons, ça peut faire surboum dans la chambre du gosse, de six à bien douze ans. Laissez faire.

A croire que les chansons ont chacune été taillées pour l’invité. Comme La Maison monde qui accueille en son sein Jocelyne Béroard : c’est créole, klezmer… paré des musiques du monde… « De Paris à Fort-de-France / De Varsovie à Kinshasa / On se rit des distances / La musique, c’est comme ça. » Comme ce Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? qui colle si bien aux préoccupations de Bénabar. Ça comme les autres.

Si vous vous demandez comment faire entrer vos enfants (ou vos petits-enfants) en chanson, il y a quelques artistes magiques. Aldebert est du lot (qui au passage donne un coup de vieux aux chansons Henri Dès). Dire qu’il est contemporain de Chantal Goya (si, si, ils viennent de la décongeler) : ce sont deux mondes à vingt-sept mille années-lumière l’un de l’autre.

Et si je dis qu’il s’agit là d’un disque pour enfants, je dois dire aussi que c’est un des plus agréables disques qu’il m’ait été donné d’écouter cette année. C’est autant un disque pour moi. D’ailleurs, je me le garde !

Aldebert, Enfantillages 2, Sony Music/Jive Epic, 2013. Le site d’Aldebert c’est ici.

Disque d’or avec 80 000 albums vendus, (le premier) Enfantillages, sorti en 2009, rassemblait déjà autour d’Aldebert une belle brochette d’artistes : Cali, Hubert-Félix Thiéfaine, Yves Jamait, Elodie Frégé, Vincent Baguian, Renan Luce, Riké, Les Ogres de Barback, Maxime Le Forestier, Amélie les crayons, Anne Sylvestre, Marcel Amont et Steve Waring.