Paroles et Musiques 2013 : La rue plus vaste qu’un boulevard
Boulevard des airs + La Rue Kétanou, 30 mai au Palais des spectacles à Saint-Etienne.
La Rue Kétanou fait partie de ces chouchous du festival stéphanois qui les a vu grandir en audience au fil des années, depuis leur naissance, langes et premiers biberons, canettes et litrons. Ce festival, qu’on sait fidèle dans ses amitiés, ne pouvait louper leur retour après quelque temps, finalement peu, de retrait. Florent Vintrigner, Olivier Leite et Mourad Musset étaient donc hier au soir sur la scène du Palais des spectacles, déjà bien chauffée par Boulevard des airs, aide certes superflue qui permet cependant un démarrage au quart de tour. Dans la rue, tout de suite !
Que vous dire que vous ne sachiez déjà, que vous étiez hier stéphanois ou que vous les ayez déjà applaudi, ici et là ? La ferveur du public, entière, sincère. L’adhésion à des mots simples, une chanson populaire au noble sens du terme, ni vulgaire ni raffinée, mémorisable sur l’instant, qu’on se plait à chanter à tue-tête avec son voisin, avec sa copine. Une guinguette fraternelle qui caravane des mots de bon sens. Et d’abord d’amitié. S’ils électrisent l’assemblée c’est par grand renfort d’acoustique : eux sont l’exact contraire de -M-, en concert la veille en ce même festival : Chédid est l’élaboré, eux sont l’épure ; lui serait le châtelain qu’ils seraient les va-nu-pieds, les SDF, à chanter sous les ponts, à nouer fraternité avec le premier venu.
« Je donne carte blanche à mes rêves… » C’est fou ce qu’on apprend de la chanson en écoutant ces trois-là, de cet art modeste et nécessaire, de cette transmission, de cet outil qui peut indistinctement vous faire la cour, vous faire l’amour et présider à la révolte, bouleverser un monde. C’est engageant autant qu’engagé : « Les dessous de table / C’est l’envers du décor / C’est le fond de la cave / L’argent vaut de l’or / Et les promesses que dalle. » Nous sommes dans une chanson de partage, pareille à celle de Maxime Le Forestier ou Graeme Allwright à leur époque, aussi nécessaire : « Alors reprenons la route / Sans revenir sur nos pas / Puisqu’on nous appelle / Puisqu’on nous montre du doigt. » Ils étaient bien trois, quatre mille hier, à bouger, à danser sur ces trois-là, à faire vagues humaines. A vivre intensément cette chanson-là. Ça ne peut que nous rassurer, si tant est que nous pensions que la chanson bat de l’aile : au détour d’une chanson-hommage à une amie disparue, ils se la sont imaginée fumant un pétard avec Bashung, Moustaki, Ferrat et l’ami Leprest. Pile leurs références, notre culture commune.
Lee site de La Rue Kétanou, c’est ici ; celui de Boulevard des airs, c’est là.
Et merci pour le rappel de : »LA RUE KETANOU EN CONCERT A LA PUCE A L’OREILLE. » à Riom .Il y avait moins de monde, mais une ambiance tout aussi chaleureuse !
J’aimerais bien les voir sur scène, l’ambiance me rappelle un peu les concerts de Pigalle ou Négresses Vertes et bien d’autres encore… Comme quoi, n’en déplaise à Antoine, l’accordéon vaut bien la clarinette…:-)