Semal et c’est bien
Ce sont quinze nouvelles chansons extraites de son spectacle « Ceci n’est pas une chanteur belge ». Pas belge, Claude Semal ? Il fume la moquette sans philtre ni frite autant que le Magritte : il est du petit pays comme il le chante, du plat pays comme chante l’autre. Ceci dit, il en a le droit. D’ailleurs c’est peut-être à cause de ça qu’on ne le connaît que peu par chez nous. Là, le prix Jacques-Douai dont il fut le lauréat 2012 peut aider à le faire connaître, un peu. C’est relatif. Ça fait dix albums que ce mâle nous entretient du monde vu de sa fenêtre, avec réalisme, surréalisme aussi. Et un humour qui n’appartient vraiment qu’à lui. Avec une voix qui partage entre l’émotion et le presque rire, qui de suite excuse le poids de ses mots quand ils sont trop graves, qui traine un vieux fond de nostalgie dans le verbe comme dans la musique… C’est la vie comme elle est comme elle vient, les flonflons, la bière, Les bals les barbecues et les crématoriums… La vraie, pas celle de facebook où « J’ai pas le look, Je pue le bouc ». Dans ce monde surdimensionné, lui ne semble aimer que des petites unités de vie. C’est vrai qu’en Belgique, toutes les fanfares sont royales et les vendeurs de bidets fournisseurs de la Cour. Et il y a ce Café de l’Univers et les baraques à frites, repères petits mais sincères du quotidien. C’est de là que Semal explore le monde, commente l’actualité, convoque Guy Môquet à qui il envoie « ce bouquet de muguet, du lilas bleu des roses rouges », écrase ses mégots et se fait le lit de toutes les tendresses. Du Semal sans grande surprise, du Semal comme il est, touchant, drôle, grinçant. Du bon Semal.
Claude Semal, Les bals, les bbq et les crématoriums, 2012, Franc’Amour (Belgique). Le site de Claude Semal, c’est ici.
C’est pas pour cafter, mais Semal est en tournée. Notamment le 10 avril à Paris 14e au Magique puis le 11 à Clermont-Ferrand, le 12 chez l’ami Serge Féchet, salle des tilleuls à Viricelles (entre Saint-Galmier et Chazelles-sur-Lyon, dans la Loire, avec Pierre Lebelâge en première partie), le 13 à Grenoble et le 14 à Janvry (sud de Paris).
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