Fête de l’Huma31 : Les Grandes Bouches et El Comunero lancent le bal républicain
Fête de l’Humanité 31, Toulouse, 2 juin 2013,
Il est 12 h 30, sous le chapiteau des débats, quand s’ouvre le bal, avec une valse bien entendu ! Pour ce bal singulier, pour ce concert seulement, sur cette fête de l’Humanité, Anne-Laure (percussions, chant), Rémi (guitare, chant) et Philippe (contrebasse, chant) ont invité trois autres musiciens : Grégory (accordéon) Tomas (chant, guitare, djembé) et Pierre (clarinette… remarquable !!) ; les deux derniers participent au projet d’El Comunero qui reprend et adapte les chants de lutte de la République espagnole, tant il est évident qu’à Toulouse l’Espagne pousse un peu sa corne. Et c’est une évidence ici et maintenant sur ce site.
Pourtant, pas vraiment l’heure d’aller danser, avouons, aussi le public est plutôt timide au départ. Peu à peu il osera écarter la toile de l’entrée et pour finir les chœurs fuseront sur La Carmagnole revisitée par les Grandes Bouches qui se plaisent à poursuivre l’Histoire… La commune, Mai 68, et celle qui reste à venir car ils veulent y croire tous ceux qui sont là ! Je me réjouis en observant le mélange des générations ici rassemblées, m’attardant à la petite fleur rouge discrètement piquée dans une chevelure brune, juste au-dessus de l’oreille gauche… Alors on écoute avec émotion la chanson de Moustaki, qui vient de se faire la belle… Vous savez bien, celle que l’on ne nomme pas, « celle que l’on matraque, que l’on poursuit, que l’on traque : la révolution permanente. »
Pour l’occasion donc, se marient les chansons de l’album des Grandes Bouches, comme Le Boulot (hé bien sachez, y en a pas) ou les Menteurs (devinez de qui il peut bien être question !), 2 Goche (mais pas trop), l’actualité offrant généreusement des dédicaces très spéciales, aux reprises d’El Comunero, comme Santa Barbara et la révolte des Asturies, ou la célèbre Ay, Carmela (le duo de comédiens espagnols, victime du franquisme, du film de Carlos Saura, reste un vivant symbole, grâce surtout à cette chanson) ou L’Estaca (1), du catalan Lluis Llach dont je ne résiste pas à traduire le début :
Grand-père Siset en parlait ainsi
De bon matin sous le porche
Tandis qu’attendant le soleil
On regardait passer les chariots
Siset, ne vois tu pas le pieu
Où nous sommes tous ligotés ?
Et maintenant qu’un timide soleil veut bien rejoindre la Fête, je vous invite à valser tout en chantant, comme vous l’auriez fait sûrement tout à l’heure : Segur que tomba, tomba, tomba !!!
Le site d’El Comunero, c’est ici ; le site des Grandes Bouches, c’est là. (1) Ci-dessous en vidéo, par Lluis Llach, pour le plaisir d’encore et toujours l’entendre… http://www.dailymotion.com/video/xcc1m0
» Grand père Siset ne dit plus rien
Un mauvais vent l’a emporté,
Lui seul sait vers quel lieu
Et moi je reste sous le porche .
Et quand passent d’autres gens
Je lève la tête pour chanter
Le dernier chant de Siset
Le dernier qu’il m’a appris . »
Quand on écoute ça, et » Les Grandes Bouches », oui, ça donne bien envie de chanter et danser au » Bal républicain » . Et ça ranime les souvenirs d’autres bals, d’autres fêtes de l’huma, où j’allais tous les ans avec mes parents , et l’on dansait et l’on chantait , après les discours de Thorez, Duclos, ou Waldeck Rocher, auxquels je ne comprenais pas grand chose il faut bien dire, mais quand tout le monde se levait pour chanter « L’ Internationale », c’était grandiose, et ça a nourri mes gènes révolutionnaires .
» Ségur que tomba, tomba, tomba!!! » …