Barjac 2013. Nico* : ce trac qui ruine la promesse d’un beau récital
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De Barjac on se fait tout un monde, modeste festival mais ahurissant sésame de la chanson qui peut – on l’imagine – faire ou défaire une carrière. On rêve d’y être programmé. Puis on flippe, justement, d’y être programmé, on se ronge les ongles à l’idée de se retrouver face à face avec ce public qu’on dit difficile, exigeant. Et qui l’est. Un désaveu à Barjac est sérieux handicap.
Nico* (lire : Nico étoile) est un jeune artiste qui, j’en mets ma main au feu pour l’avoir déjà vu en scène, est un excellent artiste, la graine d’un grand. Et ça, à plus forte raison après sa prestation à Barjac, ça doit être dit.
Nico*, immuable tenue qui allie le rouge et le noir, standard ou Stendhal. Un piano à queue, une contrebasse et l’artiste raide devant son micro, la posture aussi classique que le répertoire semble l’être, comme prélevé à l’ancien, en tous cas d’un autre âge que le sien. Là, sur scène, il fait gamin chantant des trucs de grandes personnes, des vers sous verre, d’une patine désormais rare, comme un « p’tit con » qui s’adresse au troisième âge, qui emprunte ses déambulateurs. Si je dis ça, c’est que Nico*, bouffé de trac, quasi terrorisé, se cherche alors une contenance et vanne le public sur son âge. C’est parfois bien vu, parfois trop, ça peut irriter.
Belle prestation ? Ben… Nico* est tendu et le restera, ruinant quelque peu son récital. Si ses musiciens font écrin, lui fait écran à son talent, non se détruit mais joue contre lui. Et les chansons se succèdent, saluées par politesse, non par enthousiasme. On sait que Nico* est en grand devenir : à défaut de tout à fait imaginer le lion qu’il sera, on voulait applaudir le lionceau qu’il est. On n’a eu qu’un chaton et une interprétation qui ne griffe nullement notre mémoire de festivalier, des histoires alors inanimées, pas habitées. Quand le public a quitté le chapiteau, ce fut avec, sur les lèvres, l’air du dernier titre interprété par Nico* en scène. Hélas pas une chanson de notre jeune lyonnais, mais d’un certain Leprest. Dommage.
Et ben !
Quand on pense qu’avec sa prestation il a vendu plus de 30 disques ce jour là, je me dis que finalement, heureusement qu’il n’a pas été meilleur, sinon il n’aurait pas eu le stock nécessaire
En tous cas, cela montre que le public de Barjac ne s’y est pas trompé, reconnaissant avant tout un artiste, un auteur-compositeur- interprète d’une qualité rare.
Et pour les images, je vous conseille la galerie de Chantal Bou-Hanna : http://chantalbouhanna.eu/index.php/2013/07/31/nico-chansons-de-parole-2013-barjac-30-juillet-2013/
Oui Michel, je suis entièrement d’accord avec toi quand tu écris : « Nico* (lire : Nico étoile) est un jeune artiste qui, j’en mets ma main au feu pour l’avoir déjà vu en scène, est un excellent artiste, la graine d’un grand. »
Un public difficile et exigeant, c’est l’épreuve de vérité, ça n’implique pas forcément un public intransigeant, les jours Ferré l’ont montré régulièrement, récemment avec le « jeune » Jérémie Bossone qui a fait un triomphe, autant que le vétéran Jacques Bertin… Et pour l’âge du public, je suggèrerais à Nico de réécouter une chanson du vieux Brassens… « le temps ne fait rien à l’affaire »… Quand le concert n’a pas été réussi, ce n’est pas forcément la faute du public qui n’a rien compris. Comprend qui veut, comprend qui peut …
… ou comprend qui vieux, vouliez-vous dire, Norbert ?…
J’ai du mal à saisir le sens et la chair de cet article, et encore moins ceux de votre commentaire qui en remet une louche dans le négativisme gratuit.
