Saignelégier 2013 : cette Médaille d’or si populaire (1)

Les lauréats de l’an passé. Qui succéderont en 2013 à Zedrus (en chemise blanche sur la photo), à Chouf et à Guillo. ? (photo DR)

Vendredi 26 avril, Saignelégier (Suisse),

Maisons dodues, pansues, cossues, rassurantes. Jura suisse, pas très loin de la frontière d’avec l’autre, français. Deux mille âmes pas plus et tous ce soir au café, si ce n’est pas l’un c’est dans l’autre : il y en trois ici. Ce soir, les musiciens et chanteurs y déambulent, vont se montrer, faire les intéressants, pulvériser l’audimat. Ils sont quatorze à affronter les suffrages d’un jury réputé inflexible et du public qui ne l’est pas moins, demain. Quatorze. Ils devaient être quinze mais l’ami parisien Gilles Roucaute est resté sur sa Capitale, problèmes familiaux : on pense à lui, avec tendresse. Ce soir, nous sommes au café du Soleil, un peu l’épicentre du Concours, comme son QG. La météo annonce en vain la neige demain. Ce gros café fait resto. Hôtel aussi. Artistes, jurés, organisateurs : tout le monde y est logé. La nuit est bien entamée. Pas d’isolation sonore qui vaille, chaque formation fait le beau, fait ses décibels. J’ai beau être membre du jury, je cuve une sciatique à l’étage, rien que de la douleur dans la peau, dans le pieu. Le pré-concert, l’épate me viennent d’en bas, par amples bribes. C’est parfois harmonieux, d’indicible beauté, parfois brute de forme, pas raffiné. Ce que chacun joue ce soir en public sera différent de demain : c’est le règlement qui veut ça. Là, on capitalise, on comptabilise. C’est que cette Médaille d’or de Saignelégier a gagné en popularité. Auparavant ce n’étaient qu’artistes romands qui concourraient. Plus de la moitié des postulants (en fait, 9 sur 15) désormais de l’Hexagone voisin. Et si c’est pas de là, c’est de Belgique. Le concours est doté, bien doté. Mais y’a pas que ça, c’est une question d’ambiance. C’est une grande famille qui vous reçoit, tradition rurale, franc parlé, sourire qui ne triche pas. Y’a le recevoir, le manger, le boire. C’est sympa et chaleureux bien au-delà des mots. Devant tant de savoir-vivre, on ne leur fausse pas compagnie comme ça : j’ai dû les estomaquer, les scier avec ma sciatique, ça restera dans leurs annales.

Le jury est très resserré : cinq membres pas plus. Dont le lauréat de l’an passé qui, ipso facto, en devient le président. Damien Zedrus, donc. Les autres jurés sont Céline Magain, de la Biennale de la chanson de Bruxelles, et Thomas Loosli, de l’Espace culturel du Soleil à Saignelégier. Ainsi que Laetitia Joly, de la Maison pour tous de Beaucourt, en France. Et la personne alitée que je suis, au titre de NosEnchanteurs. A nous deux, nous sommes l’Hexagone, le bon goût français. Va falloir assurer, redonnez-moi de la morphine ! Demain il fera jour. Quatorze concurrents une bonne partie de l’aprème, un quart d’heure chacun. On en garde six et rebelote. Puis le jury. On vous en reparle dès demain, le palmarès à la clef.

Les quatorze artistes en lice aujourd’hui sont : Charlie Tango (F), Félicien (F), Iaross (F), JB Notché (F), Je rigole (F), Jules & Jo (B), Loraine Félix (CH), Nalé (CH), Pamplemousse (CH), Pierrot Panse (F), Rimo (F), Rodrigue (F), Romain Banzai (CH) et Yvan Marc (F).