La « Nuit Léo-Ferré » de Vierzon
C’est déjà une habitude, presque une tradition que cette Nuit à Ferré dédiée qui, invariablement, débouche sur la date anniversaire de son trépas. Le millésime tout rond de cette année (vingt ans déjà…) ne devrait pas changer l’esprit de cette manifestation, tout juste braquer un peu plus les regards, faire qu’on en cause un peu plus…
C’est à Vierzon, « Chez Ber » (lire encadré ci-dessous).
Alain Meilland, l’acteur, le chanteur (que vous connaissez aussi pour avoir été jadis un des créateurs du Printemps de Bourges) est déjà venu ici, il y a deux ans, lors de la première Nuit, à y lire des textes rares. Meilland a créé « Léo de Hurlevent » qu’il a tourné à Bourges et dans ce département qui lui est Cher. Là, il revient à Vierzon pour deux interventions : « Le mot, voilà l’ennemi », autre texte rare de Ferré paru en 1970 dans la revue La Rue ; et « Ne chantez pas la mort », hommage à son pote Léo. Meilland engagera aussi un dialogue très libre avec le public, évoquant tant sa rencontre avec Léo Ferré que toutes leurs années de complicité, puis dédicacera son livre-cédé Léo de Hurlevent.
Meilland ne sera pas seul pour nous chanter Ferré. C’est même un plateau d’exception qui sera réuni pour fêter l’anar monégasque. Alain Meilland, Christiane Courvoisier, Michel Hermon et Philippe Guillard, rien que ça, à savoir parmi les meilleurs interprètes qui soient de Léo Ferré ! Occasion rare, lieu magique, moment unique, les ingrédients sont tous réunis pour faire de cette soirée un morceau de pure anthologie.
La soirée en détail :
Alain Meilland, « Ne chantez pas la mort » : dialogue imaginaire avec celui qui, il y a tout juste vingt ans, à la date ironique du 14 juillet, s’en alla retrouver celle qui « Avec sa faux des quatre saisons / Et du crêpe dans son peignoir / Sur ses échasses de béton / Dans les faubourgs du désespoir / Elle meurt sa mort, la mort elle meurt. »
Christiane Courvoisier « chante Ludwig » : « Ludwig n’est pas un texte dit au hasard de l’interprétation sur une musique, c’est un texte poétique profondément imbriqué dans la structure musicale de l’ouverture d’Egmon de Beethoven. C’est mon fil rouge, l’entrée dans l’univers poétique et musical de Léo… et une affirmation aussi de ce qu’il est, j’en suis sûre ! »
Michel Hermon, « Compagnons d’enfer » : de sa voix inimitable, Hermon chante Léo Ferré et trois des poètes qu’il a mis en musique : Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud et Paul Verlaine.
Philippe Guillard qui, lui-aussi, revisite Ferré. Un récital semble-t-il chaudement recommandé par Marie-Christine Ferré… Par NosEnchanteurs aussi (lire ici ce que nous en avions dit). Il est possible que Guillard mêle aux chansons de Léo les siennes, posant ses propres vers sur la voie Ferré…
La soirée se terminera par un bal, « La guinche » animé par les deux musiciens de Guillard : Rudy Guillard et Christophe Barennes.
3e Nuit-soirée Léo-Ferré, de 16 h 30 à 2 h, « Chez Ber » 10-12 rue des Pillots à Vierzon. Tél. 02 48 75 32 25. www.crazycatsclub.fr
En vidéo, Michel Hermon, « Ni dieu ni maître » : http://www.dailymotion.com/video/xu5lrh
Les quatre de gauche (!) sur la photo, n’y voyez pas d’allusion politique, quatre disparus… enfin presque… si ce n’est pas le cas, c’est bien imité…
Une belle photo de famille , et oui, parmi les quatre de gauche, trois d’entre eux ont passé l’arme à gauche, et l’autre à droite !