Les Tit’Nassels, leur septième opus
C’est toujours grand plaisir de retrouver nos Tit’Nassels : ça faisait trois ans depuis leur précédent album, Même pas mal !, et le temps paraissait long. Sans rompre d’avec les précédents, ce nouvel opus semble le plus abouti. En pleine possession de leur art, nos deux amis, Sophie Signoret et Axl Mathot (que renforcent, sur Mon six coups, Aldebert, Laurent de As de Trèfle, Alex des Blaireaux, Buridane, Cristini, Romain Didier, Enzo Enzo, François Gaillard, Kent, Julien du KKC Orchestra, Alice et Fred des Ogres de Barback, Pony, Thierry Romanens et Syrano, excusez du peu !), égrènent leur raisonnable folie sur douze chansons mémorables, autant de thèmes bien explorés. D’abord notre effrénée consommation et c’est ça qui nous vaut ce Soyons fous : « Soyons cons jusqu’au bout, soyons fous jusqu’au trognon / Nos cerveaux sont disponibles et nos portefeuilles sont accessibles / Soyons cons jusqu’au bout, soyons fous jusqu’au trognon / On n’trouvera jamais le temps de faire la révolution… »
Sophie, en Femme cannibale, se prend (et ça lui va bien) pour une possible Olivia Ruiz. Sauf qu’on dévorait jadis La femme chocolat : là c’est plus délicat, tu te fais bouffer.
Sur des portées vaguement celtes mais terriblement excitantes, les deux s’étreignent en un Premier baisé. Satisfaits, on se repasse le titre pour tenter le second… Amour toujours au titre suivant où père et fils ont tous deux la même maîtresse : « C’est mon idylle / Toi ton soleil… »
Axl a beau chanter que « l’écorché vif de mes vingt ans s’est endormi en ronronnant », on constate qu’il sait encore sortir ses griffes, avec plus de discernement sans doute, privilège de l’âge. Juste pointe parfois la désillusion, comme dans Nadège, que chante Sophie : « Et sans convictions aucune / Bouteille perdue dans la lagune / Remontera-t-elle jusqu’aux urnes / Placer dans le bal des costumes / Sa petite voix… Nadège ? »
Autre pièce de choix, cette ode à la ville verte, Sainté, que les stéphanois écouteront aussi précieusement que le Saint-Etienne de Lavilliers, qui au passage rend singulier hommage à un ancien lieu de chanson (le Théâtre de poche) où débutèrent nos Tit’Nassels : « Mais c’est au p’tit théâtre qui tenait dans ma poche / 44 rue Mulatière, que je devins ton enfant / Pas la poche arrière, mais celle qui est à gauche / A l’intérieur de ma veste, celle qui se frotte au palpitant. »
Le visuel d’un disque des Tit’Nassels est toujours confié à la même plume, au même personnage blanc et sans visage d’Aurélien Durier, un peu comme l’Homme en blanc de Mesnager, comme un label signant une production discographique assez irréprochable.
Les Tit’Nassels, Soyons fous, At(h)ome/Wagram, 2013. Le site des Tit’Nassels c’est ici.
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Paroles , musique et dessin de pochette follement excitants, alors, soyons fous, achetons leur album, le 23 septembre …
7ème album et je ne connaissais pas !! Merci j’ai écouté ‘Soyons fous », j’adhère totalement !