Xavier Besse, nouveau venu dans nos préférences chanson
Pour les bédéphiles dont je suis, il est comme l’incroyable sosie du dessinateur Daniel Goossens, physique d’éternel Grand Duduche à la Cabu ; pour les amateurs de chanson dont je suis aussi, il a le style et le timbre de Jean-Luc Schwartz, la diction aussi, précise, précieuse. Tant qu’on croirait presque son nouveau disque. Ben non, il s’agit du premier album de Xavier Besse, un optimiste qui d’emblée déclare que Tout va très beau ! Tout est de lui sauf deux emprunts qui témoignent de son bon goût : La petite balle perdue de Bernard Joyet et Je t’attendais ainsi qu’on attend les navires de René-Guy Cadou et Michèle Bernard. Il suffit d’ailleurs de lire les remerciements (à Gérard Morel, Coline Malice, Laurent Berger, Frédéric Bobin, Henri Courseaux…) pour savoir à quelle famille il se rattache. Bienvenue donc à Xavier Besse ! Arrivé à la chanson par des reprises de Brassens et de Louki, puis pianiste d’abord de la québécoise Julie Lalande avant de l’être pour la française Michèle Enée, il se lance un beau jour dans « la grande aventure de l’ACI. » Un premier LP en 2007 puis, le temps de mûrir l’envie, de tourner sept fois sa plume dans l’encrier, cet album tout beau, tout neuf, soucieux d’exigence.
On sent nettement dans la forme de l’écriture, dans la restitution aussi, l’influence de Michèle Bernard : c’est une chanson aussi sensible, aussi intelligence, qui observe le monde autant que soi. Ses mots alternent le grave et l’espiègle, baignés qu’ils sont d’une sorte de mélancolie agréable, légère, même quand le sujet aborde les tristesses de ce monde : « Tout va très bien dirait Voltaire / S’il était encore parmi nous / Dommage qu’on ait la misère / Qui s’affiche près de chez nous. » La révolte n’est jamais loin de ses rimes : « A quoi ça rime à quoi ça sert / De marcher si tôt dans l’ornière / D’une école qui nous apprend / A vivre raisonnablement… »
Piano et cordes accompagnent son chant délicieux, onctueux, parfois en suspension, avec la tentation du lyrisme. C’est infiniment beau, les mots sont justes dans lesquels on ne peut que se retrouver, qui suscitent durant l’écoute de belles images, comme quand on se fait son ciné. C’est ça qu’on attend de la chanson.
Xavier Besse, Tout va très beau, autoproduit, 2013. Le myspace de Xavier Besse, c’est ici.
Oh ce que j’aime à la fois ce que je viens d’écouter (le piano qui escorte les mots si paisiblement pour mieux les souligner, la voix aussi ) et ta plume, Michel, qui s’est faite aérienne pour cette découverte. Merci ! Suis touchée ! Et j’ai hâte de voir en scène Xavier Besse… j’aimerais avoir à en faire la chronique…
Xavier, comme tant d’autres, est à encourager afin qu’il évolue tranquillement dans cet espace bien fleuri de la chanson ! Bravo Michel de lui offrir cette place !
Encore une très belle découverte ! et aussi une belle interprétation de « La petite balle perdue » de Bernard Joyet, le duo avec Gérard Morel, « Brève rencontre » et… et… « Tout va très beau » à l’écoute de Xavier Besse ! encore un à mettre sur la liste, faudra que j’agrandisse ma discothèque !!!