En tant que femme d’un certain âge, ayant fortement apprécié la fraicheur des jeunes artistes présents cette année à Barjac (dont le crucifié Nico*), je suis sidérée par les lignes »offertes » ci-dessus. Exagération gratuite, manque d’humour désespérant, rigidité sénile (désolée de devoir le dire !)… personnellement, j’ai goûté le sens du deuxième degré, outre le beau bouquet de mots et de sons.
C’est sans doute une affaire de goût et d’humeur. Car, au vu de votre enthousiasme aveugle et inconditionnel pour des monolithes d’un autre temps… je considère votre goût pour le kitsch poli sous une autre perpective : une explication rationnelle à votre perplexité, face à la fougue de ceux qui seront vieux, un beau jour, eux aussi… mais qui d’ici là, refusent d’aller benoitement dans le sens du poil !
Pour mon commentaire « négativiste », je trouve aussi inutile les réfléxions sur les vieux qui critiquent systématiquement les djeuns, genre c’était mieux de mon temps, que les djeuns qui n’ont pas d’autre discours que passé 40 ans on est dans la pré retraite. Et que les vieux sont forcément des séniles en déambulateurs. Je n’ai aucun a priori sur les questions d’âge, un spectacle, pour ma part, et j’en vois beaucoup, doit être habité par l’artiste, sans les facilités et blagues à deux balles sur les jeunes, les vieux ou les entre-deux …
Je ne sais pas si c’est à moi que vous vous adressez pour les monolithes d’un autre temps, mais pour ma part, dans Nos Enchanteurs, ou ailleurs, j’ai chroniqué plus de spectacles de Louis Ville, Agnès Debord, Carmen Maria Vega, Amélie les Crayons, Valérie Mischler, Elisabeth Caumont, Thierry Chazelle et Lili Cros, Céline Caussimon, qui sont des jeunes « monolithes » de moins de 50 ans, que des monolithes post septuagénaires…
On peut ajouter dans ceux qui seront à la une de mes choix à venir Jérémie Bossone, la trentaine, ou Lili Luca, et même Antoine Boyer, un guitariste de jazz de 15 ans… Que j’écoute avec le même intéret que les vieux Django, ou Crolla ou Patrick Saussois.
Aller découvrir un artiste dans son spectacle, c’est l’espoir d’un partage harmonieux entre l’artiste et son public, si d’emblée on perçoit une sorte de malaise avec des vannes douteuses, c’est celui qui est en scène qui transmet son malaise. Il arrive que le public ne soit pas « bon » j’en ai vu des spectacles avec des publics sectaires et fermés, et je fais la part des choses. En général, quand j’écoute un album, c’est avec les oreilles, je me fiche de savoir si le chanteur est un bogoss, ou si la chanteuse a un décolleté avantageux, et leur âge je m’en fous.
Et pour un spectacle, comme pour un album, j’attends qu’on m’attrape au coeur et au corps dès les premières notes, c’est mon seul critère.
Je ne sais pas non plus ce qu’il en est de « ma perplexité face à la fougue de ceux qui seront vieux et qui refusent d’aller dans le sens du poil » Etant plus près de Moustaki que de Justin Bieber pour les questions d’âge, je maintiens que l’âge ne fait rien à l’affaire. Et qu’une critique de spectacle, c’est un moment donné, pas une généralité gravée dans le marbre.
Pour le kitsch « poli » voici une tranche de scène que j’ai beaucoup relayée… http://www.youtube.com/watch?v=GNLV_kvmoNw
Mince alors, vous avez totalement dénigré la jeunesse en utilisant le nom de Justin Bri… Bieber pour représenter la jeunesse face à Moustaki, c’est quand même vache
(Attention, ceci était un trait d’humour!!!)
C’est pas faux,je suis assez dénigreur parfois … Les jeunes m’énervent parce qu’ils sont jeunes, les vieux m’énervent parce qu’ils sont vieux, ce monde devient insupportable … et alors , les jeunes qui sont vieux dans la tête, là, je sors le l’artillerie lourde, et je mets à fond les baffles un bon vieux Francis Blanche, ou Carmen Maria Vega, c’est selon … Là, je me sens très vieux tout soudain, je ne sais même pas mettre un smiley dans le texte … Quelle avanie !
Vous avez du le recevoir dans la partie « Autres » de la messagerie, mais je vous ai envoyé un petit quelque chose sur facebook m’sieur Gabriel!
Les têtes blanches se sont-elles recroquevillée quand le tout jeune Manu Galure nous balançait « j’ai vingt ans et j’vous emmerde » ? Le microcosme Barjacquien aurait-il prit à ce point de l’âge et de la distance avec l’humour et la provoc’ (talentueuse) de ces jeunes trublions ?
J’ai vu plusieurs fois Nico* sur scène, à Gourdon et au Limo, et ses prestations nous ont conduit à le programmer (ouvrez vos calepins) le 9 novembre à l’annexe à Ivry.
C’est dire la confiance que nous accordons à ce jeune talent.
Et Barjac ne fait ni ne défait les carrières ! Heureusement…
J’ai bien envie d’aller visiter Ivry le 9 novembre alors…
Je ne peux rien dire, je n’étais pas à Barjac (trop jeune qui bosse sans avoir droit à des vacances, tssss :p )
Mais je dirai, quand même…
Cette histoire d’âge, sujet d’une de ses chansons, ça ne viendrait pas de là? En avez-vous saisi les paroles? Mince, je ne l’ai entendue qu’une fois, moi, mais je me rappelle m’être dit que ça ferait grincer quelques dents, a priori, ça l’a fait! J’espère que ce n’était que ça…
J’ai eu la chance de découvrir cet artiste au limonaire, il y a peu, et quelle baffe… Je suis très exigeante aussi, sur les textes, l’interprétation, et ce petit bonhomme-là m’a bouleversée, graine de grand vous dites, graine je sais pas, grand, ça, c’est sûr! Fragile en effet, pas assez sûr de lui, des cassures, mais qui n’en a pas? Il attaque peut-être pour se défendre, maladroitement, encore un peu… J’ai eu la chance d’être tout devant, au limonaire, de tout ressentir pendant ce trop court concert, la chance aussi d’être une oreille extrêmement attentive au bon moment… Alors qu’une partie de la salle chahutait un peu et le déstabilisait aussi, (forts papotage et je m’en foutisme du concert en fond de salle) il s’en est sorti comme un chef. Il allie douceur et acidité, un peu sur le fil du rasoir… Je souhaite, j’espère, je désire ardemment qu’il récupère un peu de confiance en lui sur scène, s’il vous touche, si ses textes vous tourneboulent un peu les tripes, allez lui dire à la fin, vraiment, je crois que c’est important, même deux mots, un sourire, un encouragement, moi, la timide petite chose que je suis , je l’ai fait au limo, c’était rien, un tout petit échange, pour ensuite ramener ses mots à la maison, récupérer le cd, c’est avec de tout petits gestes comme ça qu’il arrivera petit à petit à virer ce stress et prendre confiance en lui. Ca doit valoir pour tous les artistes, sûrement… Mais la manière d’interpréter ses mots cette fois-ci m’a émue vraiment, alors, je suis allée lui dire…. Je crois en lui aussi, pas envie qu’il lâche l’affaire, je veux qu’il écrive encore, qu’il continue la scène, que vous le portiez, l’accompagniez, car égoïstement, je veux pouvoir suivre sa carrière, pour mon petit plaisir personnel Si la confiance en soi pouvait se parteger, je lui filerais un peu de la mienne qui ne sert pas à grand chose
Cette petite étoile doit briller longtemps Je crois en lui!!!!
Voila, excusez-moi, n’étant pas à Barjac, je ne devrais pas donner d’avis ici, mais… j’en crevais d’envie quand même.
Eva
juste spectatrice émotive et curieuse des oreilles et du coeur
Vous m’avez vraiment donné envie d’aller à Ivry le 9 novembre. Allez c’est dit, rendez-vous à l’Annexe,, c’est touours plein de gens fréquentables …