Carla Bruni : le bide malgré tout
Son précédent album, elle en avait fait cadeau à chacun des ministres, au sortir d’un conseil. Belle pub que celle de voir nos dirigeants rejoindre leur voiture avec chauffeur parés de leurs dossiers et du précieux disque de Carla Bruni.
Cette fois-ci, avec tous les médias dans sa poche, on l’a vu se déchainer, de chaine en chaine, de Raymond en Pingouin, de journaux en magazines avec, toujours, les mêmes explications, les répliques identiques qu’un conseiller en communication avait dû lui faire apprendre par cœur.
Du Carla Bruni jusqu’à la nausée. Et ça marche ! « Le quatrième album de Carla Bruni, Little french songs, publié le 1er avril, est entré directement à la 2e place du top album, avec environ 23.000 exemplaires vendus en une semaine, a annoncé mardi sa maison de disques Barclay (Universal) à l’AFP. » Remarquez que, pour le précédent, sa maison de disques d’alors, Naïve, s’était emmêlé les pinceaux dans les chiffres de ventes, annonçant – comme par hasard – un score autrement supérieur à la réalité comptable.
Mais prenez votre calculette et constatez que les ratios sont impitoyables : vu le temps d’antenne qui fut consacré la semaine passée à la Bruni divisé par le nombre de copies écoulées, il est évident que ce disque est à nouveau un bide, qui plus est un fameux. Que la femme au Raymond rame, que ses p’tites chansonnettes à deux sous ne passionnent pas les foules, hors les militants il va de soi.
« Mon Raymond il a tout bon / C’est d’la valeur authentique / Pour franchir les rubiconds / On peut pas dire qu’il hésite ! / Mon Raymond il est canon / C’est de la bombe atomique / Quand il déboule nom de nom / L’air en devient électrique » : nous sommes au degré zéro de la chanson ! Car rien ne passionne sur ce disque. Ni sa déclaration d’amour au plus célèbre mis en examen de l’Hexagone ni sa détestation des pingouins à laquelle elle associerait bien Hollande. Ni ses Keith et Anita ni sa Dolce Francia. Elle ne serait la sulfureuse ex-première dame qu’aucune major ne l’aurait signé. Pour recevoir au quotidien des disques en service de presse, je peux vous dire qu’il en existe des talents, c’est certain. La plupart d’entre eux s’autoproduisent faute de mieux. Et que ce disque-là, ce Little french songs, ne vaut pas tripette. C’est pourtant lui la tête de gondole.
Carla Bruni, Little french songs, 2013, Barclay/Universal. Le site de Carla Bruni, c’est ici.
Peut-être était-ce une tentative de reconversion du côté des « chansonniers » ? ceux de Montmartre, pas ceux du Québec. Et là, il y a encore du boulot.. Etonnant que quelqu’un qui avait une écriture plutôt fine, se commette dans ces pochades d’une niaiserie affligeante … Si encore cétait cruel et vitriolé, façon Pierre Doris. Et on peut plus que jamais déplorer que les directeurs artistiques aient disparu. Claude Dejacques, Jacques Bedos n’auraient jamais laissé pas ça.
Elle a failli chanter ça:
On le soupçonne mon Raymond
D’un vulgaire abus d’faiblesse
Mais pour gagner faut des ronds
Faut bien mendier quelques pièces
Ce n’est quand même chouette
Que ce juge d’instruction
Lui cherche des poux dans la tête
Il a fait ça pour la nation
Mon Raymond me rend bien triste
Car sa mise en examen
Le prive d’une vie publique
Qu’il espérait pour demain
Quand il sera au placard
Je viendrais voir mon champion
Et tous les jours au parloir
J’lui chanterais « casse-toi pauv’ con »
Puis je me permettre une petite exception pour » Chez Keith et Anita », la seule chanson qui sort un peu de ce lot de médiocrité ?
Que ce cd soit une nullité c’est une chose, mais Michel tu peux difficilement parler de bide objectivement si ce nouvel objet en tête de gondole s’est déjà vendu à 23 000 exemplaires en quelques jours. Plus d’un ou d’une de ceux qu’on apprécie aimerait faire un tel bide commercial !!!!
pour ma part, je suis rassurée qu’il n’inonde pas la pléliste de france inter ! je n’écoute pas les autres radios … merci d’avoir eu le courage de tout écouter pour nous !! et il y a tellement de chanteuses, chanteurs et groupes intéressants chaque jour qu’on n’a pas de temps à perdre avec ce disque là !!
Bon … vivement le prochain sujet
Et pourtant oui, France Inter a bien programmé quelques plages de ce disque. Leur nouvelle playliste comporta pendant plusieurs jours cette personne. Je m’en suis étonnée, mais… à bien y réfléchir….!!!! Toutes et tous les artistes dont les superbes albums sortent en ce moment ne sont pas logés à la même enseigne
je l’ai entendu aussi, mais ces jours derniers ça semble avoir disparu. France Inter a soutenu Carla Bruni ACI, avant qu’elle ne soit femme de… Récemment l’album a été présenté avec des commentaires réservés, les mêmes que les miens d’ailleurs, il y a 2 chansons médiocres qui dévaluent tout l’album, et comme j’ai tendance à écouter un album en entier, celui là ne sera jamais en écoute. D’autant que le dernier Higelin peut tourner en boucle des heures, comme celui de Louis Ville, ou celui de Lou Doillon, pour les albums récents… Et pour les intemporels, une pure merveille, devenue introuvable (sinon en 33T collector) Les Chansons insulaires de Jacques Yvart …. Mais il y a son dernier « Niama niama »… beau et rare mais il en reste quelques uns, voyez ici http://www.jacques-yvart.com/Boutique/fr/musique-albums-mp3/10-album-niama-niama.html
(garanti sans aucune promo télé radio, mais qu’est-ce que c’est bien!)
» « Niama niama »… beau et rare mais il en reste quelques uns, » alors allez y, car c’est 12 moments de bonheur , et en plus, j’ai une belle dédicace . Et ça y est j’ai le « Beau repaire » qui tourne , il a remplacé « Le jaseur Boréal » qui était encore en place , mais j’y reviendrai car il est sublime aussi …Et, où pourrait on se procurer ces fameuses » Chansons insulaire » , elles ne sont pas sur le site de Jacques Yvart ?
Je dois vivre sur une autre planète que vous tous car je n’ai entendu ni interview ni chanson de cette dame. Cela doit venir du fait que sur mon poste de radio il y a une fonction « arrêt ». Pourquoi perdre du temps à dire du mal ? il y a tant d’artistes qui ont besoin et qui méritent que l’on dise de bien d’eux. Là (cet article), c’est se faire plaisir à peu de frais : « A vaincre sans péril…. »
Gérard DEBARD