Barjac 2013 : les Pauvres Martins chaussent leurs bottes de sept lieues
Sauvé dans Anne-Marie Panigada, Claude Fèvre
Tags: Barjac 2013, Nouvelles, Pauvres Martins
Depuis que nous les suivons ces jeunes là, depuis que nous assistons à leur conquête des prix (Prix d’écriture Claude-Nougaro, prix des Découvertes Pause Guitare, prix du public à Alors Chante), depuis que nous les voyons donner toujours d’autres couleurs à leurs interprétations, nous savons qu’ils ont une envie folle d’en découdre avec le monde de la chanson, et qu’ils y mettront de l’audace.
En même temps qu’il ajoute un quatrième larron (le batteur Pierre Ardré) le trio initial (Florent Gourault, auteur et chanteur, Lucas Lemauff, compositeur, au piano et Adrien Rodriguez à la contrebasse) se lance dans une interprétation et des arrangements plus électro, plus rock qui peuvent lui ouvrir d’autres horizons, d’autres lieux, d’autres publics. On reconnait là le parcours d’autres avant eux dans le monde de la chanson toulousaine, ou plutôt en même temps qu’eux : Manu Galure et Chouf, tous amis de surcroît.
Dans cette conquête, le rendez-vous avec Barjac revêt sans aucun doute une étape d’importance. A écouter la chaleur des applaudissements, on se dit qu’ils ont gagné leur pari, ce qui n’est jamais joué d’avance sous le chapiteau de Barjac, nous le savons bien.
Le concert débute avec un texte déclamé par Florent… Et vole la rime ! D’emblée on sait la passion de l’auteur et son goût des univers où la raison doit larguer les amarres : Déposez vos offrandes aux divinités ! Bien sûr, les maux de notre monde affleurent par instants, Pauvres de nous, on n’a plus rien… Y a plus de fric dans les hautes sphères / Les parachutes restent à terre / Lingots, dingos, font des picsous, des pieds nickelés, des rappe-tout… ou bien ceux de l’âme, et les combats qui s’ensuivent Je me divorce, chanson qui s’achève sur un long cri de Lucas. On pense alors à leur bouleversant Boxer que l’on n’entendra pas cette fois-ci.
Mais le plus souvent Florent prend de la hauteur, et c’est alors qu’il s’en remet aux Muses, qu’il chausse ses bottes de sept lieues « Pour aller voir là-bas si j’y suis / j’ai botté en touche tant mieux / Je prends l’air aujourd’hui je m’enfuis. » Alors « le bonheur est dans les détails… dans le mouvement des parois / Dans la transparence des lieux / Sous la pierre… sous la carnation des reflets, sous la peau… »
La chanson de rappel cœur à revendre offre pour finir un moment de communion avec le public qui frappe de la main sa poitrine en battements à l’unisson. C’est sûrement pour des instants comme celui-là que l’on revient à Barjac, pour se sentir partir, s’évader loin de ce monde et de ses récifs, comme le Pablo de leur chanson.
Coeur à revendre, c’est ici: http://youtu.be/oWfJwAUGvRU
et Pablo, c’est là:http://youtu.be/-ZdaK4s27Ws
J’ai plus de mal avec De la mort de Jésus, je ne crois pas que cela fasse avancer la lutte contre le sida….