La belle surprise Anastasia
Belle parleuse que cette Anastasia, jolie chanteuse aussi. Mais « J’aime pas les chansons / J’aime pas les chanteurs. » De fait elle chante. Et enchante. D’emblée, elle suggère une filiation. Ah ! c’est qui ? Vous l’avez au bout des lèvres, mais… On vous aide. Il y a des phrases entamées, jetées, assenées, syncopées, qu’on dirait du Batlik. Qui du reste n’est pas pour rien dans ce premier disque, producteur qu’il est de cette pépite. Vous viendra aussi l’idée, si vous connaissez (vous auriez tort de ne pas connaître soit-dit entre nous), de Buridane, cette lyonnaise qui vient de débouler sur la scène avec son solide Pas fragile.
A bien écouter, l’adn d’Anastasia est faite de grandes références et de petites choses, des trucs modernes, des choses anciennes, avec la voix d’une blueswomen d’Amérique, au groove singulier, dans une cave enfumée aux alcools prohibés, peuplées des deux tropiques, là où la guitare est reine, à Rio comme à Kingston.
La voix/voie est étroite pour qui veut faire chanteuse. Souvent les timbres se copient, les identiques productions accouchent des mêmes chansons plaisantes et navrantes à la fois. Il faut du caractère pour sortir du lot, pour accrocher l’oreille, la surprendre, la retenir. La scotcher. Anastasia est taillée de ce bois-là. Elle sait être bonne chanteuse dans le cadre discipliné d’un groupe (lire encadré) mais se révèle vraiment quand elle s’en affranchi, qu’elle libère le feu bouillonnant qui est en elle, qui bave et qui lave, agréable volcan qui fera de nos oreilles le Vésuve et l’Etna. C’est vraiment à écouter. Pour l’adopter de suite, il va de soi.
Anastasia, Beau parleur, A brûle pourpoint/Musicast (2013)
Le site des Dessous de la vie, c’est ici.
Pour écouter la belle Anastasia:
en enregistrement de Beau Parleur (Orchidée):
http://youtu.be/b5X_lMV4CnM
et avec les Dessous de la Vie au Printemps de Bourges (Astor):
http://youtu.be/-z6kxJ2wNp4
Quel talent ! Elle joue aussi de l’accordéon à merveille…