« Chez ta mère », Toulouse

Une fois n’est pas coutume, voici une chronique rien que pour vous parler d’un lieu, d’un de ces petits lieux de proximité qu’affectionne un autre Michel à la plume experte ! Ce café associatif, scène théâtre et chanson, a fêté le week-end dernier son premier anniversaire et mon petit doigt me dit que l’évènement n’est pas passer inaperçu dans le milieu branché de Toulouse. A vingt mètres de la place Arnaud-Bernard, quartier populaire, s’il en est, coincé entre les immeubles aux allures futuristes du boulevard et le quartier de la basilique Saint-Sernin. Vous avouerez que le nom a déjà de quoi vous donnez envie de pousser la porte, non ? On s’attend à déguster une gâterie, une pâtisserie, un bon verre. Bref, on s’attend à un accueil sympathique, chaleureux. Je confirme : c’est tout à fait ça !

J’arrive un peu en avance, c’est encore le moment des balances (chanson de rigueur le dimanche soir) et c’est un très jeune gars s’affairant au bar qui m’accueille et me parle comme si j’étais déjà de la famille.
Pour consommer, il faut être adhérent. Il vous tend une feuille où vous mettez vos coordonnées et le montant libre que vous allez donner. Une petite carte d’adhérent en échange et hop, vous êtes de la famille ! De bons petits vins sélectionnés (ici on se soucie de mettre en lumière les producteurs
indépendants). Ce soir c’est une soupe qui mijote et que l’on me servira dans un bol… comme à la maison ! La salle se remplit doucement et je retrouve des amis chanteurs, sans nous être donné rendez-vous. On s’embrasse. C’est joyeux, ces retrouvailles : Olivier Gil, deux Pauvres Martins (et l’on parle du récent article de Michel K… et ça donne un échange nourri, ponctué d’éclats de rire), Gilles sans Auguste… Une jolie jeune chanteuse avec lui, en résidence au Bijou… Va falloir se rencontrer !
Je m’en vais régler mon entrée… Libre, elle aussi ! Une petite table (en principe devant le café mais ce soir il pleut vraiment trop !). C’est l’occasion d’expliquer à ceux qui ne connaissent pas encore, le principe de l’entrée libre et en conscience. Ces entrées sont versées entièrement aux artistes. La salle peut accueillir 90 personnes et ce dimanche c’est bien rempli. Au moment du concert, c’est silence de rigueur, le bar ne sert plus. Respect !
La scène, équipée d’un piano à demeure, offre tout le confort son et lumières. Devant, deux rangées de fauteuils rouges, insolite réminiscence des cinés de mon enfance. Une petite salle jouxte côté jardin, habillée d’un papier peint à grosses fleurs (clin d’œil à mon adolescence, cette fois !) avec canapé et rangées de livres. On peut venir faire du troc de bouquins… ce soir c’est tout un groupe d’espagnols qui s’est agglutiné joyeusement sur le canapé !
Après le concert, je rencontre Olivier Chatelié, l’instigateur, devenu le directeur artistique, le permanent, un fou de théâtre et de chanson qui n’a pas 30 ans et dont l’enthousiasme est communicatif ! Je me prends à croire que la Chanson a de l’avenir avec des gars comme lui et toute cette équipe si jeune qui s’active bénévolement autour.
Dans ce microcosme de la Chanson, on entend quotidiennement gémir sur sa situation, sur le mépris dans lequel elle est tenue par les instances culturelles, sur le peu d’engouement du public qui rend frileux les programmateurs de salles. Hé bien, faisons confiance en nos enfants (nos petits enfants pour certains d’entre nous, acteurs dans ce domaine!) !! Il se passe vraiment quelque chose de bon pour nous tous « Chez ta Mère » !

contact@cheztamere.org ; le site c’est ici.