Pourchères 2013 : Sous Sourigues, le pur talent
Samedi 29 juin 2013,
Comment vous dire Sourigues, comment tenter de vous restituer un tel bonhomme ? Il a la plus parfaite diction de toute la Gascogne, Cyrano au nez creux, à la verve haute, intarissable débit qui ruine définitivement la chanson-titre de son dernier album, « (je suis) Sec », en panne, dit-il, de carburant. Car l’homme, le pitre, le chanteur, l’acteur, carbure comme pas deux : c’est ni du diesel ni du GPL, non, seulement du talent des plus raffiné. Cause à la météo, le public s’est amassé dans la demeure des hôtesses ; cause à ce qu’il fait frisquet, on a tous fait large provision de vins chauds. C’est dire si tous sommes émoustillés, prêts et prompts à recevoir ce phénomène de scène, en tous points excellent. A rire comme jamais de ses mots malicieux, ingénieux. Aussi vrai que « tout cul de poule pond », tout spectateur ne peut qu’aimer Sourigues, l’aimer farouchement, sans aucune retenue : les mots, les bons mots lui pissent du bras, lui pissent du nez. Il n’est pas humoriste au sens qu’on donne à ces minables censés nous faire rire : lui sait ce qu’humour veut dire, il excelle en ce genre. Il est aussi chanteur, toujours à culbuter les mots, à leur faire rendre gorge, à les essorer, à les en rendre Sec, tant qu’il n’a « plus rien à moudre / je suis pauvre en grains » nougaronne-t-il sans qu’on le croit tout à fait.
Y’a osmose vraiment entre le chanteur, ses musiciens et le public aux (plumes d’) anges, ravit de tant de brio, de pets de l’esprit : « Ils sont bons, ce soir, c’est limite trop facile » constate Sourigues. Alors, avec tact, il prend des gants, deux boules de cuir, pour une java aux poings très au point, chanson qui prête à contusion.
Deux heures durant, plus même, l’Alain, le gascon, le mousquetaire de la distribution, fait son show, très chaud, brûlant et généreux. Au terme duquel le public est debout. On prolongerait bien toute la nuit : la bête est devant nous qu’on désire garder à nous, jalousement, amoureusement, d’une passion nouvelle et sans limite. Sourigues est un doué, un grand, un géant, immense artiste de scène. Désormais, on le saura.
Le site d’Alain Sourigues, c’est ici.
Oui, Pourchères, c’était magique !
Chapeau Michel, pour rendre aussi palpable juste avec tes mots l’ambiance des lieux, la personnalité et le talent des artistes, dont l’incroyable Sourigues …
Jo