Barjac, lourdes attentes
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C’est un peu le Lourdes de la chanson d’auteur : on y attend des miracles (c’est vrai qu’il y en a, jamais nous n’oublierons, et ce n’est qu’un exemple, la prestation de Rémo Gary dans le cours du château il y a sept ans…), on s’y baigne à l’eau bénite, on y va en grande religion, en groupe en ligue en procession : gare à qui n’a pas encore écouté le dernier Jean-Michel Piton (l’excommunication n’est pas loin), gloire à celui qui a reçu avant tout le monde le nouveau disque de Laurent Berger (par chance, je l’ai !).
Le festival Chanson de parole de Barjac est un phénomène : il est un des rares qui peuvent se prévaloir d’être un poinçon de la chanson, là où la chanson se discute, se dispute, là où cette subdivision de la chanson de qualité se nourrit, se ressource. Presque le festival-étalon.
Pourtant, ni en terme de budget, ni en nombre de concerts, il n’est le plus grand. Mais il est aimant qui se situe au sud et nous donne le nord.
Aucune programmation n’est aussi scrutée, commentée, critiquée que celle-ci. C’est jamais assez ci, c’est toujours trop ça. Le travail de Jofroi, le patron et directeur artistique du lieu, est celui d’équilibriste et je ne l’envie pas, secoué qu’il est de vents contraires, à ménager le présent tout en préfigurant l’avenir. Que va-t-on dire cette année du final avec nos amis les Ogres de Barback ? Musique trop amplifiée, paroles à peine audibles, machinerie inutile, c’est pas d’la chanson ça, ma brave dame ! C’est pas Piton, ça n’en est pas moins un roc.
On ne parlera pas de sectarisme, non, mais la chanson dite d’auteur (comme si le reste de la chanson était sans paternité aucune) a tendance à se réfugier, frileuse qu’elle est, humiliée du quotidien, de fait interdite d’antennes, dans ses prés carrés. Et Barjac est, pour au moins une partie de son public, un village gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur.
Or, à bien regarder, la chanson ne semble pas plus que ça en danger et je ne parle ni de rap, ni de variétés, ni de ces mégas festivals au chiffre d’affaire faramineux.
Non, le nombre de jeunes artistes et de groupes, « de qualité », est très important. Qui tous, peu ou prou, trouvent leur public. Faut-il évoquer La (formidable) Rue Kétanou qui remplit des salles pléthoriques ? Ou Les Ogres de Barback, ou Tryo, ou…
C’est de la chanson, à bien l’écouter pas si éloignée que ça de celle en grâce à Barjac. Encore faut-il faire l’effort d’y prêter l’oreille, perdre ses craintes, essayer et, va-t-on savoir, l’adopter.
Certes un certain type de chanson est actuellement en perte de vitesse : une façon de chanter, d’harmoniser, d’envisager la chanson… Tout passe, tout lasse. Mais c’est loin d’être toute la chanson qui, de tous temps, a su se régénérer, se ressourcer en d’autres fleuves, en d’autres rus. La ligne du partage des eaux, du partage de la scène, passe, il me semble, encore et pour longtemps, par Barjac.
Comme chaque année ( quand nous le pouvons) c ‘est si agréable de revenir dans ce petit bourg si joli ! les bons et les belles surprises ne manquent pas !
Cette année, je reviens à partir du 28 juillet !
à très bientôt et heureux que ce festival soit un peu le grand frère d’ autres !
Afin de satisfaire toutes les demandes d’ artistes, il en faudrait d’ autres, mais comme vous le savez, la chanson que nous aimons est faut bien le reconnaitre mis en quarantaine, boudée !
Damien SAEZ ( que je n’ ai jamais entendu a poussé un coup de gueule aux francofolies de la rochelle ! c ‘est un cri qui devrait être répercuté à plus haut niveau par des artistes plus célèbres mais qui sont tout de même bien endormis ! dommage ! et l’ on taille encore le budget de la culture !
et que nos chemins se croisent cet été, ou près de ce lieu convivial ou nous pouvons nous désaltérer ! sous les platanes
j’ai eu des échos du coup de gueule de Saez, il a raison sur le point de la culture à l’économie, mais sa fin de concert en insultant les gens des Francos, c’est assez détestable, quand on est dans un festival comme les Francos, on joue collectif, ce n’est pas qu’un concert de plus dans la tournée avec son troupeau de fans venus que pour lui. Gueuler et engueuler les organisateurs parce qu’il y a le feu d’artifice du 14 Juillet, comme chaque année depuis 1985, c’est un caprice de star caractérielle .
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Comme kwa, tout le monde se fiche bien de Barjac…
Quand j’ai joué à Barjac, accompagnant Anne Vanderlove, j’avais senti ce sentiment de circuit fermé un peu pesant, même quand on est honoré d’y être convié. Je reprends et développe ce que dit Michel Kemper, la rue Ketanou rempli des salles et des stades sans footballeurs avec des chansons dont le niveau m’espante. Au hasard : « allez patron, un ordinaire…, comme moi, ordinaire… » Brel est mort trop tôt pour ne pas entendre la belle filiation! Et cette filiation fédère des foules, on peut être nombreux allant vers la qualité, çà rassure, c’est sexy, aussi !
La programmation du festival devient plus affligeante d’année en année. Quid des Joan-Pau Verdier, Catherine Ribeiro, Lény Escudero and co. Place au copinage… Rien à voir avec le début, en 1992, lorsque mon ami Jean Vasca en était le parrain !
Ceux que vous citez sont dans mon panthéon musical depuis longtemps, depuis leurs premiers albums, mais ce que j’attends d’un festival, c’est aussi d’y voir les enfants ou les petits enfants de Verdier, Escudéro, Catherine Ribeiro, dans des spectacles en co plateau, pourquoi pas?
On rejoint un autre débat sur les « fêtes à… » entre amis chanteurs mais aussi entre amis intergénérationnels. La vie continue, et la chanson aussi …
Je ne vois pas en quoi cette programmation serait affligeante. Il me semble que les artistes méritent tous le respect. En quoi Rinaldi, Emilie Cadiou, Nico-étoile, Rémy Long, Dominique Babilotte, Claude Semal, Gilbert Laffaille, Alexandre Poulin, Graeme Allwright, Daniel Hélin, Serge Utgé-Royo, Michel Boutet et les autres sont affligeants ? Les connaissez-vous au moins, sur disque comme en scène ? Pour une bonne partie d’entre eux sans doute pas. Mais voilà, le grand Dieu est Jean Vasca ! Et rien ne vaut tripette comparé à lui. Mais on ne compare pas, on vit des émotions, différentes selon les artistes. J’ai beaucoup d’estime et de respect envers Jean Vasca (que NosEnchanteurs ne chronique pas, faute de recevoir ses disques en service de presse) mais suis effrayé par la secte de ses admirateurs, par le sectarisme d’un certain public dont vous me semblez faire partie. Le plus grand respect qu’on puisse avoir envers Vasca c’est de le considérer comme un artiste, simplement un artiste, pas en faire le gourou de votre religion chanson. Depuis l’époque de Verdier, de Ribeiro, d’Escudero, la chanson nous a offert d’autres artistes : elle n’est pas figée dans une époque, dans un sanctuaire. Sortez, découvrez, ouvrez vos oreilles, appréciez si vous en êtes encore capable !
Ce public-là, cette secte, cette intolérance : c’est ça qui précipite la chanson « de paroles » à sa perte.
Non bien sur, cette programmation n ‘est pas affligeante du tout ! j’ ai soif enivrante de découvrir comme je viens de la faire à GOURDON au festival Léo FERRé… FROM et ZIEL et Audrey ANTONINI belles découvertes dont je suivrai avec attention le parcours !!!
BARJAC possède un évantail très très large de chansons, de spectacles… laissons respirer, découvrir les organisateurs « .
Ayons la tolérence de laisser évoluer paisiblement les jeunes générations !
Souvent répété, mais, BARJAC ne peut recevoir tous les reproches de la terre entière …
Chaque année, des centaines de disques doivent arriver sur le bureau de chansons de paroles !!!
Bien sur que j’ aimerais y voir VERDIER, RIBEIRO et d’autres…
IL FAUDRAIT DES DIZAINES DE FESTIVALS… Et nous devons continuer à encourager le métier… les artistes, les organisateurs …
Suggérer… apparemment à chanson de paroles, ils semblent très à l’écoute car ils n’ ont pas peur de se remettre en question et d ‘étudier des solutions pour que le festival soit ouvert et soit un grand espace de diversité !
Après, c’ est notre sensibilité qui fait que l’ on apprécie peut-être davantage certains artistes…
à Propos de Damien SAEZ ! merci à Norbert GABRIEL d’ apporter un élément de réponse !
Salut à l’ami Marc, Aurèle et les Michel E. Il y a partout et en tous temps des idées figées. Ce sont les festivals de Barjac, les rencontres Marc-Robine et autres lieux intimistes qui ouvrent les fenêtres sur le monde, tout en respectant la culture locale. L’un en offrant un panel assez vaste, l’autre permettant l’échange hors scène avec l’artiste, plus loin dans son oeuvre. J’ai noté avec intérêt l’article de Franck Halimi sur l’économie et la chanson programmée en radio. Son concept est « excellent sur la forme mais, pour résister, il faut durer et, pour cela, rien de tel que de se fédérer. FEDERER pour chanson COMMUNE, quel beau chemin ! Pour Michel Kemper, Emile Sanchis a fait un très beau travail de traduction et d’interprétation de Violetta Parra ainsi que sur Victor Jarra, à suivre.
Pourquoi « affligeante » ? Ce festival n’est pas fait que pour des têtes d’affiche et il permet de faire de bien belles découvertes. On ne peut pas vivre que dans la nostalgie du passé, de ceux que nous avons aimés pour la première fois il y a bien longtemps et que nous aimons encore. Mais si nous ne nous ouvrons pas à d’autres maintenant, quand ces chanteurs auront, hélas, disparu, que nous serons, nous, public, devenus… (vaut mieux pas trop y penser), que restera-t-il ? Au dernier festival Dimey, à Nogent, pour notre plus grand plaisir, il y a eu Tournée Générale, Chouf, Hervé Akrich, il suffit de les écouter et de ne pas se draper dans une attitude offensée. Pardon, mais je n’ai pas envie de finir « comme un vieux croûton » ! Alors, merci Jofroi, merci aux programmateurs de nos soirées et de nos festivals, merci pour votre écoute et votre courage.
Je n’irai pas à Barjac cette année. J’ai peut-être besoin de prendre un peu de distance avec la chanson pendant quelques temps. Mais je défendrai toujours Chansons de Parole pour ce que ce festival, quelles que soient les critiques, continue à offrir de salutaire dans un monde où l’artiste doit s’effacer devant les lois du marché. Barjac est une oasis.
Pour le reste, je n’ai rien à ajouter au commentaire de Michel Kemper qui résume en tous points mon opinion